
Vue aérienne des destructions à Gaza-ville, le 15 octobre 2025 ( AFP / - )
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a averti samedi que la guerre dans la bande de Gaza ne prendrait fin définitivement qu'avec le désarmement du Hamas et la démilitarisation du territoire palestinien, prévue par la seconde phase de l'accord de cessez-le-feu.
Son bureau a annoncé plus tard qu'Israël avait récupéré "les corps de deux otages", remis par le Hamas via la Croix-Rouge. Les dépouilles doivent être transférés dans un centre d'analyse médicale pour être identifiées.
Israël avait un peu plus tôt conditionné la réouverture du point de passage entre la bande de Gaza et l'Egypte, crucial pour l'entrée d'aide humanitaire dans le territoire palestinien dévasté, à la remise de tous les otages décédés.
La seconde phase de l'accord de cessez-le-feu inclut "le désarmement du Hamas, ou plus précisément la démilitarisation de la bande de Gaza, et avant cela, la confiscation des armes du Hamas", a déclaré M. Netanyahu sur la chaîne télévisée Channel 14.
"Lorsque cela aura été accompli avec succès — j'espère de manière simple, mais sinon, à la dure, — alors la guerre prendra fin", a-t-il ajouté, alors que le Hamas a rejeté jusque-là tout désarmement.
Le bureau de M. Netanyahu a affirmé que la réouverture du point de passage de Rafah, entre Gaza et l'Egypte, "sera envisagée en fonction de la manière dont le Hamas s'acquittera de ses obligations en matière de restitution des otages et des corps des défunts, et de mise en oeuvre du cadre convenu".
Ce point de passage, dont l'ouverture est réclamée par la communauté humanitaire, restera fermé "jusqu'à nouvel ordre", a précisé le bureau.
Cette fermeture "bloque l'entrée des équipements spécialisés nécessaires" pour rechercher les corps sous les décombres et "entraînera des retards importants dans la récupération et la remise des dépouilles", a réagi le Hamas dans un communiqué.
- "Tâche énorme" -
Premier haut responsable de l'ONU à se rendre dans la bande de Gaza depuis le cessez-le-feu le 10 octobre, le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher, s'est rendu samedi dans la ville de Gaza, où il a relevé la tâche "énorme" qui attend la communauté humanitaire pour fournir les services de base et la nourriture.
"J'étais ici il y a sept ou huit mois. La plupart de ces bâtiments étaient encore debout. Mais là, c'est absolument épouvantable de voir une vaste partie de la ville devenue un paysage de désolation", a-t-il dit à l'AFP dans le quartier de Cheikh Radouane, où il a inspecté une station d'épuration des eaux usées.
Une grande partie du territoire palestinien a été détruite durant l'offensive israélienne lancée en représailles à une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.
L'armée israélienne contrôle tous les accès à la bande de Gaza. L'accord de cessez-le-feu basé sur le plan de Donald Trump prévoit l'afflux d'aide humanitaire pour la population civile qui manque de tout.
"Nous avons maintenant un plan massif de 60 jours pour intensifier l'approvisionnement alimentaire, distribuer un million de repas par jour, commencer à reconstruire le secteur de la santé, installer des tentes pour l'hiver, remettre des centaines de milliers d'enfants à l'école", a dit M. Fletcher.
- Le corps d'un otage identifié -

Des camions d'aide humanitaire attendre de passer le point de passage de Kissufim entre Israël et Gaza, le 17 ocotobre 2025 ( AFP / BASHAR TALEB )
Il a estimé que le bureau de coordination de l'aide humanitaire de l'ONU (Ocha) devra faire face à "une tâche énorme (...) mais nous le devons aux gens ici qui ont traversé tant d'épreuves".
Sur le terrain, les secours s'activent pour retrouver des corps de Palestiniens ensevelis sous les gravats, alors que le Hamas cherche les dépouilles d'otages qu'il doit encore remettre à Israël.
Pour aider à ces recherches, une équipe de l'agence turque de gestion des catastrophes attend côté égyptien de pouvoir entrer à Gaza, selon un responsable turc.
Aux termes de l'accord de cessez-le-feu, le Hamas devait libérer tous les otages, vivants et morts qu'il détenait, au plus tard le lundi 13 octobre à 09H00 GMT.
Il a libéré dans les temps les 20 derniers otages vivants mais n'a restitué depuis lundi que 12 dépouilles sur les 28 qu'il retenait.

Funérailles du soldat israélien Tamir Nimrodi, capturé par le Hamas lors de l'attaque du 7 octobre 2023 contre le sud d'Israël, dans la ville de Kfar Saba, dans le centre d'Israël, le 16 octobre 2025 ( AFP / Jack GUEZ )
Samedi, les autorités israéliennes ont annoncé avoir identifié la dépouille remise la veille par le Hamas. Il s'agit d'Eliyahu Margalit, un septuagénaire tué le 7-Octobre.
L'armée israélienne a, en échange, remis les corps de 15 Palestiniens.
- Neuf morts à Gaza selon les secours -

Des Palestiniens entourent à Bureij dans la bande de Gaza le corps d'un Palestinien remis par Israël dans le cadre d'un échange contre les dépouille d'otages aux mains du Hamas, le 18 octobre 2025 ( AFP / Eyad BABA )
Selon la Défense civile du territoire, neuf Palestiniens ont été tués vendredi par des tirs israéliens contre un bus de déplacés à Gaza-ville. L'armée israélienne a indiqué que ses soldats avaient tiré sur un véhicule "suspect".
L'attaque du 7 octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles.
L'offensive israélienne a fait 68.116 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, et provoqué un désastre humanitaire.
Selon le ministre de la Santé à Gaza, sous le contrôle du Hamas, plus de 400 corps ont été retrouvés dans les décombres depuis le 10 octobre. Les autorités locales estiment qu'environ 10.000 corps y sont toujours ensevelis.
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