UniCredit, deuxième groupe bancaire italien, a annoncé mercredi détenir désormais "environ 28%" du capital de la banque allemande Commerzbank, après être monté ces dernières semaines à 21%.

( AFP / DANIEL ROLAND )
La participation totale d'UniCredit "est désormais d'environ 28%, dont 9,5% de participation directe et environ 18,5% à travers des instruments dérivés", précise la banque italienne dans un communiqué.
"UniCredit a présenté la documentation règlementaire pour acquérir une part de Commerzbank supérieure à 10% et arrivant jusqu'à 29,9%. La procédure d'autorisation est activée et les discussions avec les autorités sont en cours", ajoute UniCredit.
Cette nouvelle montée au capital de la banque allemande "confirme l'opinion d'UniCredit qu'il y a dans Commerzbank une valeur significative qui doit être consolidée", poursuit la banque italienne.
Tout en précisant que cette opération "représente pour le moment seulement un investissement", UniCredit estime qu'elle montre aussi "la confiance en l'Allemagne et ses entreprises" à un moment où la première économie de la zone euro traverse d'importantes difficultés.
Cette montée au capital de Commerzbank n'a en outre "aucune conséquence sur l'offre publique d'échange (OPE)" lancée par UniCredit contre Banco BPM, troisième banque italienne, selon le communiqué.
L'opération d'UniCredit sur Commerzbank ne cesse d'alimenter les spéculations sur une reprise complète de la banque allemande.
Mais ce projet s'est heurté à l'opposition du gouvernement allemand ainsi qu'à une levée de boucliers des syndicats du secteur bancaire allemand.
"La possibilité d'un accord avec Commerzbank s'est réduite, mais elle n'est pas proche de zéro", avait commenté il y a trois semaines environ Andrea Orcel, patron d'UniCredit, auprès de la presse allemande.
Interrogé par l'AFP, un porte-parole de Commerzbank a déclaré que la banque allemande ne commenterait pas cette nouvelle montée au capital dont elle prend acte.
Commerzbank reste concentrée sur la mise en oeuvre de sa stratégie et de son développement qui seront présentés le 13 février lors du Capital Markets Day, selon la même source.
L'hostilité rencontrée en Allemagne en raison de la montée d'UniCredit au capital de Commerzbank est identique à celle rencontrée en Italie pour son OPE sur Banco BPM.
Le conseil d'administration de BPM juge ainsi insuffisante l'OPE d'UniCredit le valorisant à 10,1 milliards d'euros.
Et le gouvernement de Giorgia Meloni a lui aussi fraîchement accueilli l'offre d'UniCredit car elle risque de contrecarrer son projet de créer un troisième pôle bancaire en Italie formé par Banco BPM et Monte dei Paschi di Siena (MPS).
Le ministre de l'Economie Giancarlo Giorgetti avait même évoqué l'hypothèse que Rome pourrait bloquer l'opération en ayant recours au "golden power", qui lui confère des pouvoirs spéciaux dans des secteurs considérés comme stratégiques pour le pays.
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