
( AFP / FABRICE COFFRINI )
La banque de gestion de fortune Julius Baer, secouée par ses prêts à l'empire immobilier autrichien Signa, chute jeudi en Bourse après une contraction de son bénéfice net au premier semestre malgré un redressement des entrées de capitaux.
La banque a fait état d'une chute de 15% de son bénéfice net au premier semestre, à 452 millions de francs suisses (473 millions d'euros), plombé par une dégringolade des revenus d'intérêts. Ils ont fléchi de 52%, indique la banque dans un communiqué.
La banque privée a toutefois tenu à souligner que les entrées de capitaux se sont significativement redressées après un début d'année négatif en janvier, pour se chiffrer à 3,7 milliards de francs sur l'ensemble du semestre.
Elles sont toutefois inférieures de plus de moitié au 7,1 milliards de francs enregistrés sur la même période un an plus tôt.
A 13H25 GMT le titre perdait 8,47% à 47,56 francs suisses, alors que le SPI, l'indice élargi de la Bourse suisse, cédait 1,16%.
En mai, la banque avait dévoilé des entrées de capitaux très inférieures aux attentes pour les quatre premiers mois de l'année et "fait maintenant état d'une légère accélération, bien que toujours à des niveaux faibles", remarque Andreas Venditti, analyste chez Vontobel, dans une note de marché, "en particulier par rapport à EFG".
Sa concurrente EFG International a fait état mercredi d'un bond de 10% de son bénéfice net au premier semestre et d'une hausse de 7,3% des entrées de nouveaux capitaux à 5,2 milliards de francs, soit au-dessus de son objectif de croissance de 4% à 6% grâce aux conseillers recrutés l'an passé après la chute de Credit Suisse.
"Le nouveau directeur général Stefan Bollinger trouvera donc beaucoup de travail à faire", ajouté M. Venditti.
Mardi, Julius Baer avait annoncé avoir trouvé un nouveau directeur général avec M. Bollinger, recruté chez Goldman Sachs, après quatre mois et demi de recherches. Il doit rejoindre la banque au plus tard le 1er février.
Julius Baer avait été perçue comme une des banques susceptibles de bénéficier de la chute de Credit Suisse.
Mais elle essuyé à son tour des secousses avec l'effondrement de l'empire immobilier autrichien Signa à qui elle avait accordé trois prêts, ce qui a entraîné des pertes de crédits de 606 millions de francs et fait plonger son bénéfice net de 52% en 2023.
Ces secousses ont conduit au départ en février de son patron, Philipp Rickenbacher.
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