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Mitre après mitre, les mains d'or de nonnes macédoniennes brodent les coiffes du clergé orthodoxe
information fournie par AFP 09/07/2025 à 14:08

La religieuse chrétienne orthodoxe sœur Élisabeth brode au fil doré des motifs et détails sur une mitre, au monastère de Saint-Georges le Victorieux à Rajcica, le 18 juin 2025 en Macédoine du Nord ( AFP / Robert ATANASOVSKI )

La religieuse chrétienne orthodoxe sœur Élisabeth brode au fil doré des motifs et détails sur une mitre, au monastère de Saint-Georges le Victorieux à Rajcica, le 18 juin 2025 en Macédoine du Nord ( AFP / Robert ATANASOVSKI )

Dans un silence que rien ne parait pouvoir troubler, sœur Élisabeth brode point après point au fil doré les motifs qui viendront orner la mitre d'un évêque, et qui font la renommée de son monastère de Macédoine du Nord à travers tout le monde orthodoxe.

Entre ses mains expertes, la mitre -une coiffe que portent les prélats orthodoxes- qu'on lui a confiée pour réparation ressuscite et scintille comme si elle était faite d'or.

Nichée en altitude à environ 130 km à l'ouest de la capitale Skopje, le monastère de Saint Georges le victorieux fabrique ou répare ces couvre-chefs ornés d’icônes, de perles, de fils d'or ... dont la tradition remonte à l'empire byzantin.

Soeur Efimija et soeur Elisabeth travaillent sur la broderie d'une mitre au monastère de Saint-Georges le Victorieux à Rajcica, le 18 juin 2025 en Macédoine du Nord ( AFP / Robert ATANASOVSKI )

Soeur Efimija et soeur Elisabeth travaillent sur la broderie d'une mitre au monastère de Saint-Georges le Victorieux à Rajcica, le 18 juin 2025 en Macédoine du Nord ( AFP / Robert ATANASOVSKI )

"Nous sommes les seules au monde à fabriquer ce type de mitre", explique sœur Efimija, 44 ans, qui fait partie de l'atelier d'une dizaine de femmes.

Avec deux novices, les sœurs travaillent en équipe, chacune d'entre elles étant spécialisée dans une étape du processus de fabrication - et gardant précieusement leurs secrets.

"Chaque sœur a sa propre tâche", précise Efimija en observant les dernières retouches que sa collègue apporte à la mitre confiée par un responsable de l'église orthodoxe dont elle préfère taire le nom.

Des détails d'une mitre dont les motifs ont été brodés par soeur Elisabeth au monastère de Saint-Georges le Victorieux à Rajcica, le 18 juin 2025 en Macédoine du Nord ( AFP / Robert ATANASOVSKI )

Des détails d'une mitre dont les motifs ont été brodés par soeur Elisabeth au monastère de Saint-Georges le Victorieux à Rajcica, le 18 juin 2025 en Macédoine du Nord ( AFP / Robert ATANASOVSKI )

D'abord habité par des moines, le monastère a été transformé en étable lorsque la Macédoine du Nord a fait partie de la Yougoslavie socialiste, de 1945 à 1990.

Rouvert en 2001, il est habité par ces sœurs orthodoxes qui ont, en près d'un quart de siècle, fabriqué 1.700 mitres, détaille Efimija.

-Une mitre pour le pape François-

Si seuls les hauts responsables de l'Eglise orthodoxe peuvent ceindre ces coiffes, les sœurs ont déjà fait une exception, pour le Pape François, mort au printemps.

Soeur Efimija vérifie les détails d'une mitre dont la broderie a été réalisée par soeur Elisabeth au monastère de Saint-Georges le Victorieux à Rajcica, le 18 juin 2025 en Macédoine du Nord ( AFP / Robert ATANASOVSKI )

Soeur Efimija vérifie les détails d'une mitre dont la broderie a été réalisée par soeur Elisabeth au monastère de Saint-Georges le Victorieux à Rajcica, le 18 juin 2025 en Macédoine du Nord ( AFP / Robert ATANASOVSKI )

Elles avaient passé 5 mois sur la coiffe offerte au pape par une délégation de Macédoine du Nord en visite au Vatican. "Il fut agréablement surpris", explique la religieuse sans cacher sa fierté.

Chaque mitre, brodée de couleurs flamboyantes et de bijoux, pèse entre un et deux kilos - et nécessite, si elle est simple, un mois de travail. Pour les plus richement ornées, cela peut monter à 6 mois.

Les nonnes respectent le style byzantin, mais les secrets de fabrication du monastère ajoutent une touche de modernité, explique encore Efimija.

Soeurs Efimija (g) et Elisabeth dans la cour du monastère de Saint-Georges le Victorieux à Rajcica, le 18 juin 2025 en Macédoine du Nord ( AFP / Robert ATANASOVSKI )

Soeurs Efimija (g) et Elisabeth dans la cour du monastère de Saint-Georges le Victorieux à Rajcica, le 18 juin 2025 en Macédoine du Nord ( AFP / Robert ATANASOVSKI )

Devenue richement décorée au fil des siècle, la mitre symbolise à l'origine la couronne d'épine qui fut placé sur la tête de Jésus pendant la crucifixion, selon la bible.

Mais, met en garde Efimija, "si un évêque porte un objet aussi inestimable sur sa tête et ne ressent pas le poids des tourments de l'homme contemporain, alors il porte la mitre en vain".

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