
( AFP / MARCO BERTORELLO )
La deuxième banque allemande Commerzbank a dénoncé mercredi une prise de participation " non concertée " après que sa rivale UniCredit est montée à environ 20 % du capital, affirmant que cela ne change rien à sa stratégie de croissance.
Cette nouvelle étape, attendue, du bras de fer entre les deux établissements européens "n'a une nouvelle fois pas été concertée avec Commerzbank", a réagi la banque allemande dans un communiqué transmis à l'AFP.
La banque italienne a annoncé mardi soir avoir doublé sa participation directe en convertissant un peu plus de la moitié des instruments financiers qu'elle détenait en actions. Elle détient désormais deux fois plus d'actions et de droits de vote qu'auparavant et devient le premier actionnaire de la banque devant l'Etat allemand, qui en détient environ 12%.
Mais cette montée en puissance "n'a aucune incidence sur notre orientation stratégique (...) qui vise une croissance rentable et la création de valeur", a ajouté Commerzbank.
La banque italienne dirigée par Andrea Orcel dispose également d'un accès à 9 % supplémentaires de Commerzbank via des produits dérivés qu'elle convertira en actions " en temps voulu", a précisé UniCredit mardi soir.
Andrea Orcel souffle le chaud et le froid sur le dossier Commerzbank.
Officiellement, le banquier italien assure qu'il n'a pas l'intention de lancer d'offre publique d'achat sur la deuxième banque cotée d'Allemagne, notamment en raison d'un coût élevé : l'action Commerzbank a été multiplié par 2,5 depuis l'intrusion surprise de l'établissement milanais au capital en septembre dernier.
De plus, le projet se heurte à l'hostilité de la direction et du personnel de la banque cible, ainsi qu'à celle de l'Etat allemand.
M. Orcel poursuit néanmoins sa prise de contrôle rampante, affirmant qu'il agit en conformité avec toutes les autorisations obtenues, notamment auprès des banques centrales (BCE et Fed américaine).
Si elle portait sa participation à 29%, UniCredit se rapprocherait tout près du seuil de 30%, au-delà duquel elle serait tenue de déposer une offre de rachat publique.
M. Orcel voudrait rapprocher Commerzbank de la filiale allemande d'UniCredit, HypoVereinsbank, un projet qu'il juge bénéfique sur le plan économique et social.
Le ton reste ferme à Berlin : le gouvernement "rejette une nouvelle fois l'approche non concertée et inamicale" de la banque italienne dans le capital de Commerzbank, a déclaré un porte-parole du ministère des Finances mardi lors d'un point presse.
L'Etat "n'a pas l'intention de céder sa participation" résiduelle, a ajouté cette source.
A la Bourse de Francfort, le titre Commerzbank cédait 0,93% à mi-journée, après avoir grimpé de 2,5% lors des premiers échanges.
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