
( AFP / DANIEL LEAL )
Le groupe IAG, propriétaire de British Airways et Iberia, se sent pousser des ailes: après de solides résultats trimestriels, il annonce un renforcement de sa flotte de 71 avions, entre nouvelles commandes et exercices d'options, répartis de manière quasi équitable entre Boeing et Airbus.
Cette expansion "souligne notre engagement à renforcer les marques de nos compagnies aériennes et à améliorer notre proposition aux clients", se félicite Luis Gallego, le directeur général d'IAG.
Il dit continuer d'observer "une demande soutenue pour le transport aérien" en dépit de "l'incertitude macroéconomique" depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, qui a imposé des droits de douane en pagaille dans le monde entier, y compris sur le secteur aéronautique.
Dans le détail, le groupe révèle d'abord avoir exercé en mars des options pour 12 Airbus A350 et 6 Boeing 777, soit un total de 18 appareils.
Il annonce aussi deux nouvelles commandes: 21 Airbus A330-900neo à 7,8 milliards de dollars au prix catalogue et 32 Boeing 787-10 pour 12,7 milliards de dollars.
Mais IAG dit avoir négocié "une remise substantielle" sur chaque commande, dont elle n'a pas précisé le montant.
Le groupe passe au total commande pour 38 Boeing et 33 Airbus.
- Bonne nouvelle pour Boeing -
La commande de ces Boeing intervient au lendemain de la présentation à Washington d'un arrangement commercial entre les Etats-Unis et le Royaume-Uni sur les droits de douane.
Le ministre du Commerce américain Howard Lutnick avait profité de l'occasion pour annoncer la vente à venir d'avions Boeing "au Royaume-Uni" pour "10 milliards de dollars", sans donner le nom de la compagnie aérienne.
Cette commande est une bonne nouvelle pour l'avionneur, plus gros exportateur américain, pris pour cible par la Chine en guise de représailles. Pékin a interdit courant avril aux compagnies aériennes chinoises de prendre livraison d'appareils neufs et de passer de nouvelles commandes auprès de l'entreprise.
Le groupe, qui essaie de se remettre d'une longue période difficile due notamment à des problèmes de qualité de sa production, figurerait aussi sur la liste des entreprises américaines risquant d'être ciblées par l'Union européenne, selon plusieurs médias.
IAG a annoncé vendredi un bénéfice net de 176 millions d'euros au premier trimestre, contre une perte de 4 millions l'an passé, avec un chiffre d'affaires en hausse de 9,6%.
"Tout en gardant à l'esprit l'incertitude géopolitique et macroéconomique, nos perspectives pour l'ensemble de l'année restent inchangées", écrit le groupe.
- "Difficile reconstruction" -
Pour Aarin Chiekrie, analyste d'Hargreaves Lansdown, "IAG a été à la hauteur des attentes" et même si les droits de douane "ont pesé sur l'humeur du secteur du voyage", 80% des vols du deuxième trimestre avaient déjà été réservés.
Tout cela a "donné à IAG la confiance nécessaire pour passer des commandes", ce qui souligne son optimisme "dans la situation à long terme de l'industrie du voyage", ajoute-t-il.
Comme les autres transporteurs aériens, IAG avait subi des pertes abyssales pendant la pandémie de Covid-19, avant de rebondir fortement. Le groupe avait multiplié par six son bénéfice annuel en 2023.
Ce bénéfice avait atteint 2,7 milliards d'euros en 2024.
"La longue et difficile reconstruction post-pandémie prendra encore du temps, mais IAG progresse à grands pas", estime Richard Hunter, analyste chez Interactive Investor.
Il souligne que "le titre reste en baisse de 39% par rapport à ses sommets d’avant-crise (juin 2018), et a chuté de 21% ces trois derniers mois, principalement en raison des inquiétudes sur les voyages vers les États-Unis".
Le titre d'IAG était en hausse d'environ 2% vendredi peu après 9H00 GMT à la Bourse de Londres.
Il avait initialement chuté, ce que Neil Wilson, analyste chez Saxobank, interprète comme "un réflexe à la commande monstre" de ces nouveaux avions.
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