La chancelière de l'Échiquier britannique Rachel Reeves
La chancelière britannique de l'Échiquier, Rachel Reeves, a présenté mercredi un budget qui prévoit à nouveau des hausses d'impôts, alors que le gouvernement, confronté à une conjoncture économique morose, est sous pression des marchés financiers.
Devant le Parlement, Rachel Reeves a défendu un système fiscal "plus équitable", demandant à "chacun d'apporter sa contribution".
"Il ne fait aucun doute que nous serons à nouveau confrontés à une opposition. Mais je n'ai encore vu aucun plan alternatif crédible ou plus équitable pour les travailleurs", a-t-elle affirmé au Parlement.
Le gouvernement travailliste a renoncé à augmenter l'impôt sur le revenu, préférant opter pour un gel des seuils de cet impôt à partir de 2028. La mesure permettra de rapporter 7,6 milliards de livres en 2029/2030.
Une hausse de la fiscalité a aussi été annoncée sur les dividendes, les revenus immobiliers et d'épargne, les jeux de hasard ou encore sur les véhicules électriques.
Au total, les hausses d'impôts prévues rapporteront 26,1 milliards de livres sterling (29,63 milliards d'euros) de recettes supplémentaires par an d'ici 2029/2030.
Grâce à ces hausses d'impôts, le gouvernement britannique disposera d'une marge de manœuvre budgétaire de près de 22 milliards de livres (25,07 milliards d'euros) sur une période de cinq ans, soit plus du double qu'auparavant.
Confronté à une impopularité croissante, le gouvernement du Premier ministre Keir Starmer est aussi sous la pression des marchés financiers, très sensibles à toute annonce budgétaire.
La réaction à la présentation, très attendue, du budget par Rachel Reeves a donné lieu à une réaction modérée, traduisant une certaine satisfaction des investisseurs.
"Cela aurait pu être bien pire, et c'est ce que craignait le marché. Si l'on examine les principaux indicateurs du marché, la situation a été accueillie favorablement", observe Rory McPherson, directeur d’investissements chez Wren Sterling.
DÉTENTE OBLIGATAIRE
Sur le marché obligataire, le rendement du Gilt à 10 ans <GB10YT=RR> recule de près de 6 points de base (pb) à 4,435%, tandis que celui à 30 ans abandonne près de 9 points de base, à 5,2320%. La livre sterling gagne quant à elle 0,38% face au dollar. A la Bourse de Londres, l'indice britannique de référence FTSE 100 prend 0,86%. Les actions des banques britanniques sont notamment en nette hausse, alors que le gouvernement britannique les a épargnées de nouvelles taxes ciblées, mettant fin à des mois de spéculations sur une éventuelle contribution du secteur au redressement des finances publiques.
Les actifs britanniques ont connu un accès de volatilité en début d'après-midi lorsque l'Office for Budget Responsibility (OBR), l'agence gouvernementale en charge du budget, a dévoilé par erreur sur son site internet les grandes lignes du budget de Rachel Reeves avant son discours au Parlement.
L'agence s'est par la suite excusée, évoquant une erreur technique.
Rachel Reeves avait promis de prendre des "décisions justes et nécessaires" pour améliorer la situation du pays et accélérer la croissance économique.
Toutefois, les hausses d'impôts de 40 milliards de livres, annoncées l'an dernier lors du premier budget du gouvernement travailliste, n'ont pas permis d'améliorer les perspectives économiques, qui se sont encore détériorées depuis.
Mercredi, l'OBR a revu à la baisse ses prévisions de croissance économique, estimant que le produit intérieur brut (PIB) devrait augmenter en moyenne de 1,5% au cours de la période de prévision de cinq ans, soit 0,3 point de pourcentage de moins que prévu en mars.
(Andy Bruce, rédigé par William Schomberg, Mara Vîlcu pour la version française avec la contribution de Diana Mandia, édité par Blandine Hénault)

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