(Actualisé avec commentaire de Renault, contenu courriel,
précisions)
par Laurence Frost et Ritsuko Ando
PARIS/TOKYO, 19 décembre (Reuters) - Des dirigeants de
l'alliance entre Renault et Nissan, dont l'actuelle secrétaire
générale du conseil d'administration de Renault Mouna Sepehri,
ont travaillé en 2010 sur un plan avorté visant à verser au PDG
Carlos Ghosn une partie de ses rémunérations dues au titre de
ses fonctions chez Nissan par le biais de la holding
néerlandaise de l'alliance, montrent des documents vus par
Reuters.
Les revenus différés de Carlos Ghosn chez Nissan 7201.T
sont au coeur des accusations des enquêteurs japonais sur
l'homme fort de l'alliance, incarcéré pour de ne pas avoir
déclaré 43 millions de dollars (environ 38 millions d'euros) de
rémunérations pour les années 2010-2015, organisées pour être
versées ultérieurement.
Renault n'a pas donné suite aux demandes de commentaires de
la part de Mouna Sepehri sur le projet envisagé.
Carlos Ghosn et Greg Kelly, l'administrateur de Nissan
accusé d'être son complice, restent tous les deux en prison au
Japon et n'ont par conséquent pas eu l'occasion de se défendre
publiquement. Carlos Ghosn, limogé de la présidence de Nissan et
de celle de Mitsubishi mais toujours officiellement PDG de
Renault RENA.PA , dément que ses dispositions salariales aient
enfreint la moindre loi, comme l'a dit son avocat japonais à des
médias.
Dans une réponse écrite envoyée à Reuters mardi soir,
Renault a déclaré que "Greg Kelly a consulté plusieurs personnes
chez Renault et Nissan afin de savoir s'il était légalement
possible qu'une partie de la rémunération du CEO soit payée par
RNBV correspondant au temps qu'il passait à travailler sur les
synergies de l'Alliance".
Le groupe au losange lui a répondu "qu'une rémunération
versée par RNBV au CEO devrait être rendue publique en France",
ajoute-t-il dans sa déclaration. "A la connaissance de Renault,
ce projet n'a jamais été mis en œuvre."
En 2017, face à l'accumulation des revenus différés de
Carlos Ghosn, des banquiers de Renault-Nissan ont élaboré des
schémas visant à verser plusieurs millions d'euros de bonus
additionnels, sans communication publique, à Carlos Ghosn et à
d'autres dirigeants de l'alliance via une société de services
aux Pays-Bas.
Parmi les dirigeants inclus dans des courriels et des
réunions sur le projet figurent l'actuel directeur général
adjoint de Renault, Thierry Bolloré, Mouna Sepehri et l'actuel
directeur général de Nissan, Hiroto Saikawa, selon les documents
vus par Reuters.
Renault a déclaré que ses dirigeants n'avaient pas piloté le
projet, mais confirmé que la société de conseil Ardea Partners
avait travaillé, comme financial advisor, "sur de nombreux
sujets corporate pour RNBV."
"Il y a eu sur certains sujets des échanges avec certains
dirigeants de Renault et Nissan, dont M. Saikawa, M. Bolloré et
Mme Sepehri", a ajouté le constructeur français.
Les sociétés ont refusé de donner accès aux dirigeants cités
pour faire un commentaire.
A la dernière assemblée générale de Renault, le 15 juin,
Carlos Ghosn avait publiquement démenti les informations de
Reuters révélant, deux jours plus tôt, l'existence du schéma des
bonus. Celui-ci a été abandonné peu après, montrent des factures
et des courriels.
Nissan, qui exhorte Renault à ouvrir une enquête conjointe
sur les finances de l'alliance, veut aussi réexaminer la
décision récente de créer une nouvelle fondation en Suisse.
Dans une résolution en date du 26 septembre, le conseil
d'administration de Renault-Nissan avait donné son feu vert à un
transfert de 30 millions d'euros à l'organisation, montrent les
documents. Mais ce transfert a été annulé après l'arrestation de
Carlos Ghosn à Tokyo, le 19 novembre, ont dit deux sources.
(Avec Gilles Guillaume et Bertrand Boucey pour le service
français, édité par Jean-Michel Bélot)
Ghosn-Les regards se tournent vers les finances de Renault-Nissan-Documents
information fournie par Reuters 19/12/2018 à 16:08
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