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France/Retraites: Le gouvernement refuse la "médiation" demandée par les syndicats
information fournie par Reuters 28/03/2023 à 17:21

Des manifestants du syndicat CGT tiennent une pancarte représentant le président français Emmanuel Macron

Des manifestants du syndicat CGT tiennent une pancarte représentant le président français Emmanuel Macron

PARIS (Reuters) - Le gouvernement français a provoqué la colère des syndicats en rejetant abruptement mardi leur demande de "pause" de la réforme des retraites le temps de mener à bien une "médiation", alors que les Français étaient de retour dans la rue pour une dixième journée de mobilisation qui n'a pour le moment pas généré autant de violences que la précédente.

Après les violents affrontements qui avaient marqué les manifestations jeudi, mais aussi un rassemblement contre les "méga-bassines" ce week-end à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), l'intersyndicale n'entendait pas relâcher la pression sur l'exécutif.

Invité mardi matin sur France Inter, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a appelé l'exécutif à un "geste fort", une "pause" de la réforme.

"Il y a une profonde contestation. Ce serait une folie de la part de ceux qui nous gouvernent de ne pas prendre le temps de temporiser", a répété le dirigeant du syndicat réformiste, qui a confirmé avoir eu l'Elysée au téléphone la semaine dernière.

"Il faut qu'on rentre dans un processus de médiation. Il faut qu'on mette sur pause la mesure" de relèvement de l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, a-t-il plaidé, précisant s'exprimer au nom de l'intersyndicale.

Le secrétaire général sortant de la CGT, Philippe Martinez, a confirmé au départ d'une manifestation à Clermont-Ferrand que l'ensemble des syndicats étaient sur la même ligne, ajoutant que l'intersyndicale allait formuler cette proposition par écrit au président Emmanuel Macron.

Cette proposition a été bien accueillie par les élus du parti centriste MoDem, membre de la coalition gouvernementale, mais elle a été presque aussitôt repoussée par le porte-parole du gouvernement.

"Nous estimons qu'il n'y a pas lieu d'avoir une médiation quand on peut se parler directement", a déclaré Olivier Véran à la sortie du conseil des ministres.

L'EXÉCUTIF JOUE LA MONTRE

Emmanuel Macron s'est dit vendredi disposé à recevoir l'intersyndicale pour discuter de sujets liés au travail, mais pas des retraites, une fois que le Conseil constitutionnel se sera prononcé sur le texte de loi - il a jusqu'à mi-avril pour le faire -, position qu'a réitérée mardi le porte-parole du gouvernement.

"Nous proposons de discuter pour avancer, non pas pour revenir en arrière sur une loi qui vient d'être adoptée", a asséné Olivier Véran.

Cette nouvelle fin de non-recevoir, après le refus d'Emmanuel Macron d'inviter les syndicats pendant que le projet de loi suivait son parcours parlementaire, a provoqué la colère de Laurent Berger.

"C'est insupportable que la réponse soit une fin de non-recevoir", a tempêté le leader de la CFDT avant le départ de la manifestation parisienne. "On ne peut pas dire qu'on nous tend la main", a-t-il déploré.

L'unité historiquement exceptionnelle de l'intersyndicale, qui réunit les huit principaux syndicats de travailleurs et cinq organisations de jeunesse, ne donne pour le moment aucun signe de faiblesse, malgré le durcissement du mouvement dont les deux camps se rejettent la responsabilité.

Alors que les opérations coup de poing, blocages, barrages filtrants et manifestations non déclarées se multiplient depuis le recours du gouvernement à l'article 49.3 de la Constitution pour faire adopter son projet de loi sans vote à l'Assemblée nationale il y a bientôt deux semaines, il y avait moins de monde dans la rue ce mardi, par rapport à jeudi, de l'aveu même des responsables syndicaux.

En revanche, les perturbations dues aux grèves restaient significatives dans de nombreux secteurs comme les transports, l'éducation ou encore la collecte des ordures.

La CGT a toutefois annoncé dans un communiqué que la grève prendrait fin à partir de mercredi dans les usines de traitement des déchets de la région parisienne, sous l'effet de la baisse du nombre de grévistes et des opérations de déblocage menées par les forces de l'ordre.

C'est dans le secteur de l'énergie que la mobilisation demeure la plus soutenue. Six des sept raffineries de pétrole françaises étaient ainsi à l'arrêt ou en fonctionnement réduit lundi, ce qui se traduit par des difficultés d'approvisionnement dans les stations-service.

Environ 17% des stations manquaient d'au moins un type de carburant mardi matin au niveau national, selon le ministère de l'Energie, un chiffre qui s'élève à 29% en région parisienne qui était jusqu'à présent relativement épargnée par ces difficultés.

DISPOSITIF "SANS PRÉCÉDENT"

Autre évolution surveillée par l'exécutif, le rajeunissement du mouvement de contestation, avec l'arrivée dans les cortèges de davantage d'étudiants et de lycéens et des blocages de plus en plus nombreux d'universités, une vingtaine mardi matin selon le syndicat étudiant Unef, qui a par ailleurs revendiqué 400.000 jeunes manifestants dans toute la France ce mardi, dont 70.000 à Paris.

L'attention des pouvoirs publics se portait surtout sur le risque d'affrontements après le déferlement de violences qui avait marqué la précédente journée de mobilisation, à Paris comme en province, ce qui a entraîné notamment le report de la visite d'Etat du roi Charles III.

De nouveaux heurts entre manifestants et policiers étaient rapportés mardi par les médias locaux dans plusieurs "points chauds" de la contestation, comme Rennes, Nantes, Rouen, Lyon ou Toulouse, tandis qu'à Paris, la manifestation s'est déroulée dans le calme jusqu'à son terminus sur la place de la Nation, avant que ne commence la délicate phase de dispersion.

Citant des "risques très importants" de troubles à l'ordre public en raison de la présence d'"éléments radicalisés issus de la gauche et ultra-gauche", le ministre de l'Intérieur avait promis un dispositif de sécurité "sans précédent", avec 13.000 policiers et gendarmes mobilisés à travers le pays, dont 5.500 à Paris.

(Rédigé par Tangi Salaün, avec la contribution de Jean-Stéphane Brosse, Bertrand Boucey et Elizabeth Pineau, édité par Blandine Hénault et Kate Entringer)

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15 commentaires

  • 28 mars 19:39

    ceriz encore un autre qui est parti a 55 ans et qui trouve normal que les actifs continuent à payer ses 2500 euros mensuels ou plus en bossant jusqu'à 64 ans !


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