
( AFP / MARCO BERTORELLO )
Le géant italien des hydrocarbures Eni a vu son bénéfice net chuter de 45% à 2,46 milliards d'euros en 2024, sous l'effet de la baisse des cours du gaz et du pétrole.
Ce résultat, publié jeudi, est nettement inférieur au consensus des analystes du fournisseur d'informations financières Factset, qui tablait sur un bénéfice de 4,56 milliards d'euros.
Le bénéfice net ajusté, qui exclut les éléments exceptionnels, a baissé de 37% à 5,26 milliards d'euros, un montant légèrement inférieur aux 5,49 milliards attendus par les analystes.
"2024 a été une année exceptionnelle de croissance et de création de valeur pour Eni, soutenue par notre structure financière et notre discipline en matière de coûts", a cependant estimé son patron, Claudio Descalzi, cité dans un communiqué.
L'indicateur phare d'Eni, le bénéfice opérationnel (Ebit) ajusté pro forma, a chuté de 20% à 14,3 milliards d'euros. En octobre, Eni avait baissé à 14 milliards d'euros son objectif pour cet indicateur, contre 15 milliards auparavant.
Ces résultats ont été fraîchement accueillis à la Bourse de Milan, où le titre baissait de 2,16% à 13,97 euros peu avant 10h00 (09h00 GMT), dans un marché en recul de 1,45%.
Au quatrième trimestre, le bénéfice net a augmenté de 43% à 247 millions d'euros, grâce notamment au rebond des cours du gaz.
Sur l'ensemble de l'année, le cours de référence du gaz naturel a baissé de 14% à 36 euros le mégawattheure (MWh).
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord a reculé de 2% à 80,76 dollars en moyenne en 2024. Eni avait tablé sur un prix du baril de 83 dollars pour l'année, dans un contexte de fortes tensions au Moyen-Orient.
Accusant le coup du recul des cours des hydrocarbures, le chiffre d'affaires a baissé de 5% à 88,79 milliards d'euros en 2024, un montant là aussi inférieur aux attentes des analystes.
La production d'hydrocarbures d'Eni a augmenté de 3% à 1,7 million de barils par jour en 2024, conformément aux objectifs du groupe.
- Coentreprise avec Petronas -
Eni avait signé la semaine dernière un accord sur la cession au fonds d'investissement américain KKR d'une participation supplémentaire de 5% dans Enilive, sa filiale spécialisée dans le bioraffinage, pour 587,5 millions d'euros.
KKR monte ainsi à 30% du capital d'Enilive, dont il avait acquis en octobre une participation de 25% pour 2,9 milliards d'euros. La transaction valorise l'ensemble de la filiale à 11,75 milliards d'euros.
Claudio Descalzi applique ainsi ce qu'il appelle une stratégie "satellitaire" visant à créer des unités indépendantes spécialisées et capables d'attirer des investisseurs de "valeur" et financer ainsi la croissance du groupe.
Eni a annoncé jeudi avoir signé un protocole d'accord avec le groupe public malaisien d'énergie Petronas en vue de la création d'une coentreprise chargée de gérer certains actifs du secteur "upstream" (la production et l'exploration) en Indonésie et Malaisie.
Les deux groupes estiment que cette coentreprise "créera d'importantes opportunités de croissance" et "devrait générer des synergies substantielles".
La coentreprise "se concentrera sur l'investissement dans de nouveaux projets de développement gazier" pour soutenir "la demande croissante de gaz dans la région".
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