
Engie tient son assemblée générale annuelle à Paris
Engie a publié jeudi des résultats en hausse au titre du premier trimestre 2025, portés par son pôle Infrastructures, et a fait savoir qu'il ralentissait le rythme d'approbation de nouveaux projets d'énergies renouvelables et de stockage aux Etats-Unis en raison des incertitudes liées aux droits de douane.
L'énergéticien "a été proactif en ajustant sa chaîne d'approvisionnement et a augmenté le 'sourcing' local pour les batteries et les modules solaires", a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que ses capacités en cours de construction dans le pays - totalisant 2,0 gigawatts (GW) - sont "en grande partie protégés".
Son directeur financier, Pierre-François Riolacci, a toutefois souligné que, dans les projets d'énergie solaire et le stockage par batteries, les approvisionnements en équipements primaires venaient de Chine et que l'incertitude sur les droits de douane mis en place par Donald Trump compliquait la donne.
"On ralentit le rythme d'approbation des nouveaux projets parce qu'il y a cette incertitude et parce qu'en réalité on a du mal à (...) définir quel est le prix final qu'on est capable de transférer au client", a-t-il dit lors d'une conférence téléphonique.
"En revanche, je vous confirme que la demande électrique est très forte aux États-Unis, il y a beaucoup de clients qui souhaitent continuer et on va trouver, dans les mois qui viennent, les moyens de 'pricer', donc d'établir le juste partage", a ajouté Pierre-François Riolacci.
Engie s'est également dit "en bonne voie" pour ajouter à son portefeuille 7 GW de capacités renouvelables et de stockage par an globalement, en moyenne, à partir de 2025.
"Si nécessaire, nous pourrions allouer des capitaux prévus à l'origine pour les États-Unis à d'autres marchés attractifs où nous sommes déjà bien établis", a déclaré aux analystes sa directrice générale, Catherine MacGregor, citant en exemples le Brésil, l'Australie ou encore l'Inde.
L'ACTION PREND LA TÊTE DU CAC 40
Le groupe continue en outre de tabler sur un résultat net récurrent part du groupe compris entre 4,4 milliards et 5 milliards d'euros en 2025 malgré "un environnement économique incertain", avec un bénéfice avant intérêts et impôts (Ebit) hors nucléaire attendu entre 8 milliards et 9 milliards.
L'action Engie progressait de 3,17% à 18,23 euros à 09h30 GMT, plus forte hausse d'un CAC 40 en repli de 0,19%.
JP Morgan a évoqué dans une note "une publication très solide", ajoutant que la confirmation de la prévision pourrait être perçue comme prudente et jugeant "fort probable" que celle-ci soit au minimum ajustée dans le haut de la fourchette et potentiellement relevée en cas de deuxième trimestre robuste.
Pierre-François Riolacci a cependant souligné auprès des analystes que le groupe avait bénéficié d'"effets de timing" positifs qui s'inverseront d'ici à la fin de l'année.
En excluant le nucléaire en Belgique, Engie enregistré à fin mars un Ebit de 3,7 milliards d'euros (+0,5% en croissance brute, +2,1% en organique), un bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement (Ebitda) de 4,9 milliards (+1,3% en brute, +2,5% en organique) et un chiffre d'affaires de 23,3 milliards (+5,6%).
Selon un consensus LSEG, les analystes attendaient un Ebit de 3,8 milliards d'euros.
L'Ebit des activités de réseaux a enregistré une croissance organique de 69% en raison de la hausse des tarifs en 2024 en Europe et de l'augmentation des volumes distribués en France, due à un climat plus favorable que l'année précédente.
(Rédigé par Benjamin Mallet, avec Forrest Crellin, édité par Blandine Hénault et Augustin Turpin)
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