(.) PEKIN, 29 janvier (Reuters) - Le coronavirus 2019-nCoV est apparu début décembre dans la région chinoise de Wuhan, avec les premiers symptômes de la maladie repérés dès le 8 décembre. Mais les autorités sanitaires chinoises n'ont commencé à enregistrer les cas qu'à compter du 31 décembre tandis que des mesures de confinement étaient progressivement imposées à plusieurs dizaines de millions de personnes. Recevant mardi le directeur général de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), le président chinois Xi Jinping a déclaré qu'il était confiant dans les capacités de son pays à remporter la bataille contre ce "diable". A ce stade, l'OMS considère que l'épidémie est une urgence en Chine mais pas une urgence sanitaire de portée internationale. COMBIEN DE CAS CONFIRMÉS ? Selon le dernier bilan communiqué mercredi par la commission nationale chinoise de la Santé, le coronavirus a contaminé 5.974 personnes en Chine. Sur ce total, la Chine dénombre 132 cas mortels (contre 106 la veille), dont 125 dans la province du Hubei. Aucun décès lié au nCoV-2019 n'a été signalé hors des frontières du pays le plus peuplé de la planète. Mais le virus continue de se propager. Les Emirats arabes unis sont devenus le 15e pays à avoir signalé l'arrivée du coronavirus parmi les membres d'une famille arrivée en provenance de Wuhan. En France, le bilan est passé à quatre cas confirmés, avec un touriste chinois d'âgé de 80 ans qui est en réanimation dans un hôpital parisien, a annoncé mardi le Pr Jérôme Salomon, directeur général de la Santé. Des cas sont également confirmés en Allemagne (4), aux Etats-Unis (5), au Canada (3), au Népal (au moins 1), en Malaisie (7), en Thaïlande (14), au Vietnam (au moins 2), à Singapour (4), en Corée du Sud (4), au Japon (au moins 4), à Taiwan (8), en Australie (5) et au Sri Lanka. QUELS SONT LES SYMPTÔMES ? La famille des coronavirus (virus à couronne) tient son nom de leur observation au microscope qui fait apparaître des virus de forme sphérique dont la surface est couverte d'excroissances lui donnant l'aspect d'une couronne. Le 2019-nCoV provoque de la fièvre, de la toux et des difficultés respiratoires, des symptômes communs à d'autres pathologies qui rendent le diagnostic difficile. Comme les autres virus de sa famille, le coronavirus identifié en décembre à Wuhan se transmet entre humains par contact étroit "après l'inhalation de gouttelettes infectieuses émises lors d'éternuements ou de toux par le cas ou après un contact avec des surfaces fraîchement contaminées par ces sécrétions", selon Santé publique France. La période d'incubation du 2019-nCoV est estimée entre un et quatorze jours. Certains rapports, en nombre limité, suggèrent qu'une personne contaminée pourrait le transmettre avant apparition des symptômes. Les tests de dépistage donnent des résultats en quelques heures. Selon certaines observations, le coronavirus de Wuhan pourrait être moins virulent que le Sras (syndrome respiratoire aigu sévère/Virus Sars-CoV), un coronavirus à l'origine d'une précédente épidémie, également apparue en Chine, qui avait fait près de 800 morts en 2002-2003. QUELLES MESURES ONT ÉTÉ PRISES ? Le gouvernement chinois a progressivement placé sous confinement plusieurs millions de personnes à commencer par Wuhan, une ville de onze millions d'habitants coupée du monde extérieur depuis jeudi dernier. A Pékin, des festivités prévues pour le Nouvel An lunaire ont été annulées et la Cité interdite fermée aux visiteurs. Des portions de la Grande muraille de Chine ou encore le Disneyland de Shanghai sont de même inaccessibles. Tous les voyages organisés ont été suspendus et aucun touriste ne peut se rendre au Tibet. Taiwan a rejoint mardi la liste des pays recommandant d'éviter tout déplacement en Chine sauf cas de nécessité absolue. Certaines entreprises multinationales comme Facebook, LG Electronics ou la banque HSBC ont également restreints les déplacements en Chine. Hong Kong a suspendu le même jour certaines liaisons maritimes et ferroviaires avec la Chine continentale tandis que Pékin a arrêté de délivrer aux touristes chinois des permis de voyage vers Hong Kong et Macao. Trois régions de l'Extrême Orient russe ont par ailleurs fermé jusqu'au 7 février leur frontière terrestre avec la Chine. La compagnie aérienne britannique British Airways a suspendu mercredi toutes ses liaisons avec la Chine. Un nombre croissant de pays travaillent parallèlement au rapatriement de leurs ressortissants présents dans la région de Wuhan. En France, cette opération sanitaire exceptionnelle doit débuter mercredi avec le décollage d'un premier avion vers la grande ville de la province du Hubei. Un avion affrété par les Etats-Unis a quitté Wuhan mercredi avec 220 personnes à son bord parmi lesquels 50 diplomates et sous-traitants, a-t-on appris de source gouvernementale américaine. La Maison blanche envisage d'interdire tous les vols en provenance de Chine mais s'est abstenue mercredi de décider d'une telle mesure, a appris Reuters de sources informées. "Toutes les options pour faire face à la propagation de cette maladie infectieuse sont sur la table, y compris des restrictions de déplacement", a déclaré le secrétaire américain à la Santé, Alex Azar. Un avion transportant 206 ressortissants japonais évacués de Wuhan est arrivé mercredi à l'aéroport de Tokyo. Le ministre des Affaires étrangères, Toshimitsu Motegi, a déclaré mardi que 650 ressortissants japonais espéraient être rapatriés et que le gouvernement prenait des mesures pour organiser des vols supplémentaires. QUELLES MESURES DE PRÉCAUTION PRENDRE ? Dans ses recommandations standard, l'OMS préconise des mesures d'hygiène renforcée (se laver fréquemment les mains, se couvrir d'un masque ou éternuer dans son coude, jeter les mouchoirs immédiatement après utilisation, éviter les contacts étroits avec des personnes ayant de la fièvre ou de la toux, se signaler auprès des autorités sanitaires en cas d'apparition des symptômes). L'OMS recommande aussi d'éviter la consommation de produits alimentaires d'origine animale crus ou insuffisamment cuits. OÙ EN SONT LES RECHERCHES D'UN VACCIN ? Trois équipes distinctes de chercheurs sont engagées dans la mise au point d'un vaccin contre le 2019-nCoV dans le cadre de programmes financés par la Coalition pour l’innovation en matière de préparation aux épidémies (CEPI). L'objectif est d'obtenir au moins un vaccin potentiel en phase d'essais cliniques d'ici le mois de juin. En Australie, une équipe de chercheurs de l'Institut Peter Doherty à Melbourne a annoncé mercredi avoir réussi à reproduire avec succès le coronavirus, une avancée inédite hors de Chine qui pourrait aider à combattre la propagation de l'épidémie dans le monde. Cette avancée devrait permettre de mettre au point un test de dépistage des anticorps pour détecter le virus chez des patients n'en présentant pas les symptômes, ainsi que de contribuer à la création d'un vaccin. Parallèlement, la Russie et la Chine travaillent conjointement au développement d'un vaccin. (Bureaux de Reuters version française Simon Carraud, Nicolas Delame et Jean Terzian, édité par Henri-Pierre André)
Ce que l'on sait du coronavirus de Wuhan
information fournie par Reuters 29/01/2020 à 10:36
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