LA PAZ, 23 octobre (Reuters) - Des milliers de Boliviens ont exprimé leur colère dans les rues de la capitale La Paz mardi à l'égard de ce qu'ils considèrent comme une tentative du président sortant Evo Morales de truquer les résultats de l'élection présidentielle de dimanche, alors qu'étaient dépouillés les derniers bulletins. Selon les résultats provisoires après plus de 95% des bulletins dépouillés, Evo Morales était donné en tête avec plus de dix points d'avance sur son principal rival, Carlos Mesa, soit un résultat qui permettrait au président sortant d'être réélu dès le premier tour. Un précédent décompte du Tribunal électoral suprême (TSE) montrait une avance moins nette de Morales et indiquait qu'un second tour devrait être organisé. Le TSE a alors interrompu de manière inattendue la publication du décompte préliminaire, provoquant un tollé. Le vice-président de la commission électorale a démissionné en guise de protestation, déclarant que l'interruption dans la publication des résultats avait discrédité "l'ensemble du processus électoral, provoquant une convulsion sociale inutile". Des heurts entre électeurs et forces de l'ordre ont éclaté lundi en différents points du pays lorsque des bureaux de vote et des urnes ont été incendiés. Les affrontements se sont poursuivis dans la nuit de lundi à mardi. Scandant "Nous n'avons pas peur" et des insultes à l'encontre de Morales, des contestataires sont descendus mardi dans les rues de La Paz et ont marché jusqu'au bâtiment dans lequel la commission électorale procédait au décompte des bulletins. Affichant une volonté d'apaisement, le gouvernement a invité l'Organisation des Etats américains (OAS) à procéder à un audit du vote. "Quel que soit le résultat, le gouvernement l'acceptera", a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Diego Pary, lors d'une conférence de presse. Un candidat à la présidentielle doit obtenir au moins 50% des suffrages, ou 40% des voix et une avance de dix points de pourcentage, pour être élu dès le premier tour. (Daniel Ramos et Monica Machicao, avec Mitra Taj; Jean Terzian pour le service français)
Colère en Bolivie en plein dépouillement du scrutin présidentiel
information fournie par Reuters 23/10/2019 à 05:08
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