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Brexit-Les douaniers européens jugent la France mal préparée
information fournie par Reuters 09/04/2019 à 20:46

    * Les syndicats craignent une charge additionnelle avec le
Brexit
    * Leur mobilisation a entraîné de longues files d'attente
    * Ils réclament une prime de 70 à 80 euros par agent

    PARIS, 9 avril (Reuters) - Le syndicat européen des
douaniers a mis en garde mardi l'administration française contre
son impréparation en cas de Brexit et recommandé, à l'instar des
syndicats français, des recrutements supplémentaires. 
    "L'UFE s'inquiète du fait que l'administration française ne
prend pas au sérieux les risques liés au Brexit", a expliqué
Dermot Brown, vice-président de l'Union des Personnels des
Finances en Europe (UFE), lors d'une conférence de presse à
Paris. 
    "La France est à trois jours du Brexit et elle n'a toujours
pas décidé du nombre de douaniers qu'il fallait mettre en place,
c'est fou", a-t-il ajouté. "Ils savent depuis 2016 que cette
situation pouvait se produire et qu'il fallait se préparer au
pire des scénarios".
    L'UFE recommande le recrutement net de 700 douaniers
supplémentaires en France, un niveau de salaire "plus juste", de
bonnes conditions de travail et une formation et "un soutien
approprié" pour les agents. 
    Les douaniers français mènent depuis une trentaine de jours
des actions pour dénoncer les conditions de travail dans
lesquelles un Brexit dur risque de les plonger. 
    Le mouvement, qui consiste à effectuer des contrôles accrus
aux frontières, a provoqué de longues files d'attente de poids
lourds, ainsi que des perturbations au niveau de la Gare du Nord
sur les trains reliant Paris et Londres. Eurostar, qui a dû
annuler plusieurs trains, recommandait aux voyageurs d'éviter
tout déplacement jusqu'au 3 avril "sauf si nécessaire". 
    "Il y a une pénibilité supplémentaire au travail qui sera
induite par le Brexit sur l'ensemble du territoire national", a
expliqué mardi le président du Syndicat National des Cadres des
Douanes (SNCD-FO), Salvatore Lunesu. 
    
    70 À 80 EUROS PAR AGENT
    Le syndicat "réclame une mise en adéquation des effectifs
par rapport à la nouvelle charge de travail" et le recrutement
de deux ou trois cents agents additionnels, en plus des 700 que
le gouvernement a prévu sur trois ans. 
    SNCD-FO, tout comme l'intersyndicale à laquelle elle
appartient (CFDT, CFTC, CGT, Solidaires, CFE-CGC, Unsa et FO), 
réclame également une "reconnaissance" salariale pour l'effort
demandé. 
    Le ministère de l'Action et des Comptes publics a proposé
aux syndicats une enveloppe de 14 millions d'euros que ces
derniers ont rejetée, la jugeant trop faible. 
    Cela correspond, selon les calculs des représentants, à une
augmentation indemnitaire de 50 euros net par agent. SNCD-FO
réclame "une dizaine d'euros supplémentaires", soit 70 à 80
euros par agent. 
    L'intersyndicale a refusé de se rendre à une nouvelle
réunion de négociation mardi, rejetant la proposition du
gouvernement de prolonger les discussions sur plusieurs
semaines. De nouveaux épisodes de mobilisation sont attendus
dans les prochains jours. 
    "On est prêt à continuer jusqu'à ce qu'on obtienne
satisfaction mais que chacun puisse y retrouver ses petits", a
ajouté Salvatore Lunesu. "On veut des évolutions favorables dans
ce dossier, et rapides." 
    A l'approche du Conseil européen du 10 avril, l'exécutif a
assuré à plusieurs reprises que la France était prête à faire
face aux répercussions d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union
européenne, qu'elle soit ou non encadrée par un accord.
  
    Outre la hausse programmée des effectifs lancée en 2018 sur
trois ans, l'administration française a également investi pour
construire des structures dédiées et pour développer un système
informatique de dématérialisation des procédures douanières - la
"frontière intelligente" - destiné à permettre une circulation
fluide des marchandises.
    La date du Brexit a déjà été reportée du 29 mars au 12 avril
et les Vingt-Sept s'apprêtent à accorder un nouveau délai à la
Première ministre britannique Theresa May pour éviter un départ
désordonné du Royaume-Uni de l'Union européenne.  

 (Caroline Pailliez, avec Myriam Rivet, édité par Julie Carriat)
 

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