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Brexit-A la frontière irlandaise, le désarroi d'un petit patron
information fournie par Reuters 11/02/2019 à 16:05

    par Helena Williams
    CLONES, Irlande, 11 février (Reuters) - A un peu plus de six
semaines de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne,
Eamon Fitzpatrick a renoncé à se préparer au Brexit et à suivre
les péripéties des négociations entre Londres et Bruxelles.
    "Au début je tentais de suivre ce qui se passait et puis
j'en ai eu assez: un jour on dit blanc, le lendemain on dit
noir", déplore ce propriétaire d'une station-service et d'une
boutique à Clones, à cheval sur la frontière entre la République
d'Irlande et l'Irlande du Nord.
    "Il y a dix chevaux en course, bien malin qui peut dire quel
sera le vainqueur !"
    Comment se préparer, ajoute-t-il, si on ignore quel sera le
scénario: un Brexit dur sans accord, un report, ou bien une
période de transition où les choses pourraient se passer en
douceur ?  
    Selon un sondage Allied Irish Banks publié lundi, plus de
50% des dirigeants de petites et moyennes entreprises des deux
côtés de la frontière sont dans le même état d'esprit que lui et
se disent incapables de préparer le Brexit, personne ne venant
les conseiller.
    La station-service d'Eamon Fitzpatrick emploie vingt
personnes. Ouverte il y a vingt ans, après les accords de paix
du Vendredi saint, elle a plus d'une fois profité des
fluctuations monétaires entre l'euro et la livre sterling - le
Royaume-Uni n'appartient pas à la zone euro.
    L'adhésion du Royaume-Uni et de la République d'Irlande au
bloc européen le 1er janvier 1973 a permis la disparition des
contrôles douaniers le long des 500 km de frontière dans l'île.
L'accord de paix de 1998, après trente années de conflit entre
unionistes et républicains en Irlande du Nord, a quant à lui mis
fin aux contrôles de sécurité.
    Depuis plus de vingt ans, la frontière est pratiquement
invisible. Certaines personnes la traversent dix fois par jour,
avec des euros dans une poche et des livres sterling dans
l'autre.
    La volonté d'éviter un retour à une "frontière dure" après
le Brexit est l'un des principaux points d'achoppement dans les
négociations, tant entre Londres et l'Europe qu'au sein même du
Parlement britannique.
    Si aucun accord n'est trouvé, Dublin n'aura guère d'autre
choix que de rétablir des contrôles douaniers avec l'Irlande du
Nord.
    Dans ce cas, Eamon Fitzpatrick craint de devoir séparer en
deux son entreprise, de part et d'autre de la frontière: d'un
côté les pompes à essence, de l'autre la boutique. "Peut-être
faudra-t-il faire comme Trump, construire un mur ?",
plaisante-t-il.

 (Guy Kerivel pour le service français)
 

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