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Bourse : «Nous pouvons prendre 10% sur les six prochains mois»
information fournie par Boursorama04/09/2018 à 10:00

Jean-Pascal Rolandez, gérant du fonds Ulysses LT Funds European General chez The LT Funds à Genève. (crédit : DR)

Jean-Pascal Rolandez, gérant du fonds Ulysses LT Funds European General chez The LT Funds à Genève. (crédit : DR)

Après un premier semestre plutôt terne sur les places européennes, que nous réserve la seconde partie d'année ? Quelles opportunités pourrait saisir un investisseur de long terme sur les marchés ? Les réponses d'un spécialiste en la matière : Jean-Pascal Rolandez, gérant du fonds Ulysses LT Funds European General chez The LT Funds à Genève.

Boursorama : L'année dernière, vous vous inquiétez d'un cycle américain très mûr, une sorte d'été indien qui risquait de se terminer en tempête. Or à la fin de ce premier semestre 2018, l'économie US a conservé toute sa vigueur, avec une croissance à 4,2% au deuxième trimestre. Qu'est ce qui explique cette santé insolente ?
Jean-Pascal Rolandez : C'est un ensemble de facteurs qui ont notamment trait à la politique et aux mesures fiscales de Donald Trump et qui se sont avérés très stimulants pour l'économie américaine. Cela s'est d'abord concrétisé avec les mesures permettant aux entreprises US de rapatrier une partie de leur trésorerie à l'étranger pour l'investir aux Etats-Unis, il y a bien sûr également eu une baisse de la fiscalité. Et même si on en mesure pas encore vraiment les effets, la rhétorique de guerre commerciale employée par le président Trump favorise l'économie américaine à court terme. Les consommateurs se sentent rassurés et le cercle vertueux s'entretient : le chômage est au plus bas, la confiance est au plus haut [NDLR : l'indice de confiance du Conference Board est ressorti en août à un plus-haut depuis octobre 2000].

Boursorama : Où sont passés les signes d'essoufflement que vous perceviez l'année dernière (ralentissement du marché automobile et du marché immobilier) ?
Jean-Pascal Rolandez : Ils sont toujours là mais la fin de cycle est repoussée d'un an. Surtout, alors que j'étais plutôt pessimiste il y a encore une semaine entre guerre commerciale, émergents qui plongent, l'Italie? le discours du président de la Fed la semaine dernière m'a nettement rassuré. Il a donné de la visibilité aux investisseurs en balisant la remontée progressive des taux. Surtout, il a indiqué qu'il l'arrêterait dans environ un an. Résultat, je pense que le marché américain peut continuer à grimper sur les douze prochains mois.

Boursorama : Et l'Europe ? On la présentait comme la zone dynamique au début 2018. Les places du Vieux Continent ont beaucoup hésité pour finalement signer une performance très modeste au premier semestre quand les Bourses américaines ont continué leur course en tête?
Jean-Pascal Rolandez : Il n'y a pas eu de désaffection de l'Europe mais, disons, un surcroît d'affection pour le marché américain en général et les valeurs de technologies en particulier. Je pense donc que, sur le second semestre, les Bourses européennes vont repartir à la hausse. Pour des raisons simples : malgré quelques signes de tassement, la performance de l'économie du Vieux Continent n'est pas remise en cause. De l'autre, les résultats des entreprises en devises locales continuent à être bons. Et alors que les effets négatifs du change avec le dollar commencent à se dissiper, ils apparaitront encore meilleurs. Ajoutez à cela que le sentiment de marché est devenu négatif et je pense qu'on peut prendre 10% sur les six prochains mois avec même un « rally » de fin d'année. Et ce serait mérité alors que des entreprises de qualité comme Valeo ont été injustement et excessivement sanctionnées malgré la publication d'excellents résultats.

Boursorama : La tech américaine, justement, est-elle encore une thématique d'investissement porteuse ou faut-il s'en méfier ?
Jean-Pascal Rolandez : Plus qu'aux effets de mode, je fais confiance aux chiffres. Certaines valeurs de la technologie américaine offrent des valorisations tout à fait raisonnables comme Apple. Certaines une valorisation déraisonnable comme Facebook ou Google où les multiples de valorisation impliquent une croissance soutenue pendant encore plusieurs années. Enfin, il y a certaines valeurs qui dégagent des pertes et sur lesquelles, à mon avis, il ne faut pas du tout aller comme Tesla ou comme peut-être Uber qui réfléchit à son introduction en Bourse.

A lire aussi : Bourse, 2018 sera l'année de tous les dangers

Boursorama : Revenons sur l'Europe qui, selon vous, affiche donc de belles perspectives boursières pour le second semestre. Qu'est ce qui pourrait faire dérailler ce scénario rose ?
Jean-Pascal Rolandez : Sans hésitation, l'Italie. Si elle se met à être moins rigoureuse dans son respect des déficits et des engagements budgétaires, elle peut complètement déstabiliser la zone euro. Nous ne parlons pas ici de la Grèce dont la taille de l'économie est comparable à celle du canton de Genève. Nous parlons d'un des piliers de l'économie européenne avec la France et l'Allemagne. Avec le Brexit, et la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, nous avons déjà perdu un de ses piliers, il ne faudrait pas qu'un autre vienne à être fragilisé.

Boursorama : Si nous écartons ce risque, quelles valeurs pourraient être attrayantes pour un particulier qui, à votre manière, aurait envie d'investir en Bourse pour le long terme.
Jean-Pascal Rolandez : Il pourrait s'intéresser à des secteurs en croissance structurelle en Europe, il y en a eu peu mais il y en a. Je pense notamment à l'aéronautique, le travail temporaire ou encore le secteur des maisons de retraite. J'aurais pu y ajouter jusqu'à peu le luxe mais les valeurs du secteur me semblent désormais bien trop chères. Ma conviction est toujours la même : investir sur des entreprises présentant des résultats de qualité. Je pense toujours à Air Liquide mais aussi à un groupe comme Valeo. Lors de la présentation des résultats semestriels, le marché a jeté des pierres sur l'équipementier automobile malgré des résultats remarquables à cause d'une marge opérationnelle jugée décevante à 7,7% au premier semestre contre 7,8% en 2017. Cette entreprise est pourtant un fleuron de l'économie française voire mondiale. Le groupe est par ailleurs l'un des seuls équipementiers qui n'est pas lié aux types de motorisation des véhicules. Diesel, essence, électrique : Valeo vend de tout à tout de le monde. J'apprécie aussi une entreprise comme Schneider Electric.

Boursorama : Et si notre investisseur avait envie de valeurs moyennes ? Le compartiment a un peu menti à sa réputation en faisant moins bien que  les large caps sur la première partie d'année.
Jean-Pascal Rolandez : Il y a eu deux phénomènes sur les midcaps. Une période d'euphorie suivie d'une période de pause voire de brutales corrections quand les résultats ont déçu. De plus, sur le marché français d'importantes sorties de capitaux ont pesé sur les titres moins liquides. Aujourd'hui, la période d'euphorie est oubliée, ce serait même plutôt la « gueule de bois » et je crois qu'il y a de belles opportunités. Je pense par exemple à l'exploitant de maisons de retraite Korian. L'expansion du groupe en Allemagne m'avait inquiété mais j'ai l'impression que l'acquisition des sociétés acquises outre-Rhin est en passe d'être réussie. Je pense aussi au spécialiste des revêtements de sol Tarkett. La société a sans doute péché par excès de zèle en fournissant des objectifs qu'elle n'a pas été capable de tenir pour des raisons qui ne lui étaient pas imputables, comme la hausse des matières premières. Cette hausse est désormais derrière nous et Tarkett va pouvoir passer des hausses de prix qui auront une influence positive sur ses résultats. C'est par ailleurs une société très bien gérée qui a su construire et diversifier son activité tout en améliorant son positionnement sur tous les marchés.

Boursorama : Et enfin si celui-ci avait envie de faire rentrer de belles valeurs européennes dans son PEA ?
Jean-Pascal Rolandez : Il y a beaucoup de belles valeurs allemandes mais elles sont souvent très chères. Parmi celles qui restent abordables, notre investisseur pourrait s'intéresser à Fresenius Medical Care, le leader de la dialyse rénale, ou à une société moins connue comme Brenntag qui est pourtant le leader mondial de la distribution de produits chimiques.

Propos recueillis par Laurent Grassin (redaction@boursorama.fr)

Laurent Grassin
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9 commentaires

  • 13 septembre22:45

    Cela pourrait s'appeler "comment se raccrocher aux branches" ou comment expliquer tout et son contraire avec les mêmes arguments! Ce monsieur et bourso vous explique très clairement que cela ne baisse pas parce que cela monte mais cela pourrait baisser si cela ne montait pas! Inversement cela pourrait baisser parce que cela ne monte pas et cela pourrait monter parce que cela ne baisse pas. Avec des explications à la c on comme cela on est vachement avancé!


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