LA PAZ, 27 octobre (Reuters) - Le président bolivien Evo Morales a promis d'organiser un second tour si une fraude électorale lors du décompte des bulletins était confirmée, tout en prévenant que sa base électorale dans les zones rurales se mobiliserait dans les villes si les manifestants continuaient à protester contre sa réélection pour un quatrième mandat consécutif. La contestation a débuté lorsque le Tribunal électoral suprême (TSE) a interrompu de manière inattendue les projections sur son site quand un second tour entre Morales et son principal rival, Carlos Mesa, se profilait après dépouillement de 84% des bulletins de vote. Depuis mardi, des milliers de Boliviens ont défilé dans les rues de la capitale pour exprimer leur colère contre ce qu'ils considèrent comme une tentative de Morales de truquer les résultats de l'élection présidentielle. Les résultats officiels publiés vendredi ont confirmé la victoire de Morales avec une avance de 10,57 sur Mesa, soit un écart suffisant pour être élu dès le premier tour de scrutin. Lors d'un discours dans la région de Cochabamba, Morales, premier autochtone à avoir accédé au pouvoir en 2006, a invité les pays ayant réclamé l'organisation d'un second tour - les Etats-Unis, le Brésil, l'Argentine et la Colombie - à prendre part à un audit sur le décompte officiel. "Faisons un audit bulletin par bulletin (...) J'y participerai. Si la fraude est confirmée, nous conviendrons dès le lendemain d'un second tour", a-t-il déclaré lors d'une allocution sur une chaîne de télévision publique. Plus tard, il a toutefois prévenu que le groupe de coordination Conacalm, fidèle au président, avait promis d'envoyer ses sympathisants dans les villes qui ont organisé des manifestations contre sa réélection. "Il y a un plan (...) S'ils veulent des grèves, pas de problème. Nous les rejoindrons en assiégeant les villes. Voyons si elles peuvent le supporter", a-t-il déclaré. Les commentaires de Morales interviennent alors que le candidat malheureux à l'élection présidentielle, Carlos Mesa, a déclaré que ses partisans formaient une commission chargée de faire pression sur la communauté internationale pour qu'elle ne reconnaisse pas les résultats des élections. (Mitra Taj, Vivian Sequera et Daniel Ramos; Arthur Connan pour le service français)
Bolivie-Morales promet un second tour en cas de fraude électorale
information fournie par Reuters 27/10/2019 à 02:07
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