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Assurance vie : quelles performances pour 2021 ?
information fournie par Le Cercle des analystes indépendants 23/12/2021 à 11:30

François d'Hautefeuille
François d'Hautefeuille

François d'Hautefeuille

Evariste Quant Research

Cofondateur & président

https://www.evariste-quant-research.com/

(Crédits photo : Adobe Stock -  )

(Crédits photo : Adobe Stock - )

Le but de cette étude est de faire un point sur la performance relative de stratégies actives et passives d'allocation d'actifs en assurance vie pour 2021.

Pour bien comprendre les risques, il est important de replacer les performances 2021 dans un « temps long » qui inclue des crises financières et donc le risque de perte de la stratégie.

Quelle a été la performance d'une stratégie passive globale ?

Le graphe suivant montre la performance d'une stratégie passive d'allocation d'actifs globale. Le portefeuille est investi dans 10 fonds autour de 50% en obligations et 50% en actions. La performance globale est de près de 21% en moins de deux ans !

analystes

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Source: Evariste Quant Research, Harvest O2S. Track réel après frais d'un contrat d'assurance vie investi en allocation d'actifs globale avec risque équilibré (mais 20% de perte maximale…) avec gestion passive.

Les performances annuelles sont très bonnes avec 13.37% pour 2021 et 8.04% pour 2020. Mais si on regarde plus en détail, on remarque qu'on a une perte maximale autour de 20% en 2020 lors de la crise Covid… C'est là le risque fondamental de toute gestion passive. Aucun ajustement n'est fait durant les crises financières. Ceci ne limite donc pas le risque de perte sur le court terme mais permet de profiter à plein des rebonds de marché à partir de mi-mars 2020.

cercle analystes

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Source: Evariste Quant Research, Harvest O2S. Track réel après frais d'un contrat d'assurance vie investi en allocation d'actifs globale avec gestion passive.

Dans le cas présent, la perte maximale est supérieure au niveau clé de -10%. L'investisseur doit être alors averti par son conseiller, a fortiori s'il a demandé de limiter ses pertes à -10% dans son profil de risque contractuel. La conséquence est alors de voir le conseiller et/ou le client paniquer et réduire l'exposition sur les plus bas. Le client perd alors le fort rebonds à partir du 17 mars 2020. On a alors le pire entre une gestion passive et une gestion active puisqu'on combine perte élevée et absence de rebonds.

Quelles ont été les meilleures classes d'actifs sur 2021 et qu'attendre pour 2022?

La bonne performance d'une allocation global s'explique avant tout par la très forte performance des actions, à commencer par les actions américaines (24%), les actions Monde (22%) et même les actions immobilières (16%). Ceci a été renforcé par la faiblesse de l'Euro contre le dollar. Ainsi, les actions Européennes mid cap n'ont monté que de 11%. On a donc aussi une forte surperformance des grandes capitalisations. Le seul perdant a été les actions émergentes (-1%) ce qui est lié à la nouvelle guerre froide de plus en plus marquée avec la Chine.

Par opposition, toutes les classes non-actions ont stagné voire baissé. Les obligations émergentes n'ont monté que de 0.9% malgré la hausse du dollar. Les obligations haut rendement n'ont monté que de 1% ce qui est étonnant car leur performance est normalement très corrélée avec les actions. Les obligations internationales ont monté de 3.5% grâce surtout à la baisse de l'Euro. Les obligations convertibles ont monté de 5% grâce à leurs liens avec les actions. Les fonds monétaires ont baissé de -0.23% contre une performance attendue autour de 1% pour les fonds en euro.

La grande question est si ces tendances pourront se poursuivre sur 2022 ? On a de fait une valorisation de plus en plus forte des grandes valeurs technologiques et du luxe. Certains insiders comme Elon Musk pour Tesla ont commencé à réduire leurs positions. Peut-on avoir une poursuite de cette surperformance contre les obligations haut rendement ? Quid si les marchés obligataires sont renormalisés suite à un début de hausse des taux réels de la FED ? Les marchés immobiliers seront-ils alors revalorisés via un nouveau paradigme de croissance après 10 ans de piège à la liquidité?

Quels sont les avantages et limites d'une telle approche d'allocation passive?

Vu les performances 2021, un investisseur non averti peut penser avoir trouver dans une allocation d'actif passive globale un portefeuille optimal. De fait, elle offre une performance annuelle relativement stable et attractive malgré toutes les crises de ces deux dernières années. De plus, une telle allocation est particulièrement facile et donc bon marché à gérer. Le conseiller n'a qu'à identifier un nombre limité de fonds optimaux sur chaque classe d'actifs investi. Il n'y pas de risque commercial à gérer le risque (en dehors du risque de perte maximale de plus de 10%…), pas à rebalancer les portefeuilles (risque et coûts opérationnel). Le conseiller peut donc commercialiser ce type de portefeuille avec des frais très limités aux frais d'ouverture du compte (due diligence, KYC, etc…) et au suivi commercial.

Les limites d'une telle stratégie est qu'elle ne gère pas du tout les risques. Plus les marchés sont hauts, plus le risque augmente de voir les banques centrales laisser les marchés baisser afin de casser une exubérance irrationnelle liée à des valorisations excessive des actifs financiers via une renormalisation des taux d'intérêt (le fameux « FED tapering » qui avait tant impacté les marchés en 2018).

Combiner limiter la perte maximale à -10% ?

La plupart des clients demandent à limiter la perte maximale à -10% lors de l'ouverture du contrat (questionnaire de risque). Le conseiller va alors réduire le risque en combinant l'allocation passive ci-dessus avec 50% de part dans un fonds Euro comme actif « dit sans risque » (mais à manier d'une « main tremblante » dans un contexte de reflation majeure des marchés et du risque obligataire en résultant).

On a alors une allocation proche de la suivante.

cercle analystes

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Une telle stratégie permet de limiter la perte de la crise Covid autour de -7% en dessous du seuil fatidique de -10%, mais en contrepartie, les performances annuelles sont beaucoup plus limitées autour de 3.72% pour 2020 et 3.98% pour 2021.

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Source: Evariste Quant Research, Harvest O2S. Track réel après frais d'un contrat d'assurance vie investi dans une allocation globale avec risque équilibré (et 10% de perte maximale).

La gestion active pour limiter les risques et maintenir les potentiels de gain ?

Une deuxième alternative est alors d'utiliser une allocation active via un mandat d'arbitrage pour limiter les risques. Le graphe suivant donne la performance d'une telle approche.

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Source: Evariste Quant Research, Harvest O2S. Track réel après frais d'un contrat d'assurance vie investi dans une allocation globale active avec risque équilibré (et 5% de perte maximale).

La performance cumulée entre le 30/10/2019 et le 13/12/2021 est de 12,46 %. La performance sur les 12 derniers mois est de 5,91 %. La performance depuis le début d'année est de 4,01 %. La performance moyenne annuelle (calculée entre le 30/10/2019 et le 13/12/2021) est de 5,36 % soit en ligne avec les fonds immobiliers.

Les pertes maximales lors de la crise Covid sont de -5.7% contre -9% pour la stratégie allocation d'actifs prudente ci-dessus, et -20% pour l'allocation d'actifs équilibrée. C'est un point fondamental pour l'investisseur car on traverse la crise sans avoir à désactiver. Par contre, la performance sur 2021 est un peu décevante autour de 4%. Ceci s'explique par le fait que les crises de 2021 (baisses d'octobre et novembre liées à l'Ukraine, à la 5e vague Covid, au risque de resserrement de la Fed) ne se sont pas concrétisés par une baisse prolongée.

Conclusion

Les allocations passives ont clairement des performances très attractives sur des horizons courts (2021) par rapport à des stratégies actives qui cherchent à limiter le risque en capital à moins de 10% comme Evariste Equilibré.

C'est sur des horizons longs intégrant des crises financières qu'on peut vraiment comparer les différents styles de gestion et non pas sur un ou deux ans. On remarque aussi qu'il faut regarder non seulement les performances annuelles mais aussi les performances mensuelles et même journalières. Ce n'est qu'ainsi qu'on voit apparaître le vrai risque de perte maximale des différentes stratégies et en particulier la barrière fondamentale des -10%.

Choisir entre allocation passive et active est de fait très difficile. Chaque approche a ses avantages. De fait, limiter les risques maximaux permet de mieux traverser les crises mais ne crée pas forcément une surperformance long terme si on exclue la contrainte des -10% et le risque de voir désactiver son exposition sur les plus bas.

Une troisième voie entre gestion active et passive est donc de les combiner. C'est ce que font de facto les grands gérants de patrimoine. Ils combinent un socle de gestion passive statique (« core assets ») et une allocation active (« tactical part ») qui permet de mieux s'ajuster au risque du marché et aux changements de paradigme (renormalisation des taux et fin du QE).


Cet article est adressé à titre d'information uniquement et ne constitue ni une offre de produits ou de services, ni une offre, une recommandation ou une sollicitation d'offre de fourniture de conseil ou de service d'investissement pour acheter/vendre des instruments financiers.

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