(AOF) - Aperam (+3,08%, à 30,80 euros) affiche une des plus fortes hausses du SBF 120, en dépit d'une dégradation de ses comptes au troisième trimestre 2025 et de l'annonce d'une légère baisse de son Ebitda ajusté au quatrième trimestre. "Bien que nos résultats du troisième trimestre reflètent clairement le ralentissement saisonnier et la pression continue sur les prix à travers toutes nos activités en Europe, nous restons concentrés sur notre transformation et les facteurs que nous pouvons contrôler", a commenté Timoteo Di Maulo, CEO d'Aperam.
"Nous avons généré un flux de trésorerie disponible solide de 138 millions d'euros, ce qui nous a permis de réduire considérablement notre dette nette à 1,045 milliard d'euros, alors que nous traversons des conditions de marché difficiles et que nous nous positionnons pour une reprise", précise le dirigeant. La dette nette s'élevait à 1,14 milliard d'euros au deuxième trimestre.
Ebitda ajusté sous les attentes
Sur ce troisième trimestre, le spécialiste de l'acier inoxydable a essuyé une perte nette de 21 millions d'euros, comparé à un bénéfice net de 19 millions d'euros sur les trois mois précédents. Par action, la perte de base s'élève à 0,28 euro, contre un bénéfice de base de 0,25 euro au deuxième trimestre 2025.
Il a enregistré un Ebitda de 74 millions d'euros, après 112 millions d'euros au deuxième trimestre, soit un recul de 34%. Il est inférieur au consensus Visible Alpha : 80 millions d'euros.
"Ce résultat inférieur en glissement trimestriel reflète un ralentissement saisonnier et une pression continue sur les prix dans toute l'Europe (alors que les expéditions au Brésil ont augmenté) ainsi qu'une contribution temporairement faible de la division Alloys (production des alliages fer-nickel et fer-cobalt), où l'intégration d'Universal est en bonne voie pour réaliser les synergies annoncées", explique Jefferies.
En janvier dernier, Aperam avait annoncé la finalisation de l'acquisition de Universal Stainless. Le producteur d'acier inoxydable s'attend à des synergies annuelles de 28,8 millions d'euros d'ici cinq ans, via cette acquisition. Elle permet au groupe d'étendre sa présence dans l'industrie aérospatiale, de renforcer sa présence mondiale dans les aciers alliés et spéciaux, de réduire la cyclicité et d'accroître son exposition au marché américain.
Le résultat opérationnel du troisième trimestre atteint les 9 millions d'euros, contre 47 millions d'euros au second trimestre.
Le chiffre d'affaires du troisième trimestre 2025 a diminué de 14,8% en glissement trimestriel pour s'établir à 1,41 milliard d'euros. Les expéditions ont diminué, passant de 591 000 tonnes au deuxième trimestre 2025, à 567 000 tonnes au troisième trimestre 2025.
Objectif de désendettement relevé
Côté perspectives, le producteur d'acier anticipe un Ebitda ajusté au quatrième trimestre 2025 légèrement inférieur par rapport au troisième trimestre 2025 (74 millions d'euros, en recul de 31% en glissement trimestriel). Pour ING, "cette baisse anticipée sera due au ralentissement saisonnier des expéditions et de la pression sur les prix exercée par les importations au Brésil, de la pression sur les prix et des conditions de marché difficiles en Europe, ainsi que d'une contribution temporairement plus faible des alliages".
En outre, la dette financière nette devrait diminuer de plus de 200 millions d'euros à la fin de l'année 2025 par rapport au pic atteint au premier trimestre 2025 : 1,235 milliard d'euros. Cet objectif de désendettement est supérieur au précédent : baisse de 200 millions d'euros.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points-clés
- Numéro un mondial de l’acier et quatrième des alliages et aciers spéciaux, né en 2010 de la scission d’avec ArcelorMittal ;
- Chiffre d’affaires de 6,3 Mds€, réparti entre l’Europe pour 62%, les Amériques pour 32%, l’Asie pour 6% et réalisé à 63% dans les aciers inoxydables et électriques, à 16% dans les services & solutions puis dans les alliages et aciers spéciaux ;
- Quatre ambitions : renforcement de la place de leader mondial du secteur pour sa discipline financière, de leader européen pour le plus bas niveau des coûts de production, sur le plus haut rendement pour l’actionnaire et, enfin, recours aux acquisitions pour nourrir la croissance ;
- Société contrôlée à 40,33% (40,83% des droits de vote) par la famille Mittal,
- Modification de la gouvernance à partir du 1er janvier : Lakshmi N. Mittal reste président du conseil de 7 administrateurs où sera accueilli Timoteo Di Maulo, ex-directeur général, remplacé en interne par Sudhakar Sivaji.
Enjeux
- Agilité du modèle d’affaires :
- fondé opérationnellement sur la stratégie « Leadership Journey Phase 5 » d’économies de coûts (200 M€ attendus entre 2024 et 26) et d’amélioration du fonds de roulement,
- favorisant l’implantation dans les pays « protégés », tels le Brésil ou les Etats-Unis, avec l’acquisition d’Universal Stainless, spécialisé dans l’offre au secteur aéronautique,
- diversifié dans l’activité Services & solutions et les alliages haute-performance, tels ceux pour GNL
- mettant l’innovation au service de la transition énergétique (3 centres de R&D dotés de 23,4 M€) : aciers pour l’e-mobilité, les installations solaires, éoliennes et d’hydrogène ;
- Stratégie environnementale visant la neutralité carbone pour 2050 :
- objectifs intermédiaires 2030, vs 2015 : recul de 30% des émissions de CO2 et de 42% de l’usage de l’eau,
- en se focalisant sur les acquis - produits « Green Steel », empreinte CO2 la plus basse du secteur, recours à 50 % aux renouvelables dans la consommation électrique, recyclage de 80 % des déchets, compensation par plantations de forêts au sein de BioEnergia…, lancement de la marque Aperam infinite - produits et services à faible empreinte CO2,
- recours aux emprunts « verts » ;
- Bilan sain : 3,37 Mds€ de capitaux propres et 1,6 M€ de liquidités face à 1,14 Md€ d‘une dette nette gonflée à fin juin par l’acquisition d’Universal (517 M€ de valeur d’entreprise).
Défis
- Résistance à l’intensification de la concurrence sur les prix ;
- Confirmation des mesures protectionnistes envisagées par la Commission européenne : division par 2 des quotas d’importation des aciers et adoption de droits de douane de 50 % sur les volumes excédant ces quotas ;
- Impact a priori léger des taxes douanières américaines, après l’acquisition d’Universal Stainless (synergies attendues de 30 M$ sur 5 ans) ;
- Confirmation du rebond de la rentabilité depuis 2024, avec un quasi-triplement du bénéfice par action à fin juin et objectif pour le 3ème trimestre d’un recul de l’excédent brut d’exploitation et d’une légère baisse de l’endettement ;
- Dividende 2024 de 2 € versé en 4 acomptes.

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