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Instabilité politique : les entreprises tiennent le cap
information fournie par Boursorama avec Media Services 26/12/2025 à 08:46

"Il faut donner un coup de chapeau au courage des entrepreneurs qui continuent à se battre et au courage des Français qui travaillent" a déclaré le gouverneur de la banque de France, François Villeroy de Galhau. ( AFP / FRANCK FIFE )

"Il faut donner un coup de chapeau au courage des entrepreneurs qui continuent à se battre et au courage des Français qui travaillent" a déclaré le gouverneur de la banque de France, François Villeroy de Galhau. ( AFP / FRANCK FIFE )

En France, la croissance reste timide mais tient malgré un contexte politique instable et l’absence de budget.

Le 19 décembre, la Banque de France a relevé ses prévisions de croissance du PIB pour 2025 et 2026, à 0,9% et 1% respectivement, contre 0,7% et 0,9% antérieurement .

Pas de quoi vraiment pavoiser, a nuancé en substance le gouverneur de la banque centrale, François Villeroy de Galhau, interrogé sur France Inter .

Il a remarqué en effet "une faiblesse de la croissance dans toute l'Europe qu'il va falloir traiter", mais aussi, "que l'incertitude économique et budgétaire coûte au moins 0,2 point de croissance " à la France.

Comme l'annnée 2025, 2026 va ainsi commencer sans que le Parlement se soit mis d'accord sur un budget et les premières semaines - au moins - seront régies par une loi spéciale - adoptée mardi 23 décembre à l'unanimité par les deux chambres - permettant seulement à l’État de lever les impôts et de payer les dépenses strictement nécessaires.

Mais les légères révisions à la hausse, a aussi souligné la Banque de France, tiennent "aux surprises favorables sur l'activité", notamment une inattendue croissance de 0,5% au troisième trimestre.

"Automatisation"

Certes, le METI (mouvement des entreprises de taille intermédiaire) soulignait il y a deux semaines une hausse de l'inquiétude parmi ses adhérents, 54,4% se disant inquiets pour leur entreprise dans les six prochains mois, et beaucoup soulignant des risques de contagion de cette situation aux recrutements.

Mais, si les chiffres d'affaires des ETI interrogées sont en baisse, pour 36,8% d'entre elles sur un an en fin d'année (un point de plus qu'en septembre), ils augmentent parallèlement pour 38,6% (contre 33% en septembre).

"Le patient est résilient, a estimé François Villeroy de Galhau, et il faut donner un coup de chapeau au courage des entrepreneurs qui continuent à se battre et au courage des Français qui travaillent".

Pour le gouverneur, il y a désormais " une forme d’autonomisation de la vie économique par rapport à la vie politique ". Plusieurs baromètres du climat des affaires ont souligné cette petite embellie en décembre.

Du côté de l'Institut national de la Statistique (Insee), l'indicateur du climat des affaires s'est redressé d'un point pour le troisième mois consécutif, se situant juste sous sa moyenne de longue période, et au plus haut depuis juin 2024 - le mois de la dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron.

La croissance se maintient

L'indice PMI Flash publié par S&P Global et la banque HCOB, a montré pour sa part une très légère expansion de l'activité du secteur privé pour le deuxième mois consécutif, après quatorze mois ininterrompus de contraction.

"La croissance résiste", commente Anthony Morlet-Lavidalie, économiste pour la France de l'institut Rexecode - qui affiche les mêmes prévisions que la Banque de France pour 2025 et 2026.

Il souligne "un investissement des entreprises qui surprend positivement" , et redoute moins désormais, pour les entreprises, une "incertitude économique et politique qui semble exercer un impact limité sur l'activité", que "des hausses de prélèvements susceptibles de peser sur leur compétitivité" dans le prochain budget.

Le président de la CPME Amir Reza-Tofighi évoque lui aussi, auprès de l' AFP , "une parole politique décrédibilisée", puisque, alors que l'ancien Premier ministre François Bayrou plaidait vigoureusement pour des baisses de dépenses publiques, "on ne parle plus à la fin que de hausse de la fiscalité" , notamment des entreprises. Pour autant, il "ne pense pas qu'on aura une crise économique".

Selon lui, la situation des entreprises "n'est pas noire ou blanche" actuellement, même s'il y a "un ralentissement, certains investissements ou embauches décalés ". Globalement, affirme-t-il, "les entrepreneurs ont pris du recul par rapport à tout ça, ils ont appris à faire avec" cette situation politique.

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