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Airbus a boosté ses livraisons en décembre, au prix d'un retard à l'allumage en 2025 ?
information fournie par Agefi Dow Jones 10/01/2025 à 17:34

airbus drapeau (Crédits: Adobe Stock)

airbus drapeau (Crédits: Adobe Stock)

Il s'en est fallu de peu pour qu' Airbus atteigne la barre fatidique des quelque 770 livraisons d'avions promises pour 2024. A l'arrivée, l'avionneur en a finalement livré 766 l'an dernier, soit 4% de plus qu'en 2023. Confronté à la pénurie de certaines pièces, tels que les moteurs ou les équipements de cabine, Airbus est néanmoins parvenu à dépasser les 755 livraisons attendues par le consensus FactSet.

"Au vu de la complexité constante et de l'évolution rapide de notre environnement, 2024 a été une bonne année", a assuré jeudi Christian Scherer, le responsable de la branche d'aviation commerciale d'Airbus, lors d'une conférence de presse avec des journalistes.

Un avis partagé par les investisseurs, qui avaient déjà fait le deuil de l'objectif de 800 livraisons affiché à l'origine pour 2024. Vers 17h00, l'action Airbus gagnait 0,7%, à 157,68 euros, au sein d'un CAC 40 reculant de 0,7%.

Comme à son habitude, Airbus a dû mettre les bouchées doubles en décembre pour tendre vers sa cible. La société a livré 123 avions sur le seul mois de décembre, ce qui représente 16% du total de l'année. A titre de comparaison, des livraisons réparties de manière uniforme correspondraient à environ 64 avions par mois en 2024.

+ Coup de pouce salvateur de Safran +

Alors que le marché s'inquiétait d'un possible second avertissement sur les livraisons à l'automne dernier, Airbus s'en est bien sorti grâce à un coup de pouce bienvenu. Le groupe a en effet profité de "la décision de Safran [via sa coentreprise CFM International] de privilégier l'avionneur plutôt que les compagnies aériennes en ce qui concerne la fourniture de moteurs", souligne Invest Securities.

Présent sur une bonne partie des avions de nouvelle génération A320neo, le moteur Leap est produit par CFM, une coentreprise détenue à parité par le français Safran et l'américain GE Aerospace.

Sans surprise, la famille star des monocouloirs A320 a continué de briller en 2024, en représentant près de 80% des livraisons totales. Le chiffre de 602 exemplaires livrés est à la fois "supérieur au consensus et à nos attentes", relève AlphaValue. Un succès sur lequel Airbus entend continuer à surfer en portant sa production à 75 avions de cette famille par mois en 2027.

Ce "miracle annuel de décembre" - 123 livraisons - ne vient cependant pas sans coûts, assène Berenberg, qui évoque les problèmes mineurs de qualité sur certains avions livrés et les compensations financières qui en découlent pour les compagnies aériennes. Visant à atteindre coûte que coûte l'objectif annuel de livraisons, cette pratique est toutefois "courante, si ce n'est la norme" en décembre, relativisait mercredi Jefferies, qui n'en attend pas d'impact significatif pour le groupe.

+ Vers un premier trimestre 2025 moins flamboyant +

Reste que cette explosion des livraisons de décembre présage d'un début d'année 2025 probablement très lent en termes de livraisons, met en garde Berenberg.

AlphaValue constate aussi qu'"Airbus reste confronté à d'importants problèmes sur sa chaîne d'approvisionnement, ce qui pourrait conduire à un ralentissement des livraisons au premier trimestre 2025". Surtout que "Safran pourrait possiblement cesser de flécher vers Airbus des moteurs initialement destinés au marché des pièces détachées" pour les compagnies aériennes, ajoute l'intermédiaire financier.

En dépit de ces risques qui planent au-dessus d'Airbus, les analystes sondés par FactSet anticipent en moyenne une progression des livraisons d'avions de 7% en 2025, à 820 unités. Un niveau toujours inférieur aux 863 appareils atteints en 2019, soit avant la crise du Covid.

A plus long terme, les perspectives d'Airbus demeurent prometteuses sur un "marché de duopole (...) où la demande est structurellement supérieure à l'offre", assure AlphaValue, même si "le chinois Comac [est] susceptible de se joindre à la fête au cours des prochaines années". Airbus anticipe une forte demande d'avions neufs à long terme sur le marché mondial, notamment grâce à la progression du trafic aérien en Asie-Pacifique.

Les analystes ont bien l'ensemble de ces éléments en tête. Vendredi, les experts sondés par FactSet affichent une recommandation d'achat et un objectif de cours moyen de 171 euros sur le titre Airbus, soit un potentiel de progression de 9%.

-Vincent Alsuar, Agefi-Dow Jones; valsuar@agefi.fr ed: JDO

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Cette analyse a été élaborée par Agefi Dow Jones et diffusée par BOURSORAMA le 10/01/2025 à 17:34:00.

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