PARIS, 1er août (Reuters) - La posture prudente du président de Réserve fédérale, Jerome Powell, qui a déçu les marchés mercredi en refusant de leur donner des indications précises sur des baisses de taux à venir, se justifie pleinement dans un contexte de tassement de la croissance qu'il lui faut accompagner sans qu'il n'en maîtrise tous les facteurs, fait valoir Marie-Laurence Biswang, directrice générale adjointe de Gaspal Gestion. 1/ Le marché doit-il être déçu par les annonces de la Fed ? Marie Laurence Biswang - "Le marché s'attendait à une baisse de 25 points de base et n'a pas été déçu de ce point de vue-là. En revanche, il espérait un calendrier relativement précis avec une nouvelle baisse de taux de 25 pdb dès la réunion suivante, en septembre. Or, Jerome Powell a un peu surpris le marché en laissant entendre qu'il pourrait y avoir encore des baisses de taux directeurs, mais sans donner de calendrier, ce qui lui permet de garder une marge de manœuvre pour agir en fonction des données économiques et de l'environnement mondial. "Ce que dit Jerome Powell, c'est que l'on n'est pas du tout dans une phase de récession, que la croissance est là mais qu'il y a un tassement de cette croissance aux Etats-Unis et au niveau mondial, dont il faut tenir compte et qu'il faut accompagner. "Il ne dit pas qu'il n'y aura pas de nouvelle baisse de taux directeurs, il dit simplement qu'il ne peut pas donner de calendrier précis, ce qui déplaît au marché, qui a horreur des incertitudes. Il faudra donc suivre les indicateurs et s'il n'y a pas de baisse en septembre, il pourrait y en avoir une en octobre ou en novembre." 2/ La posture de la Réserve fédérale se justifie-t-elle ? "Elle se justifie parce qu'elle est prudente et que son action est préventive face à une économie dont elle ne connaît pas le rythme de ralentissement. Elle suit bien sûr ses indicateurs mais des facteurs qu'elle ne maîtrise pas, comme l'évolution des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, l'empêchent de mettre en place un calendrier. "On peut aussi juger que Jerome Powell a trouvé le bon équilibre face à la pression de Donald Trump en disant clairement qu'il agissait préventivement et en fonction de la conjoncture. "Maintenant, on connaît les méthodes musclées de négociation du président américain et il a très bien pu réclamer une baisse de 50 points de base pour obtenir 25. Quant à Jerome Powell, on peut penser et espérer qu'il ne détermine pas la politique monétaire en fonction de ce genre de considérations." 3/ La BCE va-t-elle se montrer plus accommodante que la Fed ? "C'est ce que dit le marché, en tout cas. Si les taux aux Etats-Unis ont baissé depuis le revirement de la Fed, les taux dans les pays cœur de la zone euro sont pour leur part à des plus bas historiques. Les attentes en matière d'assouplissement monétaire sont plus élevées en ce qui concerne la Banque centrale européenne. Mario Draghi a été excellent une fois de plus en faisant baisser les taux par son seul discours. Le marché s'attend maintenant à des actions sous la forme d'une baisse de taux directeurs et de la reprise de l'assouplissement quantitatif, sans parler du retour, déjà acté, des TLTRO. La puissance de feu de la BCE pousse les taux et les spreads vers le bas, notamment dans la perspective de la remise en place du 'quantitative easing'". Voir aussi : USA - Une baisse de taux qui n'augure pas d'un cycle (Propos receuillis par Patrick Vignal, édité par Marc Joanny)
3 QUESTIONS À-La Fed a raison de se montrer prudente-Gaspal Gestion
information fournie par Reuters 01/08/2019 à 12:43
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