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2021 : l'horizon s'annonce radieux pour les semi-conducteurs
information fournie par Cercle Finance 03/02/2021 à 15:30

(Crédits photo : Wikimedia Commons -  )

(Crédits photo : Wikimedia Commons - )

(CercleFinance.com) - L'année 2020 s'est avérée un cru exceptionnel pour le secteur des semi-conducteurs après une année 2019 particulièrement médiocre, avec une baisse de 12% des ventes (en valeur, pas en nombre d'unités sorties des usines).

Les ventes mondiales ont rebondi de +7,3% l'an dernier pour flirter avec les 450Mds$ (enfin, 449,8Mds$ très exactement selon le cabinet Gartner).

Au printemps 2020, dans les semaines qui ont suivi l'effondrement d'un tiers du PIB américain et de près de -20% du PIB de l'Eurozone, les experts anticipaient au mieux une croissance nulle du secteur des « semi ».

Une prévision somme toute optimiste mais justifiée par le constat d'une bascule massive vers le télétravail, la télémédecine et le télé-enseignement, puis la ruée sur les consoles de jeux vidéo (Playstation 5 et XBox X) pour occuper les périodes de confinement… tout ce qui précède étant en partie contrebalancé par une chute d'activité de l'industrie automobile et aéronautique, grosses consommatrices de semi-conducteurs… et qui rencontrait déjà des problèmes d'approvisionnement dès le mois de mars, à cause de la fermeture de certaines usines de composants situées dans la région de Wuhan.

Le second semestre a été marqué par le redémarrage de la plupart des industries (excepté l'aéronautique) et surtout la spectaculaire montée en puissance des datacenters, des fournisseurs de capacités « cloud » à grande échelle afin de supporter un surcroit massif de stockage, partage et sécurisation des données entre salariés, majoritairement du tertiaire, consignés à domicile et disséminés sur de vastes périmètres.

Les entreprises ont également dû équiper leurs massivement leurs salariés de PC (275 millions d'unités écoulées en 2020, soit + 4,8 % par rapport à 2019), ce qui a fait bondir hausse les ventes de mémoires flash NAND (+23,9%) et DRAM… et les particuliers ont opté pour la nouvelle génération de smartphones « 5G », les chinois en tout premier (bien avant que l'i-Phone-12 soit commercialisé).

L'Empire du Milieu compte désormais 1 milliard d'internautes qui sont également les plus gros consommateurs « d'applis » sur les mobiles : l'activité « cloud » d'Alibaba a bondi de +50% en 2020, et la firme de Jack Ma se hisse au 4ème rang mondial, derrière AWS (Amazon), Azure (Microsoft) et Google Cloud.

Le principal bénéficiaire de ce saut technologique fut Intel, dont les résultats ont surpassé les attentes les plus optimistes, et encore, le volume des ventes a été bridé par des retards de production.

Les ventes de puces ont enregistré 10,9Mds$ (contre 9,57 attendus) et les centres de données (« hyperscalers ») ont généré 6,1Mds$ de revenus (contre 5,48Mds attendus).

Intel revoit de +10% à la hausse sa prévision de chiffre d'affaires, à 17,5Mds$ pour un bénéfice par action de 1,1$ au premier trimestre 2021 (contre 0,93$ anticipé).

Le débauchage de l'ex-PDG de VMWare, Pat Gelsinger, au poste de directeur général pourrait préfigurer une séparation des « métiers » et la montée en puissance de l'activité « cloud ».

Intel, même sérieusement concurrencé par AMD et les « imprimeurs » chinois, demeure le N°1 mondial, devant Samsung Electronics, SK-hynix, Micron et Qualcomm (ce dernier étant devenu le leader des composants pour smartphones 5G, ce qui lui a valu une croissance à 2 chiffres).

On retrouve donc 7 fabricants américains parmi les 10 premiers mondiaux puisqu'il faut rajouter Broadcom, Texas Instruments, et Nvidia (en croissance de plus de 37%, c'est l'un des principaux producteurs de cartes graphiques équipant les consoles de jeux vidéo, mais également les batteries de serveurs permettant de « miner » des cryptoactifs).

Les autres acteurs asiatiques sont Media Tek, un groupe taïwanais, très diversifié (systèmes intégrés -SoC-, puces et micro-processeurs) qui est passé du 13e au 8e rang mondial, puis le fabriquant de disques durs KIOXIA (qui grimpe de la 14e à la 9ème place).

Le géant chinois des télécoms Huawei pourrait bientôt devenir un acteur de 1er plan : le groupe va devoir développer ses propres capacités en matière de fabrication de composants haute performance (à l'image de Samsung, et bientôt d'Apple) après s'être vu coupé l'accès aux meilleures puces « made in USA » par décret de Donald Trump.

Mais même sans décret Trumpien, Apple avait été obligé de reporter de quelques semaines la sortie de sa dernière génération de smartphones, suite à des retards de livraison de « chips ».

Plusieurs constructeurs automobiles mondiaux qui n'ont pas suffisamment anticipé le rebond de la demande et sécurisé leurs approvisionnements font face à une pénurie de semi-conducteurs : certaines usines Toyota, Ford, Audi, Nissan et Honda tournent au ralenti à cause du manque de composants pour les dispositifs électroniques équipant les véhicules.

Et les besoins dans l'industrie automobile vont exploser avec la révolution des voitures hybrides et autonomes (« autopilot ») : les principaux fournisseurs du secteur s'appellent ST-Micro, Infineon, NXP Semiconductors, TSMC (Taiwan Semiconductor Manufacturing Co), Qualcomm et Nvidia… et le chinois SMIC (Semiconductor Manufacturing International Corp) a été blacklisté par l'administration Trump.

Le temps nécessaire pour développer de nouvelles capacités pour les "imprimeurs" occidentaux signifie que la pénurie pourrait durer jusqu'à fin 2022.

En Europe, par faute de composants de base, le taux d'utilisation des capacités de production chez STMicroelectronics n'est actuellement que de 70 à 80 %.

Mais cela n'a pas empêché le groupe franco-italien d'enregistrer au quatrième trimestre 2020 un chiffre d'affaires en hausse de +21,3 % en rythme séquentiel, à 3,24Mds$ et un résultat net en croissance (en rythme annuel) de 48,4% à 582Mns$.

Le C.A annuel qui a progressé de +6,9% a franchi la barre des 10Mds$ (à 10,22Mds$) et STMicro prévoit une progression de 31,2% à 2,93Mds$, en progression de 31,2% par rapport au 1er trimestre 2020, ainsi qu'une marge brute qui devrait ressortir à environ 38,5%.

Sur l'année 2021, ST-Micro devrait engranger de 12 à 13,6Mds$ de revenu et dégager une marge opérationnelle de 15 à 17% selon les analystes.

Plusieurs d'entre eux ont relevé leurs objectifs de cours, notamment Credit Suisse avec un objectif ajusté de 38,5 à 39E, ODDO se montrant encore plus optimiste avec un objectif relevé de 38 à 45E.

Une autre entreprise française semble bien partie pour connaître une croissance à 2 chiffres cette année : il s'agit de Soitec, spécialiste de la conception et production de matériaux semi-conducteurs utilisé pour la 5G, l'intelligence artificielle, l'internet des objets, l'automobile et le cloud.

Soitec a connu une hausse de +15% de son C.A à 148,7MnsE d'octobre à fin décembre 2020 et vise une marge de 30% en 2021.

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