
Des passagers en attente à l'aéroport de Montréal (Canada) le 16 août 2025 à la suite d'un mouvement de grève des hôtesses et stewards d'Air Canada ( AFP / ANDREJ IVANOV )
Les hôtesses et stewards d'Air Canada ont entamé samedi un mouvement de grève lié à leurs rémunérations qui a entraîné dans la foulée l'annulation par la compagnie de tous ses vols au pic de la saison touristique.
"Nous sommes maintenant officiellement en grève", a annoncé dans un communiqué le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), qui représente les quelque 10.000 personnels navigants concernés.
Air Canada, qui transporte chaque jour environ 130.000 passagers et dessert directement 180 villes dans le monde, a immédiatement réagi en annonçant avoir "suspendu toutes ses opérations", soit 700 vols prévus ce samedi.
"Air Canada conseille fortement aux clients concernés de ne pas se rendre à l'aéroport", a ajouté la compagnie dans un communiqué, précisant qu'elle "regrette profondément les répercussions de la grève sur les clients".
Le mouvement a débuté vers 01H00 (05H00 GMT) dans la nuit de vendredi à samedi, après l'échéance du préavis de 72 heures déposé par le SCFP.

Des avions d'Air Canada sur le tarmac de l'aéroport Pierre-Elliott Trudeau de Montréal (Canada) le 14 août 2025 ( AFP / ANDREJ IVANOV )
Avant même le début officiel de la grève, la compagnie avait progressivement réduit ses opérations. Vendredi soir, elle avait annoncé avoir déjà annulé 623 vols, touchant plus de 100.000 passagers, au cours des derniers jours.
- Travail au sol non rémunéré -
Au-delà d'une augmentation de salaire, son personnel navigant réclame aussi d'être rémunéré pour les heures de travail au sol, y compris lors de l'embarquement, ce qui n'était pas le cas jusqu'à présent.
Air Canada avait détaillé jeudi une dernière offre de compromis prévoyant de porter le salaire annuel moyen d'un agent de bord senior à 87.000 dollars canadiens (65.000 USD) d'ici 2027 mais le SCFP avait jugé les propositions insuffisantes au regard notamment de l'inflation.
Le syndicat avait également rejeté les demandes de la compagnie et du gouvernement canadien de tenter de résoudre les contentieux en recourant à un arbitrage indépendant.
Le conflit, au coeur de l'été, met sous pression Air Canada, principal transporteur du pays basé à Montréal.
Interrogé par l'AFP, Rafael Gomez, directeur du Centre des relations industrielles et ressources humaines de l'Université de Toronto et expert en relations professionnelles, a dit ne pas s'attendre à une grève longue. "C'est la haute saison. La compagnie ne veut pas perdre des centaines de millions de dollars de chiffre d'affaires", estime-t-il.
L'économie canadienne, bien que montrant des signes de résilience, commence toutefois à éprouver les effets de la guerre commerciale engagée par le président américain Donald Trump, avec des droits de douane affectant des secteurs cruciaux pour le pays comme l'automobile, l'aluminium et l'acier.
Dans un communiqué publié avant le début de la grève, le Conseil des affaires canadien, qui regroupe des dirigeants de plus d'une centaine de grandes entreprises, avait mis en garde contre le risque de voir les difficultés aggravées par une grève à Air Canada.
"À un moment où le Canada fait face à des pressions sans précédent sur nos chaînes d'approvisionnement économique critiques, la perturbation des services nationaux de transport de passagers et de fret aérien causerait un préjudice immédiat et considérable à tous les Canadiens", avait estimé l'organisation.
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