
Un combo de photos créé le 18 juin 2025 montre le président américain Donald Trump (G) levant le poing le 7 mars 2025, le guide suprême iranien, Ali Khamenei, prononçant un discours à Téhéran le 4 juin 2007(C) et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu prononçant un discours le 27 août 2014 ( AFP / ROBERTO SCHMIDT )
Le guide suprême d'Iran, Ali Khamenei, a proclamé mercredi que son pays "ne se rendra jamais" et mis en garde les Etats-Unis contre des "dommages irréparables" en cas d'intervention dans la guerre entre la République islamique et Israël.
L'ayatollah Khamenei, au pouvoir depuis 1989, réagissait aux menaces du président américain Donald Trump, un allié d'Israël, qui a appelé mardi l'Iran "à capituler sans conditions" et affirmé que les Etats-Unis pouvaient tuer le guide suprême.
Dans le même temps, l'Iran et Israël ont continué d'échanger des salves de missiles, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) annonçant la destruction par Israël de deux bâtiments où "étaient fabriqués des composants de centrifugeuses", à Karaj près de Téhéran.
Dans l'après-midi, l'armée israélienne a annoncé des frappes contre des "cibles militaires" à Téhéran, où de fortes explosions ont été entendues par les journalistes de l'AFP. Plusieurs panaches de fumée noire étaient visibles dans les quartiers est et sud-est de la capitale iranienne.
Affirmant disposer de renseignements prouvant que l'Iran s'approchait du "point de non-retour" vers la bombe atomique, Israël a lancé le 13 juin une attaque sans précédent contre son ennemi juré, frappant des centaines de sites militaires et nucléaires et tuant les plus hauts gradés ainsi que des scientifiques du nucléaire.
L'Iran, qui dément fabriquer l'arme nucléaire, a proclamé son intention de riposter à la "guerre" lancée par Israël, qu'il a accusé d'avoir cherché à torpiller les négociations sur le nucléaire entre Téhéran et Washington.
"La nation iranienne s'oppose fermement à une guerre imposée, tout comme elle s'opposera fermement à une paix imposée. "Cette nation ne se rendra jamais (sous la pression) de qui que ce soit", a dit l'ayatollah Khamenei dans un discours à la télévision d'Etat.

Une photo fournie par le bureau du guide suprême iranien, Ali Khamenei, le montre, flanqué du drapeau iranien et d'un portrait du défunt leader de la révolution islamique, l'imam Khomeini, et prononçant un discours télévisé, le 18 juin 2025 ( KHAMENEI.IR / - )
"Les Américains doivent savoir que toute intervention militaire de leur part entraînera assurément des dégâts irréparables", a-t-il ajouté, en fustigeant l'appel de M. Trump à la reddition.
Mardi le président américain a aussi déclaré: les Etats-Unis "savent exactement où se cache le soi-disant +guide suprême+" mais ne comptent pas "l'éliminer (le tuer!), du moins pour le moment".
- Sites de centrifugeuses détruits -

Les systèmes de défense aérienne israéliens interceptent des missiles iraniens au-dessus de Tel-Aviv, tôt le 18 juin 2025 ( AFP / Menahem Kahana )
Alors que les spéculations s'intensifient sur une éventuelle participation directe des Etats-Unis à la guerre, des responsables américains ont affirmé que M. Trump n'avait pas encore pris de décision et qu'il gardait toutes les options sur la table.
Une attaque iranienne contre les forces américaines qui disposent notamment de plusieurs bases au Moyen-orient changerait toutefois la donne, un responsable américain déclarant que M. Trump ne tolérerait pas qu'"on touche à un cheveu d'un Américain".
Les Etats-Unis ont dit renforcer leur "dispositif défensif" au Moyen-Orient, et y envoyer leur porte-avions Nimitz. Ils ont annoncé la fermeture de leur ambassade à Jérusalem jusqu'à vendredi.
Avant M. Trump, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait affirmé que tuer l'ayatollah Khamenei mettrait "fin au conflit", et appelé les Iraniens à se soulever contre le pouvoir.
Depuis le début du conflit entre Israël et l'Iran, 224 personnes ont été tuées en Iran, selon le dernier bilan du ministère de la Santé, et 24 en Israël, d'après le gouvernement.
Mercredi avant l'aube, "plus de 50 avions" de combat ont bombardé "une installation de production de centrifugeuses à Téhéran" et "plusieurs sites de fabrication d'armes dont des installations de production de matières premières et de composants utilisés pour assembler des missiles sol-sol", a indiqué l'armée israélienne.

Une photo fournie par le bureau du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, le montre en train de saluer la foule avant un discours à Téhéran, le 4 juin 2025 ( KHAMENEI.IR / - )
Les centrifugeuses sont des machines utilisées pour enrichir la matière nucléaire à des niveaux proches du seuil militaire.
Selon l'AIEA, un édifice du Centre de recherche de Téhéran, produisant également des pièces de ces machines, a été aussi touché par les frappes israéliennes.
- Un drone israélien abattu -

Des gens s'abritent pour la nuit dans une station de métro de la ville de Ramat Gan, près de Tel Aviv, le 17 juin 2025 ( AFP / Menahem Kahana )
Pour la première fois depuis le début du conflit, l'armée israélienne a annoncé qu'un de ses drones avait été abattu au dessus du territoire iranien par un missile.
Selon un média officiel iranien, la défense antiaérienne a abattu "un drone de pointe Hermès " dans le ciel d'Ispahan (centre).
A plus de 1.500 km d'Iran, en Israël, des alertes anti-aériennes ont retenti brièvement aux premières heures de mercredi, un responsable militaire faisant état du tir par l'Iran de 10 missiles balistiques, la plupart interceptés.
L'armée israélienne a aussi dit avoir intercepté plusieurs drones iraniens.
A Tel-Aviv (centre), de nombreux Israéliens ont passé leur nuit à se rendre dans les abris à chaque alerte signalant des tirs de missiles iraniens.
Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de l'Iran, ont dit avoir tiré des missiles balistiques hypersoniques sur Israël.
- La GBU-57 -
Les Occidentaux et Israël soupçonnent l'Iran de chercher à se doter de la bombe atomique, ce que Téhéran dément, défendant son droit à un programme nucléaire civil.

Carte localisant des frappes et explosions suite aux attaques menées depuis le 13 juin par Israël en Iran, selon des données non exhaustives rapportées par l'ISW ( AFP / Valentina BRESCHI )
Israël, qui maintient l'ambiguïté sur sa propre possession de l'arme atomique, détient 90 ogives nucléaires, selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri).
Si Donald Trump choisissait d'engager son pays dans le conflit, une puissante bombe anti-bunker américaine, la GBU-57, la seule à même de détruire les installations nucléaires iraniennes profondément enfouies, pourrait constituer une arme stratégique de choix, selon les experts.
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