25/01/2025 - Chikungunya : le vaccin Butantan maintient la production d'anticorps chez 98% des personnes vaccinées
Étude clinique de phase 3 menée au Brésil en partenariat avec la société pharmaceutique Valneva, qui a suivi des adolescents vaccinés pendant 12 mois ; L'immuniseur s'est avéré sûr et efficace
L'étude a été menée depuis 2022 et a inclus des jeunes vivant dans des zones endémiques, c'est-à-dire des zones à forte circulation du virus. Photo : Institut Butantan/Gouvernement de SP
Agence SP
Publié le 25/01/2025 - 07:47
De nouvelles données publiées le 20 ont montré que l'immunité provoquée par le vaccin contre le chikungunya, développé en partenariat entre l'Institut Butantan et la société pharmaceutique franco-autrichienne Valneva, est maintenue après un an d'application de la dose unique. Les résultats ont été obtenus lors de l'essai clinique de phase 3 mené par Butantan auprès de 750 adolescents âgés de 12 à 17 ans vivant dans des zones où la maladie est endémique au Brésil. Au terme de 12 mois de suivi, 98,3% des jeunes produisaient encore des anticorps contre le virus.
En septembre de l’année dernière, Butantan a publié les premiers résultats de l’étude chez les adolescents dans The Lancet Infectious Diseases. Au 28e jour après la vaccination, la production d’anticorps a été détectée chez 100 % des volontaires ayant déjà été infectés et chez 98,8 % chez ceux n’ayant jamais été en contact avec le virus. Après six mois, la protection était maintenue chez 99,1 % des participants.
L'étude a été menée depuis 2022 et a inclus des jeunes vivant dans des zones d'endémie, c'est-à-dire des zones à forte circulation du virus : São Paulo (SP), São José do Rio Preto (SP), Salvador (BA), Fortaleza (CE), Belo Horizonte (MG), Laranjeiras (SE), Recife (PE), Manaus (AM), Campo Grande (MS) et Boa Vista (RR).
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L'effet positif sur les adolescents corrobore les résultats de l'essai clinique de phase 3 sur des adultes mené aux États-Unis, qui a inclus environ 4 000 volontaires âgés de 18 à 65 ans. L’immunogénicité était de 98,9 % et s’est maintenue pendant au moins six mois.
Les données de l'étude nord-américaine sont à la base de la demande soumise par Valneva et Butantan à l'Agence nationale de surveillance sanitaire (Anvisa) en décembre 2023, pour l'autorisation d'utilisation définitive au Brésil du vaccin, le premier au monde contre le chikungunya. Son utilisation a déjà été approuvée par la Food and Drug Administration (FDA) aux États-Unis et par l’Agence européenne des médicaments (EMA) en Europe. Les données de recherche sur les jeunes Brésiliens devraient soutenir une future extension de la tranche d'âge de la demande adressée à Anvisa – qui prévoit l'application du vaccin à la population âgée de 18 à 65 ans.
Les études brésiliennes et nord-américaines ont confirmé que le vaccin contre le chikungunya est sûr et bien toléré chez les adolescents et les adultes. Aucun problème de sécurité n’a été détecté par le comité indépendant et la plupart des effets indésirables étaient légers à modérés.
À
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Vaccin contre le chikungunya. Photo : Institut Butantan/Gouvernement de SP
Le risque de chikungunya augmente en été
Le chikungunya est une maladie virale largement répandue dans le monde qui peut provoquer des douleurs articulaires chroniques. Le virus est transmis par la piqûre du moustique Aedes aegypti, le même qui transmet la dengue et le Zika. L'insecte prolifère davantage en été en raison de la chaleur et du volume important de pluie. Cette saison, il faut donc porter une attention particulière aux mesures de prévention. L’essentiel est d’éliminer toute l’eau stockée qui pourrait devenir un terrain fertile, comme dans les pots de fleurs, les pneus, les bouteilles en plastique, les piscines inutilisées et sous-entretenues, etc. Après tout, c’est dans l’eau stagnante que le moustique pond ses œufs.
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Au cours du seul premier semestre 2024, 233 000 cas probables de chikungunya ont été enregistrés au Brésil, soit une augmentation de 78,8 % par rapport à la même période en 2023, selon un bulletin du ministère de la Santé. La région où l'incidence est la plus élevée est celle du Sud-Est (200,2 cas pour 100 000 habitants), suivie par celle du Centre-Ouest (187,6 cas pour 100 000 habitants) et du Sud (108,6 cas pour 100 000 habitants). Au total, l'année dernière, il y a eu 267 000 cas probables et 213 décès confirmés.
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L’infection à chikungunya provoque une forte fièvre (supérieure à 38,5 °C), des maux de tête, des douleurs musculaires, de fortes douleurs articulaires et des taches rouges sur le corps. Dans les cas les plus graves, les patients peuvent développer des douleurs articulaires chroniques, qui peuvent durer des années.