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07/03/2022
Secteur : Pétrole & Gaz.
Nous revenons sur les dernières actualités qui entourent le secteur Pétrole & Gaz. Tout d'abord, les prix du gaz naturel européen ont atteint de nouveaux records à USD 61/mpc, après que le méthanier Boris Vilkitsky (provenant de Yamal LNG), qui devait arriver vendredi dernier (04/03) au terminal Kent (Royaume-Uni), a été dérouté à la dernière minute. Les dockers ont refusé de le décharger à la suite d'une décision du syndicat des travailleurs. Cette décision a alors alimenté les craintes des investisseurs concernant le bon approvisionnement de l'Union Européenne en gaz. En parallèle, les prix du pétrole brut ont fortement progressé, avec un Brent qui a atteint les USD 135/baril ce lundi (07/03) sur fonds de craintes d'une potentielle interdiction coordonnée des États-Unis et des pays européens sur le pétrole russe. Par ailleurs, sans sanctions directes sur les approvisionnements russes, environ 70% des exportations de pétrole de la Russie (ou 5mb/d) pourraient être à risque selon le cabinet de conseil Energy Aspects, car il n'y a tout simplement plus d'acheteurs sur le marché. L'écart entre le pétrole Brent et l'Oural est alors en nette hausse, à un niveau de spread record, à plus de USD 28/baril vendredi (à la clôture des bourses européennes). Au vu de la situation actuelle, nous réitérons notre point de vue selon lequel le pic des prix du pétrole à court terme n'a toujours pas été atteint et se dirige actuellement vers les USD 200/baril dans les jours ou les semaines à venir (et non dans les mois à venir). En effet, les stocks déjà très bas de l'OCDE pourraient continuer de diminuer à mesure que le déficit au niveau de l'offre de pétrole continue de se creuser. De plus, nous ne voyons pas d'alternatives à court terme pour se passer du pétrole russe. Un accord avec l'Iran pourrait ajouter « seulement » 1 m barils/jour (vs 5 m barils/jour pour la Russie), tandis que les relations entre l'Arabie saoudite et les Etats-Unis sont au plus bas. Le pays du Golfe ne serait donc pas disposé selon nous à augmenter sa production. En d'autres termes, la destruction de la demande de pétrole (i.e. interventions gouvernementales, restrictions au niveau de la demande) est la seule voie possible compte tenu de l'insuffisance massive de l'offre. Cette situation pourrait aussi peser sur les perspectives de croissance mondiale et in fine réduire la demande de pétrole. Une baisse de 1% du PIB mondial pourrait affecter la demande de pétrole de 1.24 m barils/jour (source : Rystad Energy), mais ne se concrétisera vraiment qu'à partir du 2S22E. Enfin, dans un scénario de pétrole à USD 100/baril, la production de pétrole aux Etats Unis pourrait augmenter mais cela ne sera pas suffisant selon nous pour rétablir l'équilibre. De plus, le nombre d'appareils de forage américains est resté étonnamment stable la semaine dernière (la guerre et les risques géopolitiques en sont probablement la cause), tandis que certains goulets d'étranglement persistent/apparaissent (pénurie de main-d'ouvre, inflation des coûts, disponibilité des équipements de fracturation).
07/03/2022
Suppression des actifs russes dans notre modèle
La sortie potentielle de TotalEnergies de Russie est plus compliquée que pour ses pairs étant donné les importants contrats long terme du groupe dans Yamal LNG et Arctic2-LNG. De plus, le statut d'entreprise privée de Novatek, ne facilite pas non plus la sortie de TotalEnergies. En effet, le groupe ne peut pas rompre unilatéralement ces engagements à long terme à moins d'un événement majeur comme des sanctions visant directement le secteur énergétique contre la Russie ou Novatek. Toutefois, nous pensons que la sortie de TotalEnergies dans Novatek est à terme, inévitable. Nous avons donc décidé de supprimer la contribution des actifs russes du groupe aux résultats. Nous réduisons ainsi nos estimations de FCF d'environ 5-6% sur 2022-25E (soit EUR -1.5 à EUR -1.9 md/an). Nos chiffres sont toutefois issus de prévisions de prix du pétrole et de gaz très conservatrices, avec un prix moyen du pétrole Brut en 2022E de USD 75 par exemple. Dans un scénario de Brent à USD 120/baril et de gaz naturel européen à USD 40/mpc en 2022E (niveaux actuels), nos estimations de FCF augmenteraient alors de USD 5.8 md, ce qui ferait plus que compenser théoriquement (en un an seulement) la suppression des actifs russes de notre valorisation.