RENAULT : RENAULT RECRUTE… EN CHINE

el.tito

29 nov. 2024 •15:56

le 29 novembre 2024


ALORS QUE L’INDUSTRIE AUTOMOBILE LICENCIE, RENAULT RECRUTE… EN CHINE


La Chine : laboratoire des ambitions électriques de Renault

Renault emprunte une voie assez surprenante : s'implanter au cœur de l’écosystème technologique chinois. Shanghai devient ainsi la base arrière de son offensive électrique, avec une équipe de 200 ingénieurs focalisée sur le développement de la nouvelle Twingo électrique, affichée à moins de 20 000 euros, rapporte Bloomberg. François Provost, l’homme aux commandes des partenariats stratégiques, le reconnaît volontiers : “Nous sommes là pour apprendre.” Une confession qui en dit long sur la nécessité de Renault de rattraper son retard face à des concurrents déjà bien implantés. L’intérêt ? Accéder à une expertise unique en matière de production rapide et de solutions techniques abordables, tout en intégrant des composants chinois à des coûts imbattables. Une aubaine dans un marché européen où le prix des véhicules électriques freine encore les ardeurs des consommateurs. Mais cette démarche n’est pas sans froisser certaines sensibilités. En France, les syndicats dénoncent déjà une délocalisation déguisée, un affront dans un contexte où Renault restructure déjà ses sites nationaux pour produire la future R5 électrique.

L’approche de Renault en Chine contraste avec celle de ses pairs. Alors que Volkswagen et Stellantis vacillent sous le poids des retards technologiques et des coûts croissants, Renault maintient ses prévisions pour l’année, un exploit rare dans un secteur bousculé par le ralentissement global de la demande. Mais ce n’est pas sans défi. Si la marque a misé sur des modèles iconiques remis au goût du jour, comme la R5 et la 4L, elle doit aussi composer avec des ventes décevantes sur les segments supérieurs, à l’image du nouveau Scenic électrique. Cette tension est palpable dans les propos de François Provost, qui insiste sur l’importance de “rattraper le retard technologique”. Il évoque notamment l’adoption imminente de batteries au lithium fer phosphate (LFP) pour réduire les coûts et concurrencer les géants chinois, qui dominent déjà cette technologie. Mais ce positionnement, aussi prometteur soit-il, ne suffit pas à rassurer tous les acteurs du marché.