ORANGE : Naissance d'un nouveau géant des télécoms en Italie

hinojosa

04 janvier 2025 •09:20

Fastweb + Vodafone, c'est le nom du nouveau géant des télécoms né du rachat de Vodafone Italia par l'opérateur Swisscom. La finalisation de cette opération à 8 milliards d'euros, initialement prévue au premier trimestre 2025, a été annoncée en avance le 31 décembre.

L'acquisition de Vodafone Italia, numéro deux du marché, permet à Swisscom, actuellement numéro quatre, de devenir le deuxième plus gros opérateur de télécoms du Sud des Alpes, derrière TIM (Telecom Italia), avec un chiffre d'affaires combiné d'environ 7,3 milliards d'euros par an et un Ebitda de 2,4 milliards d'euros.

Le nouvel ensemble gérera un total de plus de 20 millions de lignes mobiles, de 5,6 millions de lignes fixes et un réseau qui s'étend sur 74.000 kilomètres, dont la moitié en fibre FTTH, un marché sur lequel il devient leader. Les marques commerciales Vodafone et Fastweb seront conservées, annonce le groupe. Les synergies de la fusion sont estimées à 600 millions d'euros environ, à partir de 2029.

Ce rapprochement entre opérateurs intervient en plein contexte de guerre des prix dans le secteur des télécoms italien. L'an dernier ceux de la téléphonie mobile ont baissé de 9 à 17 %, selon les opérateurs. Sur le fixe, ils ont progressé de 3 %, mais restent parmi les plus bas d'Europe. Conséquence : les recettes des opérateurs ont chuté de 35 % en quinze ans.

La fusion de Fastweb + Vodafone marque une nouvelle étape dans la recomposition du marché transalpin des télécoms, déjà marqué par la vente du réseau fixe de TIM au fonds KKR. Elle va dans le sens des récentes conclusions du rapport Draghi, qui plaide pour davantage de consolidation et un marché unique des télécoms. L'ancien président du conseil italien appelle à l'harmonisation des règles d'octroi de licences télécoms et à un allègement des règles de concurrence en vue de favoriser les fusions pour faciliter la création d'acteurs européens.

Une réforme qui enthousiasme les fonctionnaires de Bruxelles mais pas les ministres européens du numérique. Lors d'une réunion le mois dernier, ils ont exprimé leur scepticisme. Les débats sur la loi sur les réseaux numériques promise cette année par la Commission vont s'avérer houleux.