ERAMET : Le London Metal Exchange envisage un embargo sur les métaux russes

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22 mars 2022 •17:04

Le London Metal Exchange envisage un embargo sur les métaux russes

La Bourse des métaux de Londres est en discussion avec les gouvernements pour savoir s'il faut exclure les livraisons de métal russe. Moscou est un important producteur de nickel et d'aluminium.
Alors que le tabou d'un embargo sur les hydrocarbures russes est en train de sauter, l'opérateur de la Bourse des métaux de Londres (LME) anticipe le coup d'après. Et si cuivre , nickel, et aluminium en provenance de Russie étaient à leur tour visés par des sanctions ? Le LME consulte différents gouvernements pour savoir ce qu'il en est, et s'il doit continuer d'accepter les livraisons dans ses entrepôts.

Le LME ne souhaite pas « participer au financement de ce genre d'atrocités », a expliqué le patron de l'opérateur Matthew Chamberlain à Bloomberg, en référence aux bombardements de civils en Ukraine. Les Européens continuent de s'approvisionner auprès de la Russie en gaz, faute d'alternative pouvant être mise en place rapidement. Mais ils cherchent à s'en passer à long terme .
Aluminium et nickel dans le viseur

Le comité sur le cuivre du LME, rassemblant les représentants des grands groupes miniers, consommateurs et négociants, a voté vendredi dernier en faveur de l'interdiction des livraisons du métal russe, une décision qui pourrait provoquer une onde de choc historique sur les marchés du métal rouge si elle venait à entrer en vigueur.L'impact d'un tel embargo serait encore plus fort pour l'aluminium ou le nickel puisque Rusal et Nornickel fournissent une part importante des volumes échangés sur le marché londonien. La Russie est par exemple le premier producteur au monde de nickel de classe 1, du nickel pur, qu'on utilise dans les batteries de voitures électriques et le seul qu'on peut livrer au LME.
Crise sur le marché du nickel

Ces débats interviennent à un moment où le LME traverse une grave crise liée à l'emballement du marché du nickel : les cours sont passés début mars de 30.000 dollars à 100.000 dollars en à peine 24 heures. Le géant chinois Tsingshan s'était lancé dans une vente à découvert massive, pariant ainsi sur sa baisse, mais il a ensuite été pris à la gorge par la hausse des cours provoquée par l'invasion de l'Ukraine. Les appels de marge et débouclages de positions ont enclenché une spirale infernale de hausse des prix.