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VIRIDIEN : Interview SZ

23 févr. 2024 10:01

La directrice générale de CGG, Sophie Zurquiyah, présente les am‐
bitions du spécialiste des géosciences, totalement restructuré après
avoir frôlé la faillite à la fin des années 2010, mais qui peine à re‐
trouver les faveurs des investisseurs.
L’Agefi : Après une lourde restructuration en 2018, quel est le nou‐
veau visage du spécialiste de la sismique ?
Sophie Zurquiyah : CGG a mis en œuvre sa transformation telle
qu’annoncée à l’époque. Nous sommes sortis de l’acquisition de
données sismiques, une activité intense en capital reposant sur
l’exploitation d’une flotte de navires, pour devenir une société de
haute technologie «asset light». Le groupe reste largement exposé
à l’industrie du pétrole et du gaz, que ce soit via la caractérisation
des réservoirs, notre librairie d’images du sous-sol ou nos équipe‐
ments, mais la diversification à d’autres secteurs d’activité est en
bonne voie. Les nouveaux métiers représentent déjà 90 millions de
dollars de ventes, soit environ 8% du chiffre d’affaires. Nous visons
20% d’ici à 2025-2026 et 30% dans trois à cinq ans.
Quels sont ces nouveaux métiers en dehors du pétrole et du gaz ?
Notre expertise en géosciences trouve notamment une application
naturelle dans la détection et la caractérisation de réservoirs en
sous-sol pour le stockage du carbone. Nous avons par exemple été
retenus pour le projet Northern Lights en Norvège. Ce secteur est
voué à une forte croissance même si l’accélération que nous atten‐
dions pour 2024-2025 devrait finalement avoir lieu avec un an de
décalage. Nous devrions pouvoir capter de l’ordre de 5% à 10% de
la valeur des investissements dans le domaine au début puis
quelques pourcents, comme c’est actuellement le cas dans le pé‐
trole et le gaz, lorsqu’il sera devenu plus mature.
Nous visons également l’industrie minière , notamment du lithium,
du cobalt ou du nickel. Les extractions actuelles sont plutôt faites
en surface, mais pour trouver d’autres gisements il va falloir cher‐
cher dans le sous-sol, en utilisant nos technologies de pointe. Nous
nous intéressons aussi à l’hydrogène dit «blanc», disponible à l’état
naturel. Enfin, nous misons beaucoup sur la surveillance des infra‐
structures sensibles comme les ponts suspendus ou les éoliennes
offshore. Cela représente un débouché intéressant pour notre pôle
Sensing ∓ Monitoring car nous pourrons vendre à la fois nos
équipements et des services associés. Au global, tous ces nouveaux
marchés pèseront à peu près la même taille que notre marché his‐
torique à horizon 2026. A nous d’en capter une part substantielle.
1
Les dépenses d’investissement de l’industrie pétrolière ont aug‐
menté d’environ 15% en 2023 après une hausse de 20% en 2022.
Est-ce le début d’un nouveau cycle pétrolier ?
Les compagnies pétrolières avaient beaucoup coupé dans leurs dé‐
penses pendant le Covid. Elles cherchent aujourd’hui à augmenter
leur production pour répondre à la demande, en particulier de gaz
naturel . Les compagnies nationales au Brésil, au Mexique, en Ma‐
laisie et au Moyen-Orient relancent des projets d’exploration, mais
globalement, nous ne sommes toujours pas revenus aux niveaux
d’investissement de 2019. Nous nous attendons à ce que
l’environnement reste porteur au cours des trois prochaines an‐
nées, avec une croissance des dépenses comprise entre 5% et 10%
par an (high single digit). CGG devrait profiter de cette reprise no‐
tamment dans l’offshore et, pour la partie terrestre, de son exposi‐
tion au Moyen-Orient.
Dans l’hypothèse où les dépenses d’exploration se tariraient,
quelles seraient les conséquences pour CGG ?
Sur nos métiers historiques liés à l’industrie pétrolière, nous
voyons de la croissance au moins jusqu’en 2026-2027. Ensuite,
nous pourrions avoir moins de croissance, peut-être une stagnation
ou une légère décroissance. Mais l’intensité de la demande pour
nos services ne va pas chuter brusquement. Nous sommes sur un
marché de niche : nous aidons nos clients énergéticiens à mieux
comprendre leurs réservoirs, avec une avance technologique
unique. La demande pour ce type de service va durer encore long‐
temps. Cela nous laisse du temps pour développer nos nouvelles ac‐
tivités, qui croîtront plus vite au cours des prochaines années.
En dépit d’une croissance retrouvée et de la poursuite de votre
plan de transformation, votre titre est proche de son plus bas histo‐
rique. Comment expliquez-vous cette désaffection boursière ?
Les investisseurs se posent encore beaucoup de questions sur notre
environnement de marché, en particulier sur la reprise des dé‐
penses d’exploration. Par ailleurs la transition en cours de CGG
vers de nouveaux relais de croissance devrait permettre
d’améliorer progressivement l’image du groupe auprès des inves‐
tisseurs. Nous avons réalisé une très belle année 2023 avec une
croissance de notre chiffre d’affaires de 21% et un flux de trésore‐
rie positif. Je note qu’un de nos principaux concurrents [ndlr : TGS],
bien qu’il n’ait pas de dettes, a eu des performances boursières si‐
milaires sur l’année écoulée. Cela montre que l’environnement sec‐
toriel est un facteur prépondérant.
La société est-elle considérée comme stratégique par l’Etat fran‐
çais, ce qui empêcherait toute OPA malgré un capital éclaté où seul
Fidelity pointe à plus de 10% ?
Je pense en effet que CGG serait considéré comme stratégique car
le groupe a des activités dans la défense, principalement en Eu‐
2
rope. Elles sont marginales à l’échelle des ventes totales, mais il
s’agit de technologies de pointe au caractère stratégique.
Nous commencerons à travailler sur un refinancement d’une partie
de la dette en 2025-2026 Sophie Zurquiyah, directrice générale de
CGG
Comment négociez-vous l’important endettement de CGG ?
A fin 2023, l’endettement financier net devrait ressortir à 875 mil‐
lions de dollars, soit environ 2,2 fois l’excédent brut d’exploitation.
Aucun convenant (ratio d’endettement à ne pas dépasser, ndlr)
n’est attaché à cette dette qui est entièrement à taux fixe et à
échéance 2027. D’ici là, nous allons continuer à améliorer la géné‐
ration de trésorerie libre. Nous prévoyons un cash- flow net de 30
millions de dollars en 2023 et 2024 malgré le paiement de pénalités
de plusieurs dizaines de millions de dollars liées à des engagements
de location de navires qui prendront fin cette année. Pour
2025-2026, nous visons un flux de trésorerie entre 75 et 100 mil‐
lions de dollars par an. Nous n’excluons pas de procéder à des rem‐
boursements anticipés, ce qui permettrait de réduire le coût finan‐
cier qui s’élève à environ 100 millions de dollars, et commencerons
à travailler sur un refinancement d’une partie de la dette en
2025-2026.
L’émergence de l’intelligence artificielle ouvre-t-elle de nouveaux
marchés pour CGG ?
L’intelligence artificielle est déjà présente dans de nombreux as‐
pects de nos activités et nous avons la première puissance informa‐
tique industrielle au monde pour la mettre en œuvre. L’IA permet
notamment d’optimiser nos algorithmes d’imagerie, d’être plus effi‐
cace dans la récupération et l’analyse des données de sous-sol.
Nous l’intégrons aussi dans les outils que nous proposons à nos
clients. Le groupe BP nous a par exemple demandé de les aider à
rendre plus intelligibles les données brutes dont ils disposent, c’est
un projet à très large échelle que nous sommes capables de mettre
en œuvre grâce à l’intelligence artificielle. Nous traitons en perma‐
nence de très gros volumes de données, et l’IA aide à contrôler la
qualité de ces données. Grâce à nos nombreux profils d’ingénieurs
et de physiciens, nous sommes en mesure d’intégrer rapidement
ces nouveaux outils dans nos modes de fonctionnement.

21 réponses

  • 23 février 2024 10:08

    Merci,
    Ça date de quand ?


  • 23 février 2024 10:18

    Donc : PATIENCE !!!!!


  • 23 février 2024 10:18

    pierel ,je trouve amusant qu'elle parle de Northern Lights. Comment a-t-on caractérisé le réservoir pour le stockage du CO2 ? Et bien justement en utilisant un navire de sismique. Et pas un ex navire CGG, mais un PGS (le Ramform Vanguard pour être précis)....


  • 23 février 2024 10:21

    mercredi 24 janvier 2024


  • 23 février 2024 10:21


    https://www.oedigital.com/news/506009-northern-lights-ccs-trailblazing-the-path- to-europe-s-net-zero-emissions


  • 23 février 2024 10:23

    intéressant, merci pour le partage.

    Une petite phrase me laisse circonspect "Nous commencerons à travailler sur un refinancement d’une partie
    de la dette en 2025-2026" -> doit-on interpréter cela comme une potentielle AK ? ou rien à voir d'après vous ?


  • 23 février 2024 10:30

    Peut être revoir les lignes de crédit, abaisser les taux ou refinancement suivant le restant dû en 2025


  • 23 février 2024 10:37

    Non pas besoin d Ak .le refinancements ça sera juste d echanger de la nouvelle dette obligatairé à maturité plus longue contre celle finissant en 2027...Je note par contre 100 ME de frais financiers donc vous imaginez une fois cgg désendette..Ça ferait 175 à 200 ME annuels de FCF !!


  • 23 février 2024 10:38

    Comme déjà écrit, objectivement, le bilan est bien meilleur qu’il y a un an. La publication avancée de début janvier nous a fait part d’un CA 2023 en hausse de 21%, d’une trésorerie d’environ 30 M$ après déduction des 65M$ payés à Sharewater, en compensation de la sous-utilisation de bateaux. Sans cette pénalité Sharewater, le FCF aurait été de 95 M$. Dans un an, ce décaissement exceptionnel sera terminé, et cela impactera le résultat d’autant. Pour les prochaines années, CGG a dit attendre une génération de trésorerie en 2024 équivalente à 2023, puis entre 75 et 100 M$ en 2025 et en 2026. Dans ses nouveaux métiers, CGG a été retenu en janvier par le BRGM, pour identifier en Mongolie la présence de lithium dans le sous-sol. Si CGG progresse dans tous les nouveaux métiers (voir cette récente intervention de SZ), la trésorerie sera améliorée, disons 100M$./an La dette nette était de de 875 M$ à fin 2023, elle passerait à 675 M$ fin 2026 si on a deux années à 100M$. La société a dit qu’elle travaillerait aussi sur le refinancement avant l’échéance de 2027, cela signifie renégocier avec les banques, et non faire une AK pas nécessaire ! Et si, comme évoqué lors de cette réunion d’analyste mi 2023, une décision était prise sur SERCEL (plus de nouvelle à ce jour), cela changerait aussi beaucoup la situation. Sercel vendu à un montant (200M$ de stock ?) de quelques 100 M$, le problème de dette serait relégué au troisième plan.


  • 23 février 2024 10:38

    pierel et sinon Shearwater, qui est composée des ex flottes Dolphin, Western-Geco, CGG, Polarcus, vient d'annoncer l'acquisition des navires Geo Caspian et Oceanic Endeavour aurpès de Volstad.

    Et dire qu'en 2018, au moment ou CGG annoncait la fin de l'acquisition marine, et alors que Shearwater commençait déjà à grandir, SZ déclarait qu'elle ne croyait pas en leur business model.... Tout ça pour, en mai 2019, annoncer que CGG cédait sa flote à ....... Shearwater.


  • 23 février 2024 11:26

    Je note qu’elle mentionne plusieurs dizaines de millions d’€ lorsqu’elle évoque les pénalités bateaux alors qu’elle connaît très bien le chiffre Max de 65M€ /an ce qui laisse espérer que ce montant ne sera pas maximum au T4 déduction faite des paiements aux autres trimestres ce qui est l’interprétation possible d’une bonne surprise pour le bénéfice net du T4….


  • 23 février 2024 11:26

    Ce secteur est
    voué à une forte croissance même si l’accélération que nous attendions pour 2024-2025 devrait finalement avoir lieu avec un an de
    décalage
    La phrase clef, toujours des décalages, des attentes de demain qui chante..........l
    Le marché ne veut pas attendre des voeux pieux mais des chiffres réels d'ou cette baisse excessive


  • 23 février 2024 11:29

    edg13 cela signifie aussi que CGG va probablement signer un exercice 2023 très correct malgré un environnement pas encore porteur….


  • 23 février 2024 11:33

    Vu la hausse massive de la VAD je doute


  • 23 février 2024 11:39

    Merci Pierel...la communication de la Direction est tellement rare !


  • 23 février 2024 11:41

    Minecall , entierement d'accord avec toi ! D'autant que la charge Shearwater de 31M ( soit 50% des 65 ) a été passée sur les 9 mois de 2023 ! Donc on peut considérer que les bateaux ont été utilisés partiellement !

    Si cette utilisation chevauche les T3 T4 peut etre que nous aurons une bonne surprise a ce niveau !

    Et oui , elle parle de plusieurs dizaines de M , et pas du tout de 65M .

    Et d'une façon generale , si j'etais à sa place ( sachant que les chiffres ne sont pas en ligne par exemple ) , j'eviterais de fanfarroner lors des interviews !


  • 23 février 2024 11:41

    Les nouveaux marchés de cgg sont très intéressants, même si peu rémunérateurs pour l'instant même en croissance...
    Dommage qu'elle ne soit pas plus rapide...


  • 23 février 2024 11:50

    En cas de non utilisatiion des bateaux , CGG aurait du passer 49M pour les 9 premiers mois, or , ils n'ont passés que 31M .

    J'en deduis qu'en cas de non utilisation des bateaux la charge sera de 16M sur le T4 ( 65 /4 ) , voire moins si les bateaux ont été utilisés ! Une bonne surprise à venir ?


  • 23 février 2024 15:40

    Quand une société démontre à ses créanciers qu'elle est capable de générer du profit d'exploitation (EBITDA) et qu'elle a moins besoin d'emprunt (600 Millions au lieu de 800 millions par ex.), alors elle emprunte à un taux plus bas parce que le risque pour le préteur est moins élevé.


  • 23 février 2024 16:00

    En théorie oui M71, je préfère penser que la facture globale 2023 sera inférieure à 65 M€ car au T3/2023, le montant était de 20 M€ donc supérieur au 16 M€ théorique trimestriel.


  • 23 février 2024 16:24

    Minécall il s agit tout simplement de négligence lors de la communication du t2 , je m explique

    Ils nous disent lors du T1 11M de pénalités ( donc utilisation partielle des bateaux)
    Sur le t2 , pas dnfo
    A fin sept 31M( impossible d avoir 20M pour 1 trimestre ) c est tout simplement que 20M c est pour le T2 + T3
    Donc utisation partielle des bateaux sur les neuf mois , avec une penalite de 10M par trimestre

    Souhaitons que la charge soit identique sur le T4 soit 10M ou moins


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