Taux : lourde chute des 'gilts' (budget UK), tension générale aux US et UE
Une forme d'aversion au risque a commencé à se manifester dès mercredi, avec des déclarations de membres de la FED ébranlant le consensus quasi univoque d'une 3ème baisse de taux consécutive le 17 décembre prochain (le baromètre 'Fedwatch' vient de chuter en 15 jours de 90 à 49,5% en faveur de taux passant de 4 à 3,75%.
Le 'VIX' a fait un bond jeudi puis vendredi à l'ouverture sur les marchés US, avant d'être spectaculairement repris en main ce vendredi autour de 16H.
Les 'pompiers' semble avoir été envoyés en urgence avec un écart réduit de 23% à 19,9 en quelques heures, ce qui relève quasiment du miracle, en l'absence de tout catalyseur positif évident.
Mais l'une des évolutions les plus paradoxales de cet épisode de 'risk-off', c'est que les marchés obligataires n'en n'ont absolument pas profité et se sont dégradés sans discontinuer depuis le milieu de la semaine, et la tendance s'alourdit encore ce vendredi.
Ceci semble administrer la preuve que le malaise provient du retournement des anticipations de baisse de taux par la FED le 17 décembre prochain.
En l'absence de 'stats', il n'y a guère d'autres explications à la dégradation des T-Bonds (malgré le 'risk-off' de Wall Street) avec +3,9Pts à 4,1380% sur le '10 ans' et +4Pts sur le '30 ,ans' à 4,742%... et +2Pts sur le '2 ans' à 3,608%.
Le retour des publications macroéconomiques, qui devraient reprendre aux Etats-Unis lors de la semaine à venir avec la réouverture des services publics, n'en sera que davantage suivi, sachant que l'économie américaine, même si elle ne semble pas menacée de contraction à court terme, commence à montrer des signes de décélération, visibles notamment du côté du marché de l'emploi (de mauvais chiffres seraient une 'très bonne nouvelle').
Ce fut une très mauvaise séance pour les 'Gilts' dont le rendement a explosé de +13,8Pts vers 4,5830% alors que le gouvernement renonce à une hausse des impôts sur le revenu pour réduire le déficit budgétaire : Starmer au fait de son impopularité n'a pas voulu prendre un risque politique qui risquait de lui être fatal.
Les marchés financiers pourraient lui causer également des soucis... mais de façon moins immédiate qu'un plongeon dans les sondages et des protestations dans la rue.
En Europe, les OAT glissent eux aussi sur la mauvaise pente avec +4,5Pts vers 3,4600%, les Bunds -guère mieux lotis- décalent de +3,5Pts vers 2,721%;
les BTP italiens se retendent de +4,5Pts vers 3,4740% et restent en retrait de nos OAT (lesquelles se retendent de +2Pts sur la semaine contre -6Pts mercredi soir).
Sur le front des statistiques, les prix à la consommation en France augmentent de 0,9% sur un an en octobre 2025 après +1,2% en septembre, selon l'Insee, qui révise donc en baisse de 0,1 point son estimation provisoire pour le mois dernier.
Cette baisse du taux d'inflation annuel d'un mois sur l'autre s'explique par un recul plus marqué des prix de l'énergie (-5,6% après -4,4%) et par un ralentissement de ceux de l'alimentation (+1,3% après +1,7%).
Par ailleurs, au cours du 3e trimestre 2025, le PIB corrigé des variations saisonnières a augmenté de 0,2% dans la zone euro et de 0,3% dans l'UE, par rapport au trimestre précédent, selon une estimation rapide publiée par Eurostat, l'office statistique de l'Union européenne. Pour rappel, au cours du 2e trimestre 2025, le PIB avait augmenté de 0,1% dans la zone euro et de 0,2% dans l'UE.
Enfin, selon les premières estimations, la zone euro a affiché un excédent de 19,4 milliards d'euros dans ses échanges de biens avec le reste du monde en septembre 2025, contre un excédent de 12,9 milliards d'euros en septembre 2024.