On commence a dire n'importe quoi sur les stats non parues aux Etats Unis..
Prudence est de mise
(Boursier.com) — Wall Street s'affiche légèrement dans le vert avant bourse ce jeudi, soutenu par les résultats de Cisco et la fin d'un shutdown historique. Le S&P 500 avance de 0,2%, le Nasdaq de 0,3% et le Dow Jones de 0,2%. L'accord mettant fin au blocage des services gouvernementaux aux États-Unis est désormais entré en vigueur après son adoption par la Chambre des représentants et sa promulgation rapide par Donald Trump. Il met ainsi un terme à cette paralysie historique de 43 jours. Le vote a été adopté par 222 voix contre 209.
Les affaires reprennent donc outre-Atlantique après ce blocage, et même s'il est possible selon l'administration Trump que les dernières statistiques de l'inflation et de l'emploi, qui avaient été reportées, ne soient jamais publiées. Le projet de loi prévoit le versement des arriérés de salaire aux fonctionnaires fédéraux et le maintien des services publics jusqu'au 30 janvier. Il financera également certains programmes fédéraux, tels que les ministères de l'Agriculture et des Anciens Combattants, pour l'ensemble de l'exercice budgétaire, et limitera le pouvoir de Trump de licencier des fonctionnaires fédéraux. Le Sénat avait conclu cet accord durant le week-end et l'avait approuvé lundi par 60 voix contre 40. L'attention se porte désormais sur les conséquences économiques. Le Bureau du budget du Congrès (CBO) avait estimé en octobre qu'une paralysie de six semaines diminuerait la croissance du PIB du quatrième trimestre de 1,5 point de pourcentage avant un rebond de l'économie début 2026.
Les Démocrates réclamaient que le projet de financement temporaire comprenne la garantie que des remboursements de soins de santé devant prendre fin cette année seraient prolongés, mais cette mesure ne figure pas dans l'accord scellé. Un vote sur cette question aura lieu le mois prochain. De plus, cet accord n'apporte qu'un répit. Il reporte à la fin janvier un nouveau bras de fer budgétaire entre la Maison Blanche et le Congrès, alors que la dette publique américaine atteint désormais 38.000 milliards de dollars. La remise en route du gouvernement permettra à des millions d'agents fédéraux de percevoir leurs salaires et aux foyers modestes de retrouver l'accès aux aides alimentaires, même si le retour à la normale du trafic aérien pourrait prendre plusieurs jours.
Dans l'actualité économique outre-Atlantique cette semaine, les chiffres de l'inflation américaine d'octobre étaient programmés à 14h30 ce jour (consensus +0,2% d'un mois sur l'autre et +3,1% sur un an, ou +0,3% et +3% hors alimentation et énergie), mais la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a indiqué hier que ces chiffres de l'inflation d'octobre et ceux du chômage pour le même mois ne seraient sans doute jamais dévoilés. "La paralysie des services gouvernementaux par les Démocrates a rendu extrêmement difficile pour les économistes, les investisseurs et les décideurs politiques de la Fed l'accès aux données gouvernementales essentielles", a résumé Leavitt. "Les Démocrates ont peut-être irrémédiablement endommagé le système statistique fédéral, car les rapports d'octobre sur l'IPC et l'emploi ne seront probablement jamais publiés". Comptage
"Toutes les données économiques publiées seront définitivement faussées, laissant nos décideurs de la Fed dans l'incertitude à un moment critique", a encore déploré Leavitt hier. La publication de données économiques importantes a été au cœur des préoccupations de Wall Street, le blocage des services fédéraux s'étant prolongé pendant plus de six semaines. Parmi les publications les plus suivies figurent justement les créations d'emplois non agricoles et l'indice des prix à la consommation, tous deux publiés par le Bureau des statistiques du travail du département du Travail. D'autres données sont également concernées, notamment les ventes au détail, les données sur les importations et les exportations (...). La plupart des économistes de Wall Street s'attendaient à la publication de toutes ces données de manière décalée, mais il semble que cela soit désormais compromis.
Selon l'outil CME FedWatch, la probabilité actuelle d'une nouvelle baisse de taux d'un quart de point le 10 décembre à l'occasion de la prochaine réunion monétaire se situe maintenant à 53,9% (en forte baisse par rapport au début de la semaine), ce qui ramènerait les taux entre 3,50 et 3,75%. Michael Barr de la Fed a pris la parole hier, mais a surtout disserté au sujet de l'intelligence artificielle, de son potentiel mais aussi de ses risques.
John Williams, Anna Paulson, Christopher Waller, Raphael Bostic, Susan Collins et Stephen Miran s'exprimaient aussi hier. Williams, président de la Fed de New York, a estimé une fois encore que la banque centrale américaine pourrait bientôt étendre à nouveau son portefeuille d'actifs. Le gouverneur Waller a souligné que le bitcoin et les cryptomonnaies étaient désormais intégrés au système financier. Bostic, président de la Fed d'Atlanta, a annoncé qu'il prendrait sa retraite en février à la fin de son mandat, ce qui libère un nouveau siège pour qu'éventuellement Trump renforce son emprise. La présidente de la Réserve fédérale de Boston, Susan Collins, a déclaré que le taux directeur de la Fed restait légèrement restrictif et qu'elle hésiterait à l'abaisser davantage. Enfin, le gouverneur Miran fraîchement désigné par Trump et favorable à une forte baisse des taux, a tout de même déclaré hier que la Fed avait selon lui eu recours de manière excessive par le passé aux assouplissements quantitatifs (QE).
Dans l'actualité des entreprises à Wall Street, au lendemain de résultats et prévisions solides de Cisco, les opérateurs suivront ce jeudi, avant bourse, les comptes de Walt Disney, Brookfield, mais aussi de JD.com ou Bilibili (deux groupes chinois cotés sur la place américaine). Applied Materials publie après bourse ses derniers résultats financiers.