Il était une fois, dans une petite ville tranquille, un enfant nommé A. Zorgu. Dès son plus jeune âge, il semblait avoir un don particulier pour les chiffres, mais pas de la manière dont on pourrait l’imaginer. Non, A. Zorgu n'était pas un génie des mathématiques, loin de là. Au contraire, il avait une relation étrange avec les nombres qui le perturbaient plus qu'ils ne l'aidaient.
À l'école, les chiffres l'angoissaient. Lors des examens de mathématiques, au lieu de voir des résultats simples comme "5 + 3 = 8", son esprit se perdait dans des visions bizarres. Par exemple, lorsqu'il voyait un calcul comme "88 + 8", au lieu de la réponse "96", il voyait en lui-même un immense tableau boursier avec le chiffre "8888.88" qui clignotait dans sa tête. Ou encore, lorsqu'il entendait parler de "7 x 7", il voyait un affichage numérique de "7777.77", comme si ces nombres étaient une sorte de code mystérieux qu'il ne pouvait déchiffrer.
Cela devenait de plus en plus étrange au fil des années. En grandissant, A. Zorgu n’était plus capable de voir des nombres comme le commun des mortels. Chaque calcul lui apparaissait dans une version déformée, comme s’il vivait dans un monde parallèle où les chiffres étaient magnifiés, déformés ou répétés de manière inquiétante.
Cela ne s’arrêta pas à l'école. Lorsqu’il se rendait dans les magasins, les prix s’affichaient toujours sous la forme de "8888.88" ou de "7777.77". C'était comme si l'univers lui envoyait constamment des messages à travers des nombres obsédants. Un jour, en faisant ses courses, il se retrouva devant une étiquette indiquant : "Lait - 8888.88 euros". Cela lui fit perdre son calme et, dans un accès de confusion, il renversa tous les produits sur l’étagère.
Les gens autour de lui, cependant, ne comprenaient pas ce qu'il traversait. Ils le prenaient pour un simple rêveur ou un garçon perturbé, mais en réalité, A. Zorgu vivait dans un véritable tourbillon de chiffres incohérents. Les gens qui le croisaient se demandaient parfois pourquoi il se figeait devant un panneau d'affichage, les yeux écarquillés, comme s’il venait de découvrir un secret mystérieux.
Un jour, après une énième rencontre avec un psychologue, celui-ci lui expliqua qu'il avait probablement développé un phénomène étrange appelé "synesthésie numérique", un trouble rare où les chiffres sont associés à des sensations visuelles intenses et répétitives. C'était la raison pour laquelle A. Zorgu voyait toujours des nombres comme "8888.88" ou "7777.77". Chaque chiffre prenait une dimension déformée, et il ne pouvait plus se libérer de cette vision.
Plutôt que de se laisser abattre, A. Zorgu décida d'embrasser cette folie numérique. Il se mit à travailler dans un domaine un peu particulier : la finance. Mais contrairement aux autres, il ne voyait pas les chiffres comme des simples valeurs économiques. Pour lui, chaque variation de la bourse était un enchevêtrement de symboles sacrés. Quand les actions du CAC 40 montaient, il les voyait avec un éclat hypnotisant, toujours sous la forme de "8888.88" ou "7777.77". À ses yeux, la bourse n'était plus un lieu où les gens faisaient des profits, mais un terrain mystique où les nombres dansaient dans un ballet étrange.
Il devint ainsi une sorte de génie de la finance, interprétant les mouvements des marchés à travers ses visions de chiffres. Mais A. Zorgu était plus que tout cela : il était un poète des nombres, un artiste des ratios. Les autres, perdus dans l’aspect froid et rationnel des chiffres, ne pouvaient comprendre l'harmonie qu'il percevait.
Alors, chaque jour, lorsqu'il regardait son écran, les chiffres du CAC 40 lui apparaissaient comme des constellations d’une beauté étrange, avec des figures familières qu’il reconnaissait, comme "8888.88" ou "7777.77", mais à ses yeux, ces nombres n’étaient plus seulement des valeurs économiques. Ils étaient une mélodie, un langage secret que seul lui pouvait comprendre.
Et ainsi, A. Zorgu vécut, non pas dans un monde de chiffres ordinaires, mais dans un univers où les nombres étaient des étoiles dans un ciel infini de possibles. Un univers où les "cac 40" n'étaient pas simplement des actions, mais des symboles d'une réalité parallèle qui ne cessait de le fasciner.