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« Nous visons un marché qui pourrait représenter jusquà 500 millions deuros par an » Rémi Delansorne, directeur général de Hybrigenics
Aujourd'hui à 09:07 Catégorie : Interview du Jour
Malgré des marchés financiers capricieux et des ambitions revues en baisse, l'introduction en Bourse de Hybrigenics est allée à son terme. Portrait, par son directeur général, d'un nouvel acteur boursier du secteur "biotech", qui fera ses premiers pas sur Alternet cet après-midi à 15h30.
Dans des conditions de marché difficiles, vous avez préféré réduire votre levée de fonds plutôt que de reporter votre introduction en Bourse. Pourquoi ?
Tout dabord, nul ne peut réellement parier sur le moment où les conditions de marché redeviendront plus favorables quactuellement. Ensuite, lors de nos discussions avec les investisseurs, ceux-ci nous ont fait remarquer que nos principaux besoins de financement interviendraient seulement à la mi-2009. Doù lidée de réduire le nombre de titres proposés au marché, mais dassortir ces actions de bons de souscription exerçables jusquau 20 juin 2009.
Combien lintroduction en Bourse vous a-t-elle permis de lever ?
Nous avons levé 6,2 millions deuros, qui viennent sajouter aux 5,3 millions deuros dont nous disposions à fin juin 2007. Et, chaque BSA permettant de souscrire à trois actions au prix de 10,50 euros, la levée de fonds correspondante représente potentiellement 22,3 millions deuros supplémentaires dici à 2009.
En quoi l'année 2009 sera-t-elle cruciale dans votre développement ?
Nous avons racheté en 2005 les droits de linécalcitol, une molécule synthétique dérivée de la vitamine D sur laquelle nous travaillons pour développer un médicament améliorant la survie des patients atteints du cancer de la prostate. Cette maladie a représenté 620 000 nouveaux cas au niveau mondial en 2006 et augmente en corrélation avec lespérance de vie. Lannée 2009 marquera le début de la phase 3, qui incluera un millier de patients à traiter pendant environ deux ans.
A quelle échéance ce médicament est-il susceptible dêtre commercialisé et quel est le potentiel de ce marché ?
Etant donnée la durée de létude nécessaire, la commercialisation pourrait se situer en 2012 ou 2013. Nous évaluons le potentiel de ce marché à environ 500 millions deuros de vente maximale annuelle en ce qui concerne le cancer de la prostate, sur lequel nous sommes focalisés. Mais nous allons aussi chercher des partenaires capables dexploiter cette molécule sous licence pour dautres applications, comme le traitement du psoriasis ou lhyperparathyroïdisme (une conséquence de linsuffisante rénale).
Vous avez aussi une activité de services. Que représente-t-elle dans votre chiffre daffaires ?
Pour linstant, nos seuls revenus dans lactivité pharmaceutique proviennent dun contrat de recherche avec les laboratoires Servier. Notre activité de services est donc largement prépondérante. Elle a représenté 65 % de nos revenus en 2006 et connaît une forte croissance (+41 % au premier semestre). Nous avons développé une plateforme qui nous permet, grâce à un processus entièrement automatisé, de proposer à nos clients des études sur les interactions entre protéines. Le complément de revenus aux activités Pharma et Services provient de lhébergement de trois autres sociétés de biotechnologies.
Quel est le potentiel de développement dHybrigenics Services ?
Il est important. Ainsi, nous comptions 450 clients dans cette activité au moment de boucler notre dossier dintroduction en Bourse et nous en sommes déjà à 500 en cette fin dannée. Pour lheure, les Etats-Unis ne représentent que 20 % du chiffre daffaires, mais nous espérons porter cette proportion à 40 % dici deux ans. Pour ce faire, nous étudions actuellement limplantation dun bureau sur la côte est des Etats-Unis, soit à Boston, où sont concentrées les sociétés de biotechnologies, soit dans le New jersey, siège de nombreuses entreprises pharmaceutiques, soit entre les deux, ce qui ferait de New-York un bon compromis.
Dans cette activité de services, nous réalisons des marges comprises entre 10 et 20 %. Notre objectif premier est plutôt daugmenter les volumes que daméliorer cette rentabilité. En permettant damortir nos coûts fixes, la vente de services nous permet déquilibrer notre modèle économique. En attendant la commercialisation de notre molécule
Propos recueillis par Emmanuel Schafroth