03 déc. 2023•12:28
La drépanocytose touche principalement des communautés noires, indiennes et hispaniques. C'est la maladie génétique transmissible aux enfants la plus répandue.
Elle est en forte augmentation et atteint 7,7 millions de personnes dans le monde. Aux USA , elle affecte 100.000 américains et 1 nourrisson noir sur 1,3 est touché.
En France, elle touche entre 19.800 et 32.400 patients. Dans certaines régions d’Arabie Saoudite, elle touche 2,6% de la population.
La drépanocytose est très handicapante et entraîne une mort prématurée avec un âge médian de 43 ans aux USA.
C'est donc un énorme défi pour de nombreuses autorités sanitaires. A long terme elle entraîne :
- Une anémie hémolytique qui demande des transfusions sanguines répétées.
- Des crises de douleurs qui peuvent conduire à hospitalisation avec une accoutumance à la cocaïne (Le masitinib est efficace contre cette accoutumance).
- Les hématies falciformes causent des crises vaso-occlusives. En bouchant les vaisseaux sanguins de nombreux tissus peuvent être privés d'oxygène.
- Une susceptibilité aux infections (Grippe, méningites,hépatites)
- Syndrome respiratoire aigu dû au blocage de la circulation sanguine dans les poumons
- AVC car les globules rouges anormaux peuvent aussi bloquer la circulation sanguine dans le cerveau.
- Attaque cardiaque
Les principales causes de mortalités sont :
- Maladies cardiaques chroniques liées à une pression artérielle élevée pour 27%
- Attaques cardiaques, infarctus 24%
- Infections 22%.
Le Masitinib s'adressera aux formes sévères de la maladie (Environ 65% des malades qui portent la doubles mutations SS de l'hémoglobine).
Le rationnel qui permet d'espérer de très bons résultats contre la drépanocytose est prouvé par de nombreux travaux scientifiques antérieurs.
On constate chez les drépanocytaires une élévation des mastocytes et des basophiles et des cytokines inflammatoires qu'ils libèrent. On sait que le masitinib bloque la multiplication et la dégranulation de ces cellules.
Des études in-vitro et in-vivo ont permis à AB science de déposer un brevet, valable jusqu'en 2040, sur l’utilisation du Masitinib contre la drépanocytose.
Il existe donc un besoin médical important et le marché va continuer de croître avec le développement en cours de quelques thérapies nouvelles coûteuses actuellement en phase 1, 2, 3. Des traitements génétiques ou cellulaires personnalisés coutent 2,8 millions de dollars, ce qui n'est bien sûr pas acceptable pour les systèmes de santé.
Le programme SICKMAST :
C'est un très bonne nouvelle pour AB science.
J'y vois 7 avantages :
1- SICKMAST fait partie de 19 programmes sélectionnés par un jury international parmi une liste retenue de 62 candidats.
Faire partie des lauréats du programme "Hospital-UniversityResearch in Health" est un gage de sérieux du projet.
Cela démontre la qualité des participants et l'intérêt médical et économique du projet. C'est également montrer une grande confiance dans la probabilité d'aboutir à une thérapie attendue par les malades, les médecins et les autorités médicales.
2- Le programme est entièrement financé par une dotation de 9,2 M€.
3- le programme se déroule en 2 étapes.
La première étape va permettre de trouver de nouveaux biomarqueurs cliniques et biologiques soulignant le rôle des mastocytes et basophiles dans l'évolution de la maladie. Ils serviront pour identifier les patients les plus susceptibles de bien répondre au Masitinib. Deux marqueurs sont déjà identifiés : l'histamine et la substance P.
Ces biomarqueurs seront utilisés dans des tests compagnons.
Pour ce faire, les chercheurs réunis dans SICKMAST pourront s'appuyer sur une cohorte de l'AP-HP de plus de 3.000 patients Ils devront en séléctionner 1500 (750 adultes et 750 enfants) pour leur étude. 700 sont déjà enrôlés
La base de données serait exploitée par la suite des logiciels CODOC qui a été développée par l’hôpital Necker et l'Institut Imagine. Après 10 ans de travaux, CODOC est devenue une entreprise healthtech experte dans la mobilisation et la ré-utilisation des données de santé produites au cours du soin afin de démocratiser la réutilisation des données de santé et d'accélérer la recherche et améliorer le soin. CODOC est partenaire du programme SICKMAST.
Selon Alain Moussy cette première étape pourrait durer de 12 à 18 mois avant le lancement de la deuxième étape
4- La deuxième étape sera une phase 2 entièrement financée pour mesurer l'efficacité du masitinib dans les formes aiguës et chroniques de la drépanocytose. Les patients seront choisis en fonction de leur état physiologique et des biomarqueurs.
Selon Alain Moussy, cette étape pourrait être une phase 2 ou une phase 2B/3 qui permettrait d’enchaîner directement une phase 3 après la phase 2.
Cette hypothèse est intéressante et envisageable. En effet, la drépanocytose fait partie des maladies orphelines avec un besoin médical important non satisfait. Avec de bons résultats dans une phase 2B, on pourrait enchaîner directement une phase 3 confirmatoire etdemander, dans le même temps, une AMM provisoire en attendant la fin d'une phase 3 de confirmation. D'ici là, avec une crédibilité d'AB science renforcée par des AMM et le soutien de l'AP-HP, de l'Inserm et de l’Institut Imagine, on peut espérer une réponse positive de l'ANSM et de l'EMA.
Contrairement à notre histoire, cette phase 2 ou 2B/3 devrait être rapide car nous pourrons sélectionner rapidement les patients dans la l'importante cohorte de l'AP-HP et l'étude est complètement financée.
5- AB science sera libre de mener, si utile, une phase 3
6- Selon Alain Moussy, pour la drépanocytose, la recherche d'un partenariat avec un industriel ou un pays est une option.
En effet c'est un très large marché et un partenariatsera nécessaire pour la commercialisation. La Présentation Power Point cite plusieurs deals à plusieurs milliards de dollars entre des big pharmas et des start-up qui ont des produits en cours de développement.
7- aucun autre médicament en développement ne vise les mastocytes et les basophiles