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Wedia : acteur plus que sérieux de la gestion de contenus, et micro darling a priori
information fournie par Le Cercle des analystes indépendants 10/11/2021 à 16:40

Jérôme Lieury
Jérôme Lieury

Jérôme Lieury

Olier Etudes & Recherches

Analyste financier, membre du Cercle des analystes

https://www.olier-etudes-recherche.fr/

Basé à Paris, mais avec des antennes en Allemagne et aux USA, Wedia est spécialisé dans la gestion de contenus médias (ou DAM, pour Digital Asset Management) pour le compte de toutes sortes de clients opérant dans la distribution, les produits Grand Public, l'automobile, le Luxe, la pharmacie, etc. (crédit photo : Wedia)

Basé à Paris, mais avec des antennes en Allemagne et aux USA, Wedia est spécialisé dans la gestion de contenus médias (ou DAM, pour Digital Asset Management) pour le compte de toutes sortes de clients opérant dans la distribution, les produits Grand Public, l'automobile, le Luxe, la pharmacie, etc. (crédit photo : Wedia)

On joue pour gagner. Sinon, à quoi bon ? Et on peut trouver des tickets gagnants à la Bourse, pour peu que l'on décide de prendre le train en marche. Le meilleur exemple du moment étant le bitcoin, qui monte pratiquement tous les jours, qui a plus que doublé (+133%) depuis le début de l'année, et vient de dépasser son plus haut historique à plus de 68 000$ le bout. Ce qui est à considérer même si, faut-il le rappeler ? ce n'est pas vraiment de la Bourse, puisque la valorisation du bitcoin en tant qu'actif ne repose sur rien, c'est-à-dire sur aucun élément fondamental.

Mais il est de bon ton à présent d'en avoir un peu dans les portefeuilles, à titre de diversification, bien entendu. D'autant qu'avoir 1% de ses investissements dans un actif purement spéculatif peut paraître assez sage finalement tant que cet actif s'apprécie, puisque cela permet de dire qu'on y était (ce qui est très important), alors que perdre 1% le jour où, pour une raison ou pour une autre, cet actif perd toute sa valeur n'engage pas vraiment à conséquence.

Surtout dans un monde où les portefeuilles d'actions affichent pour la plupart de belles performances depuis le début de l'année 2021, les marchés étant ce qu'ils sont, c'est-à-dire enclins à monter mois après mois ou presque, nonobstant les inquiétudes diverses et variées : le retour de l'inflation, des banquiers centraux moins tendres, une économie chinoise clopin-clopante, le retour du virus et ainsi de suite, qui sont autant de sujets avec lesquels on peut se torturer l'esprit à loisir.

Les darlings, ça va, ça vient

Bref : en tant qu'investisseur, on a tous besoin d'être positionné sur un titre, ou un support, bien engagé dans une spirale positive : parce que tout le monde en veut et/ou parce que ça monte tout le temps et puisqu'on a besoin de titres "darling" que tout le monde aime. D'autant que c'est sur le moment a priori largement justifié par le fait que ces sociétés font de la croissance, ont de belles marges et de belles positions sur des marchés porteurs qui plus est.

Ceci pendant un certain temps seulement, toutefois, puisqu'il y a malheureusement souvent un moment où l'histoire change. On a donc tous bien aimé des Rubis, des Orpea, des Figeac Aéro, autant d'affaires qui ont pourtant fini par perdre une bonne partie de leur lustre parce que leurs marchés n'étaient tout d'un coup plus ce qu'ils étaient : le Oil & Gas nuit à la planète, c'est bien connu, le covid menace les cohortes de seniors voués à remplir les maisons de retraite, et les compagnies aériennes, pour toutes sortes de raisons, ont semble-t-il un peu moins besoin d'avions. C'est comme ça, et se retrouve bien dans les sous-performances boursières de ces titres ces deux dernières années, lesquels ont perdu respectivement -44%, -21% et -39% depuis le 31 décembre 2019, contre un gain de +17% pour le SBF 120 dans le même temps.

Ce qui, incidemment, montre que la Bourse est le plus souvent tout à fait rationnelle : elle regarde les bilans, et voit bien, une fois la phase euphorique passée, que ces croissances sont loin d'être autofinancées, et que la fameuse création de valeur, qui est la base de tout, n'est finalement pas aussi évidente que cela.

+63% depuis le début de l'année : une nouvelle darling ?

La génération de cash, la trésorerie qui reste en excédent une fois réalisés les investissements de l'année dans l'outil de travail est de fait la vraie création de valeur, on ne le dira jamais assez. Et elle est en tout cas la plus tangible pour l'actionnaire (et aussi pour l'analyste) puisqu'elle se retrouve dans les bilans et, un jour ou l'autre, dans le cours de Bourse, puisque la logique implacable des marchés financiers fonctionne aussi dans le bon sens.

Ce qui est à tout prendre plus satisfaisant que les savants calculs de la théorie financière (qui n'est qu'une théorie, on ne le dira jamais assez aussi) : ROCE (retour sur capitaux employés : le résultat opérationnel rapporté aux immobilisations) et ROE (retour sur fonds propres : le résultat net rapporté au capital de l'entreprise), lesquels se font souvent sur des bases assez, voire très variables.
Ce n'est donc pas pour rien qu'un titre comme Wedia (ALWED ; 46,70€) gagne +63% depuis le début de l'année, et ait donc bien l'air d'une nouvelle darling : Wedia i) est en croissance, et ii) génère du cash. Un résultat économique intéressant qui n'a manifestement pas échappé aux investisseurs, même si la société est encore une micro cap, avec une capitalisation boursière de 40 millions d'euros au jour d'aujourd'hui.

Une grande compétence en Digital Asset Management

Basé à Paris, mais avec des antennes en Allemagne et aux USA, et des clients ailleurs aussi, Wedia devrait réaliser un chiffre d'affaires de plus de 16 millions d'euros cette année, dont 85% environ en France, avec 120 salariés environ, avec son métier de gestion de contenus médias (ou DAM, pour Digital Asset Management) pour le compte de toutes sortes de clients opérant dans la distribution, les produits Grand Public, l'automobile, le Luxe, la pharmacie, etc…

Avec son logiciel développé en propre, loué en mode Software as a Service (51% du chiffre d'affaires du 1er semestre 2021), Wedia gère les contenus visuels : photos, vidéos, photos 3D etc… éparpillés dans les systèmes d'information de ses clients, en les récupérant, en les indexant et en les stockant dans des bases de données unifiées. Des contenus qui redeviennent facilement accessibles et réutilisables par les services marketing, notamment pour la communication digitale et l'e-commerce. Soit aussi une gestion plus simple des formats, qui ont tendance à se multiplier, et de la propriété intellectuelle etc…(RGPD), voire de la traçabilité quand les images sont piratées et se retrouvent partout sur internet.

Wedia vend aussi du service (47% chiffre d'affaires) : non seulement paramétrages, mais aussi et surtout prestations d'analyse et de conseil marketing, notamment pour réutiliser les images, au besoin en les retravaillant, pour les adapter à de nouveaux contextes ou sites internet.
De fait, Wedia emploie 25 personnes en R&D, qui améliorent le logiciel en permanence, lequel repose sur des composants open source et des connecteurs AWS et Microsoft Azure pour les bases de données, soit une mise à niveau tous les sept mois, et emploie aussi 60 personnes en service client, dont des data scientists et des experts en intelligence artificielle.

Un bon modèle d'affaire

Le SaaS, la location du logiciel plutôt que la vente d'une licence d'utilisation, a du bon, puisque les revenus deviennent récurrents, et Wedia a de fait une très bonne visibilité sur 60% de son activité selon sa direction.

Ceci avec une base de clientèle très stable, et bien diversifiée, avec non seulement quelques grands contributeurs au chiffre d'affaire, Décathlon étant le premier client suivi par Royal Canin, mais aussi nombre de clients grands comptes qui offrent encore un potentiel de développement significatif en principe.

Le Saas a aussi un inconvénient : une fois le client signé, ces revenus arrivent avec un certain décalage. Ce qui fait que si le chiffre d'affaires a bien progressé en 2020 (+10% en organique) après de beaux succès commerciaux en 2019, la croissance sera plus lente en 2021, soit +3 à +4%, toujours selon la direction, après une année 2020 plus faible commercialement parlant, pour les raisons que tout le monde connaît.
Ceci étant, cette prévision semble prudente, puisque l'activité a progressé de +9% au 1er semestre de l'exercice, avec une marge opérationnelle toujours en amélioration, soit un gain de +1,7 point à 8,6% grâce à des coûts bien contrôlés, aussi bien au niveau des achats (+3%) que des charges d'exploitation : Wedia a bien recruté en 2020, et réduit ses coûts de sous-traitance tout en enrichissant son expertise. Une marge opérationnelle qui commence à être confortable, alors que Wedia supporte par ailleurs des coûts de développement importants, avec des filiales encore en perte en Allemagne et aux USA. Même si la société bénéficie d'un montant non négligeable de Crédit d'Impôt Recherche, soit 400 000 euros par an environ.

Et de la bonne finance aussi

Comme il se doit dans ces beaux métiers du numérique, Wedia affiche un bon bilan à fin juin 2021, avec très peu de dettes financières et une situation de trésorerie nette (le cash dans la caisse - la dette bancaire à moins d'un an) positive de plus de +7 millions d'euros. Parce que Wedia génère structurellement du cash, avec aussi un besoin d'investissement contenu, puisque les capacités de stockages de données sont louées chez Amazon Web Services et Azure (et extensibles à l'infini ou presque, ce qui est bien pratique pour absorber des volumétries en forte croissance). Et aussi parce que Wedia peut utiliser un crédit d'IS conséquent, soit 19 millions d'euros de déficit fiscal hérités d'une société acquise en 2019.

Une vraie cerise sur le gâteau, et un autre "plus" qui permet d'envisager éventuellement la suite avec sérénité : la société envisage de doubler de taille d'ici 2024, soit près de +20% de croissance par an en moyenne ces prochaines années, et semble donc bien armée pour ça.
Bref : on dirait que ça coche pas mal de cases dans la catégorie "darling".

L'avenir nous le dira, même si on ne sait pas de quoi il est fait.

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