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Wall Street au firmament : Jusqu’où va aller la Bourse américaine ?
information fournie par Boursorama 24/09/2018 à 10:16

Depuis le début de l'année, les marchés américains surperforment nettement les marchés européens: Wall Street peut-elle continuer de progresser à ce rythme ?(Crédit Flickr)

Depuis le début de l'année, les marchés américains surperforment nettement les marchés européens: Wall Street peut-elle continuer de progresser à ce rythme ?(Crédit Flickr)

Depuis le 1er janvier, le dow Jones progresse de 6,74% à 26 375 pts quand l'indice large américain, le S&P 500, gagne 8,65% à 2900 points. Loin devant, le Nasdaq composite s'adjuge 15% en 2018, s'offrant même le luxe de franchir pour la première fois de son histoire le seuil symbolique des 8000 points.

A côté de Wall Street, la performance des marchés européens fait pâle figure. Sur la période, le CAC40 avance poussivement de 0,94% tandis que l'indice paneuropéen, l'Euro Stoxx 50 cède environ 4%. Cet écart de performance entre les deux continents est-il justifié ? Et surtout Wall Street peut-elle continuer de progresser à ce rythme jusqu'à la fin de l'année ?

Pierre-Alexis Dumont, responsable actions et convertibles chez Groupama AM le concède volontiers, « la surperformance des marchés américains depuis le début de l'année a pris de revers les investisseurs, mais elle est justifiée au regard du différentiel de croissance économique et des anticipations de croissance bénéficiaire ».

Les chiffres parlent d'eux-mêmes : malgré les menaces protectionnistes, l'économie américaine affiche une santé insolente avec ses 4,2% de croissance du PIB au deuxième trimestre, ses meilleurs niveaux de croissance depuis vingt ans. A côté l'économie européenne plafonne à 2% et certains indicateurs avancés pointent déjà un ralentissement de la croissance à venir.

Une économie us qui tourne à plein régime?

Pour le président de Carlton Sélection, Daniel Gerino, l'avantage reste clairement côté américain : «Le momentum macroéconomique ne se dément pas.  Les chiffres sont impressionnants : 4% de croissance en moyenne, 34 trimestres consécutifs de hausse du PIB, un taux de chômage au plus bas, des investissements en plein renouvellement depuis début 2017, une amélioration de la productivité et une croissance des bénéfices comme jamais vu.»

Un autre facteur, et pas des moindres, est venu soutenir la machine économique US depuis le début de l'année : Donald Trump.  Selon Emmanuel Auboyneau, gérant associé chez Amplegest, «l'impact de la réforme fiscale et des mesures de déréglementation mises en oeuvre par le gouvernement Trump va au-delà de leurs effets mécaniques sur les résultats trimestriels : ces décisions ont fait accélérer la machine économique américaine. Tous les voyants sont au vert aux Etats-Unis. Les indicateurs de confiance sont au plus haut et les entrepreneurs ne semblent pas à ce stade trop se préoccuper d'une éventuelle guerre commerciale». Une intuition confirmée dans les fait alors que la nouvelle vague de taxation sur 200 milliards de dollars supplémentaires de produits chinois importés n'a eu que peu d'effets sur le cours des grands indices américains.

... et des résultats d'entreprises au rendez-vous
L'autre grand soutien à la santé insolente de la place américaine est à chercher du côté des entreprises avec une hausse des profits qui reste vigoureuse. «Les entreprises ont pleinement profité de l'embellie économique, avec des résultats en hausse de 25% par rapport aux chiffres du 2e trimestre 2017» contre une hausse des bénéfices de «seulement 8%» en Europe souligne Daniel Gerino.

A savoir

Des entreprises qui battent le consensus à plat de couture

«80% des entreprises du SP500 ont eu des bénéfices supérieurs aux attentes et 5% en ligne avec les attentes des analystes qui avaient déjà fixé la barre très haut.»

Cette envolée des bénéfices, combinée au fait que «les tensions géopolitiques (menaces commerciales, Turquie, Italie, Brexit) touchent moins Wall Street que d'autres marchés expliquent l'écart entre les marchés américains et le reste du monde» ajoute Emmanuel Auboyneau.

Et maintenant ?

A la sortie de l'été, le scénario boursier qui se déroule sous les yeux des investisseurs ne semble que peu avoir changé par rapport au premier semestre. Sur un mois glissant, le CAC 40 gagne un peu moins de 0,7% quand le Dow Jones grimpe de 2,5% et le Nasdaq de 1,7%. Pour les 3e et 4e trimestres  «tout indique que les bénéfices des sociétés vont poursuivre leur progression sur un rythme de croissance supérieur à 20%. Grâce à cette progression attendue, la valorisation de la Bourse américaine est revenue proche de sa moyenne historique. L'essentiel de la surévaluation a été gommée. Comme nous ne croyons pas à une fin de cycle proche aux Etats-Unis, nous pensons qu'il reste du potentiel sur Wall Street», selon le gérant d'Amplegest. Un constat partagé par le président de Carlton Sélection qui anticipe une progression de 20% des bénéfices par action. Pierre-Alexis Dumont est encore plus optimiste : «Avec l'impact de la réforme fiscale, le consensus table désormais sur une croissance bénéficiaire de 25% pour les sociétés cotées américaines contre 15% en début d'année. La hausse de Wall Street n'est donc pas disproportionnée de ce point de vue.»

Dernier élément qui plaide pour une hausse du marché US, les rachats d'actions, qui ont le vent en poupe depuis la mise en place de la réforme fiscale, comme l'explique Daniel Gerino : «Les entreprises américaines disposent à présent d'un énorme matelas de trésorerie qui sera plus encore employé au rachat de leurs propres titres constituant ainsi un fort soutien à la bourse. Le montant estimé de ce rachat se situe autour des 1000 milliards de dollars ! du jamais vu. »

Quelques nuages dans un ciel globalement bleu

Un consensus très favorable se dessine donc sur les perspectives de l'économie américaine et par extension sur celles de Wall Street, mais pour combien de temps encore ? Les effets bénéfiques de la grande réforme fiscale vont finir par s'atténuer, voire disparaitre à plus long terme. Daniel Gerino s'attend ainsi à une croissance moindre des bénéfices en 2019, « +10% en moyenne pour une hausse moyenne des chiffres d'affaires de 6% ». A ce moment-là, la valorisation des actions américaines risque d'apparaitre un peu moins raisonnable qu'elle ne l'est aujourd'hui.

Reste aussi la question pendante du bras de fer commercial engagé par Donald Trump avec la Chine. Pour le moment, les économistes estiment que ses effets sont très minimes sur la croissance américaine, d'autant que la Chine n'a pour l'instant répliqué que de façon mesurée. Mais si la rhétorique guerrière du président américain passe les midterms, elle pourrait bien commencer à faire du dégât en Bourse. Emmanuel Auboyneau conclut d'ailleurs avec cette mise en garde : «Les indices américains ne pourront pas continuer de rester insensibles aux tensions internationales. Une concrétisation d'une guerre commerciale à l'échelle mondiale aurait des répercussions sur tous les marchés, y compris Wall Street. C'est l'élément à surveiller dans les prochains mois ».

>> Bourse: est-il trop tard pour investir dans les stars de la tech américaine ?

FL (redaction@boursorama.fr)

6 commentaires

  • 24 septembre 10:52

    il fait largement mieux que Obama !!! Et c'est ce qui vous dérange messieurs les journaleux


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