Un logo VW au siège de l'entreprise à Wolfsburg
La direction de Volkswagen a rejeté vendredi les propositions syndicales de réduction des coûts, un dialogue au point mort qui renforce la menace de grèves début décembre dans les usines allemandes du constructeur automobile.
Le groupe allemand réclame une baisse de 10% des salaires ainsi que la fermeture de certains sites en Allemagne, arguant d'un besoin urgent de réduire ses coûts et d'augmenter ses bénéfices pour rester compétitif et défendre ses parts de marché face à la concurrence des entreprises chinoises et à la baisse de la demande de voitures en Europe.
Les négociations entre syndicats et direction n'ont pour l'heure pas abouti.
"Des grèves sont possibles et également nécessaires à partir de début décembre", souligne le syndicat IG Metall dans un document distribué aux employés et consulté par Reuters, ajoutant qu'un accord visant à éviter des débrayages prend fin le 30 novembre.
Le syndicat proposait à Volkswagen des économies de 1,5 milliard d'euros, en renonçant notamment aux primes pour 2025 et 2026.
Cette mesure, refusée par Volkswagen, ne conduira pas à "un allègement financier durable pour l'entreprise dans les années à venir" a déclaré le groupe vendredi dans un communiqué, ajoutant qu'il resterait en contact avec les représentants syndicaux.
"De nouvelles discussions dans un environnement encore plus difficile seraient nécessaires d'ici 2026 au plus tard", a déclaré une source au sein du groupe, ajoutant que certaines des propositions syndicales n'étaient pas légalement réalisables.
IG Metall a réitéré ses propositions de réduction des coûts en réponse à la déclaration de Volkswagen.
Des grèves dites d'avertissement, généralement de quelques heures, devraient avoir lieu dès lundi dans les usines allemandes du constructeur automobile, ont dit des sources au fait du dossier, ce qui marquerait les premiers arrêts de travail à grande échelle pour le constructeur automobile depuis 2018.
Les représentants syndicaux et la direction se réuniront à nouveau le 9 décembre pour poursuivre les négociations sur une nouvelle convention collective.
Les syndicats s'opposent à toute proposition de la direction qui ne fournirait pas un plan à long terme pour chaque usine Volkswagen. Ils ont présenté des mesures visant à éviter les licenciements et les fermetures d'usines grâce à une réduction du temps de travail et au renoncement de primes - des dispositions qui constitueront la base des négociations.
Toutefois, la direction a déclaré qu'elle n'était pas prête à abandonner les discussions sur les fermetures d'usines.
Les grèves d'avertissement pourraient se transformer en débrayages de 24 heures ou en grève illimitée si un accord n'est pas trouvé lors du prochain cycle de négociations salariales, faisant peser le risque d'une réduction de la production de Volkswagen à un moment où le constructeur automobile est déjà confronté à une baisse de ses livraisons et à une chute de ses bénéfices.
"Volkswagen déterminera à la table des négociations la durée et l'intensité du conflit - le personnel de VW dans tout le pays est prêt à faire grève", a déclaré IG Metall.
(Rédigé par Friederike Heine, Victoria Waldersee et Christoph Steitz, version française Mara Vîlcu et Etienne Breban, édité par Blandine Hénault)
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