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Vers un renouveau des actions européennes en 2021 ?
information fournie par Le Cercle des analystes indépendants 06/11/2020 à 09:00

Eric Galiègue
Eric Galiègue

Eric Galiègue

Phiadvisor Valquant

Directeur de la recherche

https://phi-advisor.com/fr/

Depuis 2016, la cartographique des risques a été dominée par deux évènements majeurs, d'ordre politique : l'élection d'un populiste à la présidence des USA, et le Brexit voté par référendum outre-Manche. Dans les deux cas, les politiques mises en œuvre traduisent un « chacun pour soi » généralisé et ont perturbé fortement l'activité économique.
En 2020, un risque sanitaire totalement inattendu s'est réalisé : une pandémie mondiale. L'année se termine par la concomitance de ces 3 risques majeurs, chacun capable de susciter une baisse profonde des marchés.

Heureusement, les « défenses immunitaires » de la sphère financière et du système en général sont très efficaces. Banques Centrales et les gouvernements ont travaillé de concert pendant la crise, pour éviter un effondrement systémique qui se serait produit dès mars. Les succès rencontrés dans la sphère financière sont indéniables : le système qui divergeait, a été repris en main grâce à l'utilisation massive de moyens non conventionnels.

Nous considérons que la preuve a été apportée, que les marchés financiers ne peuvent pas « exploser ». Des baisses du cours des actions telles qu'observées en 2002 ou 2008, de l'ordre de -50 à -60% par rapport au plus haut, ne se produiront plus grâce aux banques centrales. Cet interventionnisme « sans limite » associé, à un risque déflationniste renforcé, crée une situation d'hyperliquidité permanente. Quoiqu'il arrive, les taux resteront très bas, et la liquidité du système très abondante. C'est le grand paradoxe : plus de risque = moins de valeur. Mais plus de liquidité = plus de prix.

(Source : Valquant Expertyse)

(Source : Valquant Expertyse)

Source :  VALQUANT EXPERTYSE

Plus le temps passe, plus les risques sont connus et par là même moins graves. En l'occurrence, nous considérons que les 3 grands risques de 2020 vont s'atténuer ou disparaitre dans les semaines qui viennent.

1.    Crise sanitaire : vers un vaccin et /ou l'immunité collective
2.    Trump : bientôt un mauvais souvenir ?
3.    Brexit : bientôt une réalité gérée par les protagonistes.

1. Crise sanitaire : vers un vaccin et /ou l'immunité collective

La crise sanitaire a rendu humbles les plus prétentieux, dans le monde médical comme non médical. L'impressionnante résurgence du virus depuis le mois de septembre en Europe a surpris tous les spécialistes. Il n'y a aucune certitude aujourd'hui sur les développements que cette pandémie pourrait montrer.
La crise sanitaire révèle les biais culturels des différentes nations, les pathologies chroniques de notre société : hypertension, diabète, obésité, stress, et les carences des systèmes de santé et hospitaliers. La seule parade efficace est le confinement total, dont on connait maintenant le cout économique.

Aujourd'hui, 9 mois après le déclenchement de la crise sanitaire, nous pouvons dire que les traitements des patients sont plus efficaces, la recherche d'un vaccin est particulièrement active et devrait aboutir dans les 3 mois (selon l'hypothèse qu'un vaccin est habituellement trouvé au terme d'une année de recherche) et l'immunité collective sera atteinte d'autant plus vite que le virus circule beaucoup, ce qui est le cas depuis 2 mois.

Nous considérons que d'ici 3 à 4 mois, à la fin de l'hiver, la pression épidémique devrait s'atténuer et que, probablement, un laboratoire annoncera la mise au point d'un vaccin (Moderna? Sanofi ?) Cela constituera évidemment un soulagement immense pour les économies, qui pourront commencer à se redresser. Les bourses qui anticipent toujours, pourront reprendre un cours « normal ».

2. Trump : bientôt un mauvais souvenir ?

Les dégâts occasionnés par la présidence Trump sont considérables, d'abord pour la société américaine. L'élection probable de Joe Biden, à la stature plus « normale » constitue une bonne nouvelle, même si la hausse des impôts des entreprises qu'il préconise aura forcément un cout sur les bénéfices anticipés pour 2021.

La capacité de nuisance du populiste demeure importante, notamment par ce qu'il va contester le verdict des urnes auprès de la Cour Suprême des USA, ou les républicains ont la majorité.

Mais la perspective du départ de Trump réduira fortement le risque du scénario, alors que le plan de relance de Joe Biden, établi sur les 10 prochaines années (3% par an, en plus du plan relatif à la pandémie), arrive à point nommé. Il devrait générer une croissance significative en volume et en prix, des gains de productivité significatifs, et rendre soutenable l'endettement et le déficit de la première économie mondiale.

3.    Brexit : bientôt une réalité gérée par les protagonistes.

En termes économiques et financiers, le BREXIT est contre nature, même s'il set instauré par un vote référendaire qui constitue l'expression la plus claire d'un peuple. En effet, le Royaume Uni fait partie intégrante de l'économie européenne. Avec ou sans accord sur la nature des relations futures, les échanges vont être plus difficiles avec le Royaume Uni à partir du 1er janvier 2021. Des taxes à l'importation et des barrières non tarifaires vont limiter l'activité économique entre Europe et Royaume Uni.
L'impact négatif en termes de PIB sera significatif, même s'il est particulièrement difficile de le chiffrer. Les deux protagonistes seront affectés, le Royaume Uni plus que l'Union Européenne, en tous cas à court terme, de -0,2% à -1% en 2021. L'exercice est rendu d'autant plus difficile que le contexte sanitaire restera récessif.

Dans quelques jours nous saurons si les relations entre le Royaume Uni et l'Union Européenne sont régies par l'OMC ou donnent lieu à un accord général. Mais nous saurons définitivement à quoi nous en tenir. Dans les toutes premières semaines de 2021, le choc sera absorbé, il n'y aura plus de risque, mais une situation nouvelle, probablement difficile, mais gérée par les protagonistes.

Nous avons tenté de mesurer les impacts sectoriels du Brexit. Le secteur le plus touché sera l'industrie, et particulièrement le secteur de la construction automobile et des équipementiers.

Impacts sectoriels du Brexit

Impacts sectoriels du Brexit

Source : FACTSET et VALQUANT EXPERTYSE

Au niveau des actions individuelles, les entreprises de services numériques gèrent des relations importantes avec le Royaume-Uni, qui représentent près de 20% des ventes de SOPRA STERIA, et plus de 10% pour ATOS et CAPGEMINI. EDT réalise 13%de ses ventes consolidées Outre-Manche. Les activités britanniques de Vinci et VEOLIA sont significatives.  En moyenne, les sociétés du CAC 40 réalisent 4% de leurs ventes au Royaume Uni.

Sur tous les fronts, il nous semble que les risques vont se réduire dans les premiers mois de 2021.

    Le risque sanitaire, avec la probable annonce d'un vaccin dans les 3-4 mois. Evidemment, rien n'est certain en ce qui concerne l'évolution de ce virus, mais le temps passe et permet de mieux le comprendre ; ce n'était pas le cas en mars dernier
    Le « risque Trump », qui va laisser la place à une  « réalité Biden » qui va retirer avec certitude une partie des bénéfices des entreprises, mais mettre un terme à l'imprévisibilité totale de l'actuel locataire de la Maison Blanche, et lancer un gigantesque programme de relance et d'investissement Outre Atlantique.
    Le « risque Brexit », qui va laisser la place à une réalité probablement difficile à gérer, mais à une clarification définitive, toujours favorable aux actions.

En revanche, l'hyper liquidité générée en partie par ces risques sera toujours là, et les actions vont en bénéficier pendant longtemps encore. Leurs cours pourraient fortement s'apprécier après les dénouements des 3 risques…

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