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Les taux des fed funds maintenus dans une fourchette de 4,25% à 4,50%
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Les responsables de la Fed prévoient deux baisses de taux cette année
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Ils prévoient une croissance économique de 1,7% en 2025 et une inflation de 2,7%
(Actualisé avec déclarations de Jerome Powell, précisions et contexte)
par Howard Schneider et Ann Saphir
La Réserve fédérale américaine (Fed) a, comme prévu, maintenu mercredi inchangé l'objectif de taux des "fed funds", et si elle a laissé entendre qu'elle pourrait réduire les coûts d'emprunt d'un demi-point de pourcentage d'ici la fin de l'année, son président Jerome Powell a clairement indiqué que la banque centrale attendrait plus d'éclaircissements sur les impacts de la politique de Donald Trump.
"Nous n'allons pas nous précipiter pour agir", a déclaré Jerome Powell lors de la conférence de presse qui a suivi la réunion de la Fed, mettant en avant un paysage économique caractérisé par une incertitude "inhabituellement élevée".
La position idéale pour la Fed est "d'attendre actuellement que la situation soit plus claire", a ajouté le responsable monétaire, notant que la politique actuelle de la banque centrale "est bien positionnée pour faire face aux risques et aux incertitudes auxquels nous sommes confrontés".
Face aux droits de douane voulus par l'administration de Donald Trump, les responsables de la Fed ont revu à la hausse leurs prévisions d'inflation pour cette année, l'indice PCE étant susceptible de s'établir à 2,7% en fin d'année, contre un taux de 2,5% indiqué dans les projections de décembre. L'objectif de la Fed est de ramener l'inflation à 2%.
Les responsables de la banque centrale ont parallèlement revu à la baisse les perspectives de croissance économique pour 2025, passant d'un PIB de 2,1% à 1,7%, avec un taux de chômage légèrement en hausse d'ici la fin de l'année.
Ils ont déclaré que les risques avaient augmenté, avec un sentiment quasi unanime selon lequel les perspectives pour l'année étaient confuses.
Le principal taux directeur de la Fed est resté inchangé dans une fourchette de 4,25% à 4,50%.
A Wall Street, les marchés actions ont légèrement accru leurs gains après les annonces de la Fed. Le Dow Jones .DJI a fini en hausse de 0,92%, le Standard & Poor's 500 .SPX en progression de 1,07% et le Nasdaq .IXIC avec une augmentation de 1,41%.
"PERDUE DANS LE DÉSERT"
Les contrats à terme sur les taux d'intérêt américains montrent une baisse des coûts d'emprunt d'un peu plus d'un demi-point de pourcentage cette année. Selon les données de LSEG, les traders estiment à 62,1% la probabilité que la Fed reprenne son cycle d'assouplissement lors de la réunion de juin, contre une probabilité de 57% avant les annonces de la Fed.
Le dollar, en hausse de 0,26% face à un panier de devises de référence, reste ferme mais a perdu une partie de ses gains initiaux .DXY . Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans US10YT=RR recule de 3,4 points de base, à 4,2466%, contre un plus haut en séance à 4,323%.
"La Fed est aussi perdue dans le désert que nous tous qui essayons de déchiffrer les changements continus de la politique économique depuis le 1600 Pennsylvania Avenue", commente Omair Sharif d'Inflation Insights, faisant référence à l'adresse de la Maison blanche.
"Au-delà de la révision à la baisse de la prévision médiane de croissance (économique) pour cette année et de la révision à la hausse de la prévision médiane d'inflation, l'aspect le plus révélateur des (projections) est l'augmentation de l'incertitude", a-t-il ajouté.
La Fed a par ailleurs annoncé son intention de ralentir la réduction en cours de son bilan, connue sous le nom de resserrement quantitatif.
RALENTISSEMENT DE LA CROISSANCE, HAUSSE DU CHÔMAGE
Les projections de la Fed sur les taux sont ressorties conformes aux attentes des marchés financiers avant la réunion de mercredi et elles ont maintenu intactes les perspectives générales de la banque centrale selon lesquelles le ralentissement progressif de l'inflation permettra un nouvel assouplissement de la politique monétaire.
Mais la route risque d'être plus cahoteuse pour y parvenir. Même si la déclaration de politique monétaire de la Fed ne mentionne pas le président Donald Trump ni les droits de douane, ses prévisions concernant une hausse de l'inflation cette année coïncident avec la présentation des projets de droits de douane du locataire de la Maison blanche.
La banque centrale américaine semble cependant considérer que la variation des prix liée aux taxes à l'importation est un changement ponctuel et non une source persistante de pressions sur les prix.
Les perspectives d'inflation sous-jacente au-delà de 2025 sont restées inchangées par rapport aux projections de décembre, et selon la Fed l'inflation devrait revenir à 2% d'ici fin 2027.
La projection de baisses de taux directeurs au-delà de cette année est également inchangée, avec un loyer de l'argent vu à 3,1% d'ici fin 2027, soit un niveau proche de celui considéré comme ayant un effet neutre, qui ne stimule ni ne freine les dépenses et les investissements.
Les nouvelles prévisions économiques de la Fed ne semblent pas par ailleurs corroborer la perspective d'un "âge d'or" économique promis par Donald Trump. La banque centrale américaine table sur une croissance de 1,7% cette année et de seulement 1,8% en 2026 et 2027, avec un taux de chômage de 4,4% cette année et de 4,3% en 2026 et 2027 - contre 4,1% en février.
(Version française Claude Chendjou, édité par Kate Entringer et Blandine Hénault)
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