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USA 2020-Trump et Biden lancent le sprint final dans les Etats clés
information fournie par Reuters 02/11/2020 à 23:43

(Actualisé avec meeetings, citations)

par Steve Holland et Trevor Hunnicutt

OPA-LOCKA, Floride/WILMINGTON, Delaware, 2 novembre (Reuters) - D onald Trump et Joe Biden ont lancé lundi le sprint final d'une campagne présidentielle sous tension aux Etats-Unis, marquée par un record du nombre de votes par anticipation, pendant que leurs équipes de campagne se préparaient déjà à des litiges sur le comptage des résultats.

Le président républicain, qui ne cesse de contester le vote par correspondance, a laissé entendre qu'il enverrait des avocats dans les Etats qui continueront à dépouiller les bulletins après l'Election Day.

Justin Clark, sa directrice adjointe de campagne, a prévenu que son équipe attaquerait toute tentative des démocrates de "contourner les dates butoirs des Etats pour recevoir et compter les bulletins".

La directrice de campagne de Joe Biden, Jennifer O'Malley Dillon, a déclaré quant à elle à la presse que les Etats avaient traditionnellement besoin de temps après une nuit électorale pour terminer leur comptage.

"En aucun cas, Donald Trump ne sera déclaré vainqueur la nuit de l'élection", a-t-elle averti.

Dans une année marquée par la pandémie de coronavirus, le vote par anticipation a atteint un niveau record, puisque 95 millions d'Américains ont déjà fait leur choix, soit en personne soit par voie postale, selon le groupe US Elections Project basé à l'université de Floride, ce qui représente environ 40% du corps électoral.

Ce niveau sans précédent de votes anticipés signifie que le dépouillement pourrait prendre des jours voire des semaines dans certains Etats et que le nom du vainqueur du scrutin ne sera peut-être pas connu à la fermeture des bureaux de vote mardi soir.

Donald Trump a répété sans preuve que le vote par voie postale était sujet à fraude, bien que les experts soulignent que la fraude électorale est rare aux Etats-Unis.

LA PENNSYLVANIE CONCENTRE L'ATTENTION DES CANDIDATS

Avant même le scrutin, l'élection 2020 a déjà suscité un nombre sans précédent de contentieux. Lundi, un juge fédéral a rejeté un recours déposé par les républicains pour faire annuler 127.000 votes par anticipation dans un comté de Houston plutôt favorable aux démocrates.

A la veille de l'élection, le président sortant reste à la traîne derrière son rival démocrate dans les sondages au niveau national mais la course reste trop serrée dans les Etats "bascule", les seuls à même de faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre, pour que le scrutin paraisse joué d'avance.

Donald Trump, 74 ans, multiplie les meetings pour tenter de décrocher in fine la majorité de 270 grands électeurs au Collège électoral nécessaire pour l'emporter (sur 538 délégués).

En cas de défaite, il serait le premier président sortant à ne pas être réélu pour un second mandat depuis George H.W. Bush, battu par Bill Clinton en 1992.

Lors d'un meeting à Scranton, dans l'est de la Pennsylvanie, l'un de ces Etats "bascule" de l'élection, il a rappelé à une foule enthousiaste qu'il avait gagné l'élection de 2016 contre Hillary Clinton malgré des sondages défavorables.

Il a aussi estimé que l'idée de prolonger le dépouillement des bulletins jusqu'à trois jours après l'élection créerait une "situation dangereuse". "On ne peut pas prolonger les dates", a-t-il martelé.

Au même moment, Joe Biden faisait campagne dans l'ouest du même Etat, à Monaca, où il a déclaré à ses partisans que l'avenir était entre leurs mains.

"Ce qui se passera demain déterminera le visage du pays pendant des générations", a déclaré l'ancien vice-président de Barack Obama.

Après la Pennsylvanie, Donald Trump devait encore se rendre dans le Wisconsin et le Michigan, deux Etats où il s'était imposé contre Hillary Clinton en 2016 mais où son adversaire a de bonnes chances de l'emporter cette fois-ci, à en croire les enquêtes d'opinion. Il achèvera sa campagne par un dernier rassemblement à Grand Rapids, dans le Michigan, là-même où il avait bouclé en 2016 sa précédente campagne.

TWITTER MET EN GARDE CONTRE LES REVENDICATIONS PRÉMATURÉES

Twitter a averti lundi qu'il accolerait un avertissement sur les messages des candidats revendiquant une victoire dans un Etat avant l'officialisation par les responsables électoraux ou la presse nationale.

Autre signe de la tension latente, des immeubles dans plusieurs villes se sont barricadés en prévision du Jour J. C'est le cas par exemple de plusieurs îlots autour de la Maison blanche ou du grand magasin Macy's à New York.

Le FBI enquête parallèlement sur un incident qui s'est produit vendredi au Texas, lors duquel un convoi de véhicules de partisans de Trump a encerclé un autocar transportant des membres de l'équipe de campagne de Biden, incitant ces derniers à annuler deux événements.

Donald Trump a relayé samedi sur Twitter une vidéo de l'incident, écrivant: "J'aime le Texas !". Après que le FBI a annoncé dimanche l'ouverture d'une enquête, le président républicain a critiqué cette démarche. "Ces patriotes n'ont rien fait de mal", a-t-il tweeté à propos de ses partisans.

Huit procureurs d'Etat (Caroline du Nord, Illinois, Michigan, Minnesota, Nevada, Nouveau-Mexique, Pennsylvanie et Wisconsin) ont averti lundi qu'ils ne toléreraient aucune manoeuvre d'intimidation.

Joe Biden a axé l'essentiel de sa campagne sur la gestion selon lui désastreuse de la pandémie de coronavirus par Donald Trump. Le Covid-19 a fait plus de 230.000 morts aux Etats-Unis et les sondages montrent que les Américains font davantage confiance à l'ancien vice-président de Barack Obama pour gérer cette épidémie qu'au locataire de la Maison blanche.

Le président sortant dit croire toujours à sa bonne étoile. Il promet aux Américains un plan de relance économique et l'arrivée imminente d'un vaccin contre le Covid-19.

Le Dr Anthony Fauci, directeur de l'Institut national des allergies et des maladies infectieuses, a dit s'attendre à ce que les premières doses d'un éventuel vaccin soient disponibles fin décembre ou début janvier pour les personnes à risque. Lundi, Donald Trump a laissé entendre qu'il pourrait limoger l'épidémiologue après l'élection.

(Steve Holland à Opa-Locka, en Floride, et Trevor Hunnicutt à Wilmington, dans le Delaware version française Claude Chendjou et Jean-Stéphane Brosse, édité par Henri-Pierre André)

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