
( GETTY IMAGES NORTH AMERICA / SCOTT OLSON )
Le spécialiste américain du jouet Mattel a annoncé lundi suspendre ses prévisions annuelles en raison de l'envolée des droits de douane sur les produits importés aux Etats-Unis, incapable d'anticiper les dépenses des ménages, y compris pour Noël, période cruciale en termes de ventes.
Etant donné "l'incertitude de l'environnement macro-économique" et "l'évolution des droits de douane", "il est difficile de prévoir les dépenses des consommateurs et les ventes de Mattel aux États-Unis pour le reste de l'année et la période des fêtes", a souligné le groupe dans un communiqué à l'occasion de la publication de ses résultats trimestriels.
Lors de la publication de ses résultats au quatrième trimestre, l'entreprise avait annoncé qu'elle prévoyait une augmentation de son chiffre d'affaires de l'ordre de 2 à 3% et un bénéfice par action - donnée de référence pour les marchés - compris entre 1,66 et 1,72 dollar.
Mais la guerre commerciale tous azimuts lancée par Donald Trump, notamment à l'encontre de Pékin, oblige le groupe à "suspendre ses prévisions pour l'année 2025 jusqu'à ce (qu'il) dispose d'une visibilité suffisante", détaille Mattel dans son communiqué.
L'entreprise est dépendante de la Chine, où elle fabrique une partie de ses jouets.
Washington impose une surtaxe de 145% sur de nombreux produits chinois depuis le mois d'avril. Pékin a réagi en dégainant des droits de douane de 125% sur les marchandises importées des Etats-Unis.
"La Chine représente actuellement moins de 40% de la production mondiale de nos jouets, alors que la moyenne du secteur est de 80%" et "les importations américaines de Mattel depuis la Chine représentent moins de 20% de la production mondiale", a précisé lundi lors d'un appel aux investisseurs Ynon Kreiz, le patron de Mattel.
Mattel dispose, entre autres, d'entreprises au Mexique, en Malaisie et en Thaïlande.
- "Dépendance" -
"Nous avons accéléré nos plans visant à réduire davantage notre dépendance à l'égard des produits d'origine chinoise dans le cadre de notre stratégie de diversification", a par ailleurs ajouté M. Kreiz.
M. Kreiz a aussi annoncé qu'il souhaitait ramener les importations américaines en provenance de Chine à moins de 15% d'ici à 2026 et à moins de 10% d'ici à 2027.
Le 30 avril, Donald Trump avait admis que la crise avec Pékin, à coups de droits de douane prohibitifs, pourrait entraîner des ruptures d'approvisionnement et des hausses de prix côté américain.
"Peut-être que les enfants auront deux poupées au lieu de 30, et peut-être que les deux poupées coûteront quelques dollars de plus", a évacué Donald Trump, une déclaration à la tonalité inhabituellement minimaliste dans la bouche du milliardaire.
De janvier à mars, le chiffre d'affaires du groupe a augmenté de 2,1% par rapport au premier trimestre de 2024, à 827 millions de dollar, soit plus que les 786 millions attendus par les analystes.
Il a notamment été tiré par un bond de 12% des ventes de ses figurines d'action et des jeux de construction. Les ventes de poupées (Barbie, American Girls, Beauty Cuties) ont progressé de 1%, et celles des petites-voitures de 4%.
Mattel a par ailleurs enregistré une perte nette de 40,3 millions, plus importantes que l'année dernière.
Rapportée par action et hors éléments exceptionnels, cette perte s'établit à -0,03 cents. Les analystes de Factset tablaient sur un recul plus marqué.
A la Bourse de New York, vers 22H00 GMT, le titre de Mattel perdait 0,12% dans les échanges électroniques après clôture.
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