Les fondamentaux macro et microéconomiques sont bien orientés et devraient contribuer à soutenir les marchés actions et crédit en 2025, estime Tikehau qui présentait jeudi ses perspectives pour l'année prochaine.
L'année 2024 a été marquée par une forte progression des actifs risqués, les actions américaines touchant des records tandis que les écarts de taux sur le crédit se sont réduits de manière continue.
"Les fondamentaux de marché qui ont permis cette performance demeurent", constate Raphaël Thuin, directeur des stratégies de marché de capitaux chez Tikehau.
L'inflation poursuit son ralentissement et les économies développées ne sont pas entrées en récession, tandis que le soutien budgétaire et des politiques monétaires plus accommodantes devraient se poursuivre, détaille le responsable.
Quelques sujets d'inquiétude demeurent, en particulier sur la décélération de l'économie européenne qui se traduit déjà par une hausse des faillites des petites entreprises, relève néanmoins Raphaël Thuin.
Par ailleurs, les impacts de la réélection de Donald Trump demeurent pour le moment incertains, même si les nominations effectuées jusqu'ici laissent à penser que l'ensemble du programme du président élu républicain pourrait être appliqué.
Dans ce contexte, Tikehau continue de favoriser le crédit aux rendements d'autant plus élevés que la composante taux s'est nettement renforcée avec le durcissement des politiques monétaires ces dernières années.
Le haut rendement, en particulier, profite d'un fort intérêt des investisseurs qui limite la volatilité du segment.
"La pression acheteuse demeure forte dans un contexte de taille du marché plus réduite", plusieurs groupes classés haut rendement ayant vu leur notation portée en territoire "investment grade", explique Laurent Calvet, responsable de la gestion obligataire.
En Europe, la couverture d'intérêt, les niveaux de liquidités et les risques de refinancement demeurent à des niveaux rassurants, ajoute le responsable qui souligne que plus de 100 milliards d'euros de titres ont été émis cette année, deuxième volume d'émission le plus important après le record de 150 milliards d'euros atteint en 2021.
Tikehau favorise par ailleurs les durations courtes, le groupe estimant que les risques d'un dérapage du déficit budgétaire et d'une politique monétaire moins accommodante aux Etats-Unis font peser le risque d'une repentification de la courbe par sa partie longue.
Côté actions, le groupe favorise les titres américains mais suggère de rester exposé à l'Europe, les cours de la région intégrant déjà "beaucoup de mauvaises nouvelles" et pouvant rebondir en cas de bonnes nouvelles sur la Chine, justifie Jean-Marc Delfieux, responsable de la gestion actions et flexibles.
En dépit d'un poids écrasant et de valorisations jugées parfois excessives, le secteur technologique américain demeure crucial dans un portefeuille, ajoute le groupe, évoquant l'importance des stratégies adossées à un indice, "acheteurs quasi-automatiques" de ces titres.
Jean-Marc Delfieux se montre toutefois prudent sur Nvidia NVDA.O , constatant qu'il est "complexe de modéliser l'évolution du groupe à long terme". Tikehau s'est délesté de ses titres avant la publication des résultats du fabricant de puces, qui rendent l'action trop volatile pour le gérant d'actifs.
Tikehau favorise par ailleurs les secteurs du luxe et de la défense en Europe, qu'il juge décotés en dépit de perspectives de croissance encourageantes.
(Rédigé par Corentin Chappron, édité par Blandine Hénault)
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