(Actualisé avec réaction de la filière vin § 15-16-17-18)
LONDRES, 3 décembre (Reuters) - Donald Trump a promis mardi
de ne pas laisser la France taxer les entreprises américaines en
brandissant à nouveau la menace de sanctions commerciales, que
Paris a jugées "inacceptables".
"Je ne laisserai pas la France tirer parti des entreprises
américaines", a déclaré Donald Trump à Londres, où il doit
assister au sommet de l'Otan.
Les Etats-Unis avaient menacé la veille de surtaxer
l'équivalent de 2,4 milliards de dollars de produits français,
dont le champagne et le fromage, en représailles à la taxe que
Paris a imposée aux entreprises du numérique en vertu d'une loi
votée en juillet.
"Ces sanctions seraient inacceptables", a jugé le ministre
français de l'Economie et des Finances, contestant le bien-fondé
juridique de telles représailles.
"La taxe française n'est pas discriminatoire (...) Elle
comprend des entreprises américaines mais aussi des entreprises
françaises, des entreprises européennes et des entreprises
chinoises", a poursuivi Bruno Le Maire devant la presse, à
Paris.
"En deuxième lieu, nous contestons le principe même de
sanctions car ce n'est pas entre alliés la bonne politique, la
bonne voie à suivre. Mais les Etats-Unis doivent savoir que
s'ils s'engageaient dans un nouveau train de sanctions contre la
France, l'Union européenne serait prête à réagir fortement",
a-t-il poursuivi, prônant la mise en oeuvre du projet proposé
par l'Organisation de coopération et de développement
économiques (OCDE).
"Si l'administration américaine dit oui au projet de
taxation des activités numériques tel qu'il a été négocié à
l'OCDE et qui est sur la table, il n'y a plus aucune difficulté.
La France retirera sa taxe internationale comme elle s'y est
engagée", a ajouté Bruno Le Maire, qui doit rencontrer mercredi
à Bruxelles le commissaire européen au Commerce Phil Hogan.
A Bruxelles, la Commission européenne a assuré que les Etats
membres de l'Union seraient solidaires de la France. "Dans ce
cas comme dans tous les questions relatives aux commerce,
l'Union européenne agira et réagira d'un bloc et restera unie",
a promis un porte-parole.
"UN FARDEAU ANORMAL"
Sur les marchés financiers, les valeurs françaises du luxe
accusent le coup. LVMH LVMH.PA , numéro un mondial, Kering
PRTP.PA et Hermès HRMS.PA perdent plus de 2%.
L'indice Stoxx qui regroupe la plupart des grands acteurs
européens du secteur cède près de 0,8% .SXQP . La plus forte
baisse sectorielle est pour le compartiment des matières
premières avec un recul de 1,7% .SXPP .
La taxe française, qui vise notamment les géants du
numérique tels que Google GOOGL.O , Apple AAPL.O , Facebook
FB.O et Amazon AMZN.O - d'où son surnom de "taxe Gafa" -,
s'applique aux sociétés réalisant un chiffre d'affaires de 750
millions d'euros au niveau mondial et de plus de 25 millions
d'euros sur le sol français, dans le cadre de leurs activités
numériques.
COLÈRE DE LA FILIÈRE VIN
Le Bureau du Représentant américain au Commerce (USTR) juge
qu'elle n'est "pas conforme aux principes de politique fiscale
internationale et constitue un fardeau anormal pour les
entreprises américaines affectées".
Il a établi une liste de produits dont le champagne, les
sacs à main, les produits de maquillage ou les fromages, qui
pourraient être soumis à des surtaxes pouvant atteindre 100%.
Dans un communiqué, la Fédération des exportateurs de vins
et spiritueux de France (FEVS) réclame une "action urgente" du
gouvernement français face à ces "nouvelles menaces" pesant sur
la filière.
"Nous déplorons bien évidemment cette annonce qui, après le
litige sur Airbus, cible une nouvelle fois les vins français et
toujours dans le cadre d’un différend entre la France et les
Etats-Unis qui ne concerne en rien notre secteur", dénonce
Antoine Leccia, président de la FEVS.
Avec près de 700 millions d’euros, les vins mousseux
représentent près de 40% des exportations totales de vins
français aux Etats-Unis sur les douze derniers mois, rappelle la
FEVS.
"S’ils étaient confirmés, les droits américains viendraient
frapper une filière déjà fortement impactée par les droits de
25% imposés par les Etats-Unis depuis le 18 octobre sur les vins
tranquilles."
L'USTR avait ouvert cet été une enquête au titre de la
Section 301 du Trade Act de 1974, qui a pour but de déterminer
l'équité de pratiques commerciales à l'égard des compagnies
américaines.
"L'USTR s'attache à lutter contre le protectionnisme
croissant des Etats membres de l'UE, qui visent de manière
inéquitable les entreprises américaines", dit le représentant
américain au Commerce, Robert Lighthizer, dans un communiqué.
Une période de consultation publique de la liste des
produits français susceptibles d'être surtaxés s'achèvera le 14
janvier, ont fait savoir ses services, sans avancer de date pour
l'entrée en vigueur des sanctions.
La liste comprend des produits qui avaient été épargnés par
les droits de douane de 25% imposés en octobre par les
Etats-Unis dans le cadre du litige sur de potentielles
subventions accordées par l'Union européenne à Airbus.
(Steve Holland et Guy Faulconbridge à Londres, David Lawder et
Andrea Shalal à Washington, Leigh Thomas et Sybille de la
Hamaide à Paris; version française Jean-Philippe Lefief, édité
par Sophie Louet et Henri-Pierre André)
Taxe "Gafa"-Trump menace la France qui réplique
information fournie par Reuters 03/12/2019 à 15:14
| 274,5700 USD | NASDAQ | +2,65% | |
| 230,3000 USD | NASDAQ | +0,46% | |
| 269,7000 USD | NASDAQ | +0,26% | |
| 2 182,000 EUR | Euronext Paris | -0,86% | |
| 325,900 EUR | Euronext Paris | -0,61% | |
| 618,800 EUR | Euronext Paris | +0,68% | |
| 751,6700 USD | NASDAQ | +0,03% | |
| 600,90 Pts | DJ STOXX | +1,75% |
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