Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Fermer

Les médias sur la défensive alors que la Russie criminalise la "désinformation"
information fournie par Reuters 05/03/2022 à 04:40

* La Russie menace d'emprisonner ceux qui diffusent de "fausses informations"

* La loi signée par Poutine semble criminaliser le journalisme, dit la BBC

* Moscou accuse les médias occidentaux de parti pris anti-Russie

LONDRES/LOS ANGELES, 5 mars (Reuters) - Des médias internationaux ont annoncé la suspension de leurs opérations en Russie afin de protéger leurs journalistes après la promulgation vendredi par le président russe Vladimir Poutine d'une loi imposant une peine allant jusqu'à 15 ans d'emprisonnement pour la diffusion de "fausses informations", sur fond d'invasion lancée par Moscou en Ukraine.

La BBC a indiqué vendredi qu'elle suspendait temporairement le travail de ses journalistes en Russie pour assurer leur sécurité, alors que le site internet du groupe audiovisuel public britannique fait partie d'une série de sites internationaux d'information bannis par Moscou. nL5N2V72X6

Par la suite, le groupe audiovisuel public Radio-Canada ainsi que Bloomberg ont annoncé avoir pris des décisions similaires.

Les chaînes américaines CNN et CBS News ont annoncé l'arrêt de leur diffusion en Russie, tandis que d'autres groupes ont choisi de ne plus communiquer l'identité de leurs journalistes basés dans le pays le temps d'évaluer la situation.

Alors que l'invasion de l'Ukraine, lancée la semaine dernière, a provoqué un tollé international, Moscou dénonce une guerre de l'information, qu'il entend gagner. Facebook FB.O a été bloqué en Russie et l'accès à Twitter a été restreint sur ordre du régulateur national. nL5N2V75OH

Moscou accuse les ennemis de la Russie, tels que les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux, de répandre de fausses informations dans le but de semer la discorde au sein de la population russe.

Les élus de la Douma, la chambre basse du Parlement russe, a voté des amendements au code pénal pour rendre la "propagation de fausses informations" passible d'amendes ou de peines pouvant aller jusqu'à 15 ans d'emprisonnement si elles "ont des conséquences graves".

Cette formulation très vague va donner aux autorités russes le pouvoir de réprimer sévèrement toute critique envers leurs forces armées, alors que le conflit en Ukraine pourrait entrer dans les prochains jours dans une phase encore plus sanglante.

Un texte voté vendredi prévoit par ailleurs des amendes contre quiconque appelant à l'imposition de sanctions contre la Russie pour son offensive.

Aucun commentaire n'a été obtenu dans l'immédiat auprès du Kremlin sur la décision de médias internationaux de suspendre leurs opérations en Russie.

Des dirigeants de groupes de presse ont dénoncé une loi nuisant au journalisme indépendant et mettant en péril la sécurité des journalistes. Ils ont souligné la nécessité de trouver un équilibre entre leurs obligations à l'égard du public et la protection de leurs équipes contre d'éventuelles représailles.

"La modification du code pénal, qui semble destinée à transformer tout journaliste indépendant en criminel purement par association, rend impossible de poursuivre tout semblant de journalisme normal dans le pays", a écrit le rédacteur en chef de Bloomberg, John Micklethwait, dans une note aux salariés du groupe. "Nous n'allons pas faire ça à nos journalistes".

Tim Davie, le directeur général de la BBC, a déclaré que la nouvelle loi semblait criminaliser le journalisme indépendant.

"Cela ne nous laisse pas d'autre option que de suspendre temporairement le travail de tous les journalistes de BBC News et leurs aides en Russie, le temps d'évaluer toutes les incidences de ce développement malvenu", a-t-il dit dans un communiqué.

Il a ajouté que BBC News en langue russe continuerait de fonctionner hors de Russie.

Le Washington Post ou encore l'agence Reuters ont dit évaluer la situation.

Des gouvernements occidentaux et les géants du numérique ont pour leur part banni la chaîne russe RT, accusée par l'Union européenne d'une désinformation systémique à propos de l'invasion de l'Ukraine.

<^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^ Ukraine and Russia: What you need to know right now

nL2N2V634Z Russia fights back in information war with jail warning

nL5N2V71JY Graphic showing areas of fighting https://graphics.reuters.com/RUSSIA-UKRAINE/lbvgnznyypq/graphic.jpg

^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^>

(Rédigé par Kate Holton et Guy Faulconbridge, avec Joseph Nasr, Dawn Chmielewski et David Ljunggren; version française Tangi Salaün, Jean-Stéphane Brosse et Jean Terzian)

Valeurs associées

592,4900 USD NASDAQ -0,92%

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer

A lire aussi

  • Le logo de Saudi Aramco à l'exposition Hyvolution à Paris, France
    information fournie par Reuters 11.05.2025 11:14 

    par Yousef Saba et Federico Maccioni Le géant pétrolier saoudien Aramco a fait état dimanche d'une baisse de 4,6% de son bénéfice au premier trimestre, en raison du repli de ses ventes et du renchérissement de ses coûts d'exploitation, alors que le marché pétrolier ... Lire la suite

  • Le récap de la semaine du 05/05 au 09/05
    information fournie par Libertify 10.05.2025 05:00 

    Retrouvez tous les samedis matin en vidéo les informations essentielles de votre semaine boursière : les indicateurs et les valeurs qui ont fait l'actualité. Le tout sélectionné par l'intelligence artificielle.

  • Top 5 IA du 2025-05-09
    information fournie par Libertify 10.05.2025 05:00 

    Au programme ce matin : Apple , Coinbase, Getlink , Johnson & Johnson, Meta. Chaque matin à 7 heures, retrouvez le top 5 vidéo des valeurs sélectionnées par Libertify grâce à l'intelligence artificielle. Un point synthétique en images sur les titres qui font

  • Des flacons de capsules de Plavix et de clodiprogel, son nom générique, en 2007 dans une pharmacie de Miami, en Floride ( AFP / ROBERT SULLIVAN )
    information fournie par AFP 10.05.2025 04:46 

    Le groupe pharmaceutique américain Bristol Myers Squibb (BMS) et trois filiales du laboratoire français Sanofi aux Etats-Unis vont verser 700 millions de dollars à Hawaï pour solder un litige judiciaire autour de son anticoagulant Plavix, a annoncé vendredi l'Etat ... Lire la suite

Mes listes

Cette liste ne contient aucune valeur.