(AOF) - Stellantis (+ 1,27 %, à 9,12 euros) parvient à se distinguer dans un marché parisien en forte baisse, plombé par la démission du Premier ministre. Selon Bloomberg, Stellantis aurait l’intention d’investir 10 milliards de dollars aux États-Unis. Le constructeur automobile multi-marques bénéficie également du soutien de Jefferies. La banque d’investissement américaine a noté une reprise outre-Atlantique au troisième trimestre, même si elle est lente.
Les analystes de Jefferies estiment que parmi les grands constructeurs de Détroit, Stellantis est probablement le plus sensible en matière de conformité aux normes CO2 et de mix de motorisations. Même si les analystes ont réduit leurs estimations pour les exercices 2025 et 2026, ils ont confirmé leur recommandation à l'Achat sur le titre, avec une cible de cours de 11 euros.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points-clés
- Sixième groupe automobile mondial -3 ème américain avec 7,8 % de parts de marché et 2 ème européen avec 16,4 %, né en janvier 2021 de la fusion Groupe Peugeot-Fiat Chrysler ;
- Chiffre d’affaires de 156,9 Mds€ réalisé sous 14 marques - Alfa Romeo, Chrysler Citroën, DS, Jeep, Opel, Peugeot…-, essentiellement dans les Amérique (50 %) et en Europe (38 %) ;
- Ambition : adaptation du groupe aux nouveaux usages des automobilistes et à l’électrification des véhicules (positions mondiales dans les véhicules électriques) via la transformation digitale et la culture interne de la performance (compétitivité industrielle élevée) ;
- Capital détenu minoritairement par 4 actionnaires forts: le holding de la famille Agnelli Exor pour 15,16 %, la famille Peugeot pour 7,56 %, le chinois Dongfeng pour 1,86 % et BPI France pour 6,50 %, John Elkann étant président-directeur général du conseil de 10 administrateurs.
Enjeux
- Agilité du modèle d’affaires repensé pour retrouver la croissance en 2025 :
-simplification de l’organigramme et délégation accrue des pouvoirs décisionnaires aux dirigeants des régions,
- optimisation des réglementations CO2 et dialogue « plus soutenu » avec les régulateurs et gouvernements,
- réduction des stocks des concessionnaires et collaboration accrue avec des derniers,
- dialogue en amont avec les fournisseurs pour anticiper la résolution des problèmes,
- priorisation des lancements stratégiques au nombre de 10 aux Etats-Unis,
- lancement de plateforme multi-énergies (moteurs thermiques, hybrides ou électriques) donnant plus de choix aux clients,
- identification des activités à forte croissance, telles Pro One visant le 1 er rang mondial des véhicules commerciaux ou les activités de financement,
- sécurisation de l’écosystème des batteries avec 5 giga-entreprises,
- innovation fondée sur 4 piliers – l’électrification, la hausse à 400 GWh de la capacité des batteries hydrogènes, l’offre de véhicules intelligents ;
- Stratégie environnementale de neutralité carbone en 2038 :
- objectif intermédiaire 2030 d’un recul des émissions de 50 %, vs 2021,
- nouvelle division d’économie circulaire visant 2 Mds€ de chiffre d’affaires,
- investissements spécialisés -mine de cuivre « durable » Los Azules en Argentine, géothermie pour les sites allemands… ;
- Retombées du partenariat avec Archer dans la production d’hélicoptères électriques eVTOL) et intégration de Share now -5 millions de clients dans le monde ;
- Situation financière dégradée : autofinancement libre négatif de 6 Mds€, liquidités industrielles disponibles revenues à 49,5 Mds€ et 61,3 Mds€ de capitaux propres, face à une dette de 34 Mds€.
Défis
- Détérioration du marché mondial accrue par l’avancée chinoise dans les véhicules électriques et la « fermeture douanière » des Etats-Unis mais capacité à surperformer le marché mondial ;
- Nomination d’un directeur général d’ici la fin du semestre ;
- Interrogations sur la stratégie européenne, le groupe ayant été contraint par ses salariés américains à investir 5 Mds$ aux Etats-Unis pour limiter l’impact des futurs droits de douane sur le Mexique et le Canada (pays d’assemblage de 40 % des véhicules vendus aux Etats-Unis) ;
- Après un repli de 70 % du résultat net 2024, objectif d’une progression des ventes, d’’une marge opérationnelle « à 1 chiffre » et d’un autofinancement industriel positif ;
- Plan stratégique « Dare forward 2030 » :
- doublement des revenus dont un quadruplement dans le haut de gamme, ¼ réalisé hors Europe et Amérique du nord (20 Mds€ en Chine) et 1/3 dans les ventes en ligne,
- stratégie software de 20 Mds de chiffre d’affaires et environ 40 % de marge brute ;
- Dividende 2024 en baisse à 0,68 €.
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