
Nawal Ouzren, directrice générale de Sensorion. (crédit : Sensorion)
Il y a trois semaines, Sensorion passait un accord majeur avec l'Institut Pasteur qui lui octroie une licence exclusive sur un ensemble de programmes de thérapies géniques dans le domaine des surdités congénitales. Dans la foulée, la biotech montpelliéraine, spécialisée dans les maladies de l'oreille interne, décroche un financement de 20M€ auprès de Sofinnova (fonds Crossover 1) et du fonds new-yorkais Invus. L'opération se fait via une émission d'obligations convertibles qui ne donneront lieu à aucun paiement d'intérêt. Elles arriveront à maturité dans cinq ans mais pourront être converties par les porteurs à partir de la publication des résultats de l'essai clinique de phase II mené avec le candidat-médicament SENS 401 dans l'indication de la perte brusque d'audition, d'ici mi-2020. Entretien avec Nawal Ouzren, DG de Sensorion
Cette opération était urgente pour Sensorion. Quelle autonomie financière vous laisse-t-elle ?
Nawal Ouzren :
Nous disposions, avant cette levée, c'est vrai, de ressources financières insuffisantes pour boucler l'exercice 2019. Mais ce refinancement était en négociation depuis de longs mois, parallèlement à nos discussions avec l'Institut Pasteur. D'un côté, nous avions besoin de garanties financière pour prouver à Pasteur notre capacité à valoriser leurs programmes de thérapie génique. Inversement, cette perspective d'accord a suscité très tôt un grand intérêt de la part des investisseurs. Nous disposons désormais d'un peu plus d'an d'autonomie.
L'accord que nous annoncez aujourd'hui avec Invus et Sofinnova correspond-il à vos espérances ?
Nawal Ouzren :
Invus et Sofinnova sont deux investisseurs très solides. Ils s'engagent pour le long terme et sont dotés de moyens financiers qui leur permettront potentiellement de réinvestir demain si les promesses que portent notre portefeuille se matérialisent. Ce sont également des investisseurs très prestigieux et très crédibles, qui disposent de vastes réseaux internationaux. Un autre point fort dans la perspective de futurs refinancements. Enfin, l'accord est structuré de sorte que, d'un point de vue opérationnel, il nous laisse la même souplesse qu'une augmentation de capital.
Quels sont les prochains rendez-vous pour Sensorion ?
Nawal Ouzren :
Avant la fin de l'année, nous dévoilerons les résultats de la phase II mené avec SENS 111 dans la névrite vestibulaire. Ce produit est un candidat potentiel à un accord de licence. Puis nous dévoilerons les résultats de SENS 401, dans les pertes auditives aigues, dans la première moitié de 2020. Dans le même temps, nous avancerons avec nos deux programmes de thérapies géniques les plus avancés, dans la déficience en oterferline et dans le syndrome d'Usher. Nous espérons disposer de données précliniques complètes – incluant les tests obligatoires chez le primate – avant mi-2020. C'est une étape clé qui nous permettra de disposer d'une «preuve de concept» dans chacune de ces indications, avant d'entamer les études règlementaires et les investissements de production.
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