(Actualisé avec cours de Bourse à jour et analyse de Jefferies sur le ratio de solvabilité)
Scor SCOR.PA a annoncé jeudi avoir achevé la révision de ses hypothèses en réassurance vie et santé ("L&H"), rassurant les investisseurs même si cela a conduit à une perte nette au titre du troisième trimestre.
A la Bourse de Paris, le titre Scor progressait de 9,77% à 22,46 euros vers 12h11 GMT, signant la meilleure performance du SBF 120, en progression de 0,93% au même moment.
"La révision des réserves est plus favorable que ce que l'on craignait", ont réagi les analystes de Citi dans une note, rappelant que "les résultats du 3ème trimestre ont été ratés car le consensus s'attendait en partie à ce que la révision ait lieu au 4ème trimestre."
La revue 2024 des hypothèses en réassurance vie et santé, achevée au cours du trimestre, a coûté au groupe 163 millions d’euros sur la période.
"Nous sommes satisfaits d’annoncer que la revue 2024 des hypothèses L&H est achevée, avec un résultat proche de la meilleure estimation ('best estimate') communiquée au premier semestre 2024", a déclaré Thierry Léger, directeur général de Scor, dans un communiqué, ajoutant que "cette revue très approfondie nous permet de tourner la page et d’aller de l’avant en toute confiance".
L’impact de cette revue des hypothèses L&H atteint 700 millions d’euros depuis le début de l’année sur les activités d’assurance et 800 millions d’euros sur la marge sur services contractuels avant impôts, précise le groupe dans un communiqué.
La branche affiche finalement une perte de 210 millions au troisième trimestre, en prenant aussi en compte un ajustement non récurrent sur des postes relatifs à des arbitrages identifiés pour une charge de 128 millions d’euros, d’euros contre un bénéfice de 113 millions d’euros au T3 2023.
IMPACT DE MILTON AU T4
Le groupe de réassurance français a publié une perte nette de 117 millions d’euros au titre du troisième trimestre 2024 contre un bénéfice de 147 millions d’euros à la même période un an plus tôt. Les analystes attendaient en moyenne un résultat net positif de 116 millions d’euros, selon un consensus compilé par le groupe.
En réassurance dommages, Scor a enregistré des revenus d’assurance de 1,84 milliard d’euros, en baisse de 2,5% sur un an à taux de changes constants, et un rapport entre les sinistres et les primes (ratio combiné) de 88,3% en ligne avec les attentes des analystes.
La charge liée aux catastrophes naturelles atteint 13,2% sur la période, avec notamment les inondations survenues dans l’Europe centrale (4 points) et l’ouragan Helene (3,6 points), alors que les analystes attendaient en moyenne une charge de 12,1%.
Scor prévient par ailleurs que l’impact de l’ouragan Milton qui a touché la côte Ouest de la Floride début octobre et qui sera comptabilisé dans les comptes du quatrième trimestre est actuellement estimé dans une fourchette entre 50 millions et 100 millions d’euros avant impôts et net de rétrocession.
Sur les neuf premiers mois de l’année, le ratio des catastrophes naturelles atteint 10,1%, en ligne avec le budget de 10%.
Le ratio de solvabilité du groupe ressort à 203% au 30 septembre 2024, dans la plage visée de 185% à 220% et supérieur au consensus des analystes qui tablaient en moyenne sur 191%.
Le niveau "surprise" de ratio de solvabilité devrait être suffisant pour maintenir la politique de dividende au titre de l'année, estiment les analystes de Jefferies dans une note.
La valeur économique du groupe, mesurée selon le référentiel comptable IFRS 17, ressort de son côté à 8,4 milliards d’euros en baisse de 7,0% par rapport au 31 décembre 2023 après la revue 2024 des activités vie et santé, mais en ligne avec les attentes des analystes.
"L’objectif de croissance de la Valeur Économique de 9% par an à hypothèses économiques constantes ne sera probablement pas atteint sur l’année 2024", prévient le réassureur dans le communiqué.
Scor présentera le 12 décembre une nouvelle stratégie pour ses activités de réassurance vie et santé ainsi qu’une actualisation des objectifs de son plan stratégique à horizon 2026.
(Rédigé par Bertrand De Meyer, édité par Blandine Hénault)
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