
une loupe et des pourcentages (Crédits: Adobe Stock)
Alors que le mois de juin débute, apportant avec lui son lot de nouvelles incertitudes concernant la croissance mondiale, les tensions géopolitiques et la trajectoire de la politique monétaire qui vont certainement influencer les Bourses mondiales, revenons sur la dernière saison des résultats en France avec un focus sur trois des entreprises les plus performantes et trois des moins performantes de cette période de publication.
Les bons élèves de la saison des résultats en France
Société Générale
Performance annuelle : +76,4 % | Performance mai : +4,9 %
Société Générale a surpris positivement avec un bénéfice net de 1,61 milliard d'euros au premier trimestre, plus du double de l'an dernier. Ce rebond s'explique par la bonne tenue de la banque de détail en France, des performances solides en banque d'investissement (notamment en actions avec une performance record de +22% à 1,02 milliard d'euros) et une gestion rigoureuse des coûts et des risques.
La banque bénéficie aussi d'un allègement des exigences réglementaires, un soutien bienvenu pour son redressement stratégique lancé par le PDG Slawomir Krupa. Son plan de cessions et d'économies commence enfin à convaincre le marché.
Perspectives : la trajectoire de la banque française est encourageante, mais reste dépendante de la stabilité des marchés financiers et du maintien d'un faible coût du risque.
Hermès
Performance annuelle : +1,9 % | Performance mai : +1,6 %
Hermès semble être une valeur refuge dans un secteur du luxe sous pression. Avec une croissance de 9 % au T1 2025 à 4,1 milliards d'euros, l'entreprise s'appuie sur un modèle exclusif fondé sur la rareté, l'artisanat et une clientèle fidèle. Elle est d'ailleurs devenue la première capitalisation du CAC 40 en avril, dépassant LVMH.
Ses marges restent exceptionnelles (plus de 40 %) et sa stratégie sélective lui permet de résister au ralentissement global du secteur.
Perspectives : solides, mais la menace de droits de douane américains (avec 18 % des ventes aux USA) pourrait affecter sa rentabilité. Une relocalisation ou une hausse des prix serait difficile à mettre en place sans risque d'image.
Bouygues
Performance annuelle : +35,0 % | Performance mai : -0,8 %
Bouygues a dépassé les attentes au premier trimestre 2025, notamment grâce à sa filiale Equans et à une nette amélioration de son résultat opérationnel courant (ROCA). Son carnet de commandes dans la construction a aussi atteint un niveau record de 34,2 milliards d'euros (+12% par rapport à l'année précédente).
Malgré une perte nette (hors effet exceptionnel) de 123 millions d'euros (une amélioration par rapport à la perte de 146 millions d'euros un an plus tôt), le groupe maintient ses prévisions de croissance modérée pour 2025. Son endettement est en baisse, ce qui rassure dans un contexte de taux élevés.
Perspectives : le potentiel est réel, soutenu par une activité diversifiée et résiliente. Toutefois, la croissance restera probablement modérée, et dépendra fortement de la dynamique de ses marchés clés (télécoms, BTP, services).
Les déceptions de la saison des résultats en France
STMicroelectronics
Performance annuelle : -10,8 % | Performance mai : +11,5 %
STMicroelectronics a démarré l'année difficilement avec un effondrement de 89 % de son bénéfice net au premier trimestre et une chute de 99 % de son résultat d'exploitation. Le chiffre d'affaires a reculé de 27 % à 2,52 milliards de dollars, notamment à cause de la faiblesse des ventes dans les segments Automobile et Industriel.
Malgré une marge brute encore correcte (33,4 %) et des perspectives d'économies à horizon 2027, l'entreprise reste en phase de restructuration. Elle a néanmoins profité en mai d'un regain d'enthousiasme des marchés autour de l'intelligence artificielle, dans le sillage du rebond de grands noms américains comme Nvidia.
Perspectives : la transformation industrielle est en cours, mais le redressement prendra du temps. La volatilité du marché des semi-conducteurs et la dépendance à l'IA pèsent toujours lourd sur la visibilité à court terme.
LVMH
Performance annuelle : -26,1 % | Performance mai : -2,0 %
LVMH subit de plein fouet le ralentissement de la demande en Chine et aux États-Unis. Au T1 2025, les ventes ont reculé de 3 % à 20,3 milliards d'euros par rapport au T1 2024, décevant les attentes. La marge reste honorable à 22 %, mais largement inférieure à celle d'Hermès par exemple.
Le groupe souffre également des tensions commerciales persistantes et d'une demande atone pour certains segments comme les spiritueux ou la beauté. L'incertitude géopolitique mondiale, notamment autour des droits de douane américains, alimente les inquiétudes sur ses performances futures.
Perspectives : le potentiel des moteurs structurels reste intact, mais le manque de visibilité sur la reprise et les vents contraires conjoncturels rendent l'horizon très incertain à court terme.
Alstom
Performance annuelle : -9,4 % | Performance mai : -6,2 %
Alstom a rassuré sur sa trésorerie avec un flux de 502 millions d'euros, bien supérieur aux attentes, mais a déçu sur ses objectifs à venir. La Bourse a mal accueilli des prévisions jugées trop prudentes pour 2025, malgré une croissance modérée du chiffre d'affaires (+4,9 %) et une marge opérationnelle à 6,4 %.
L'entreprise reste marquée par les lourdeurs héritées de l'acquisition de Bombardier, qui continue de peser sur ses performances. Si l'endettement s'est nettement réduit, le marché reste sceptique quant à sa capacité à générer les 700 millions d'euros de cash nécessaires pour tenir ses objectifs à moyen terme.
Perspectives : Alstom est sur la voie du redressement, mais la confiance reste fragile. Le défi sera de prouver une génération de trésorerie durable dans un secteur où les contrats lourds et les retards sont fréquents.
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